11 arrestations lors d’affrontements dans un village bédouin devant être démoli
Les manifestants ont tenté d'empêcher les engins de chantier de construire une route d'accès pour faciliter la démolition du campement

Des affrontements ont éclaté mercredi entre la police et des manifestants dans un village bédouin de Cisjordanie qui doit être démoli.
Les habitants de Khan al-Ahmar et des manifestants ont tenté d’empêcher le matériel de construction d’avancer alors qu’il était acheminé dans la zone pour paver une route d’accès afin de faciliter la démolition du campement, un certain nombre de personnes grimpant sur un bulldozer.
La police a déclaré dans un communiqué que 11 personnes ont été arrêtées lors de troubles sur le site et que des pierres ont été lancées sur les forces de l’ordre. Trois policiers ont été légèrement blessés et l’un d’entre eux a dû être hospitalisé.
Après des années de batailles juridiques, la Cour suprême a approuvé la démolition en mai. L’État affirme que les structures ont été construites sans permis de construire et représentent une menace pour les résidents en raison de leur proximité avec une autoroute.
Le hameau a fait l’objet d’une controverse internationale au fil des ans pour, entre autres, son école primaire, fabriquée à partir de pneus, de boue et d’huile de falafel.
Les opposants affirment que les permis de construire sont presque impossibles à obtenir pour les Palestiniens dans les zones contrôlées par Israël en Cisjordanie et que la démolition vise à faciliter la construction de nouvelles implantations juives.
Israël s’est engagé à réinstaller les habitants, dont l’ONU dit qu’ils sont au nombre de 180.
Israël dit avoir offert aux occupants un autre emplacement, près d’une décharge appartenant à la ville palestinienne d’Abu Dis. Les villageois bédouins disent que l’endroit n’est pas adapté à leur mode de vie et ont affirmé que les habitants d’Abu Dis les ont avertis de ne pas y aller.
Un porte-parole de l’ONG B’Tselem a déclaré que du matériel de construction a été repéré sur le site de remplacement connu sous le nom de Jabal West, qui fait apparemment partie des mesures prises par Israël pour préparer la relocalisation.
Une porte-parole de l’administration civile, l’organisme du ministère de la Défense qui autorise la construction en Cisjordanie, a précisé au Times of Israel que si les forces opéraient dans la zone mercredi, l’évacuation elle-même ne devrait pas avoir lieu dans les prochains jours.
Le principal organe de l’ONU chargé des droits de l’homme s’est déclaré préoccupé mardi par la démolition prévue du village par Israël.
Le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré que la démolition des structures du campement de Khan al-Ahmar constituerait une violation du droit international. Il a appelé Israël à abandonner les projets de démolition et à « respecter le droit des résidents à rester sur leurs terres ».
Mercredi, B’Tselem a rapporté que des représentants de l’administration civile ainsi que des bulldozers et des dizaines de policiers sont arrivés au village bédouin d’Abu Nawwar près de l’implantation de Maale Adumim en Cisjordanie. Les forces armées ont démoli neuf maisons et trois autres structures utilisées à des fins agricoles. Soixante-deux personnes, dont la moitié étaient mineures, se sont retrouvées sans foyer, selon l’ONG.
En février, les autorités israéliennes ont démoli une école de cette communauté, affirmant qu’elle avait été construite illégalement.
Abu Nawwar est situé dans une zone sensible de Cisjordanie considérée comme la clé de tout règlement futur du conflit israélo-palestinien.
B’Tselem a déclaré que les forces de sécurité s’étaient également rassemblées autour de Susiya, dans les collines du sud de Hébron, un autre village bédouin où sept maisons doivent être démolies.