Un policier égyptien tue 3 soldats israéliens à la frontière ; il est abattu ultérieurement
L'armée a ouvert une enquête sur la façon dont l'attaquant s'est infiltré dans le pays et sur ses motivations ; un 2e échange de tirs a lieu peu après ; un soldat est légèrement blessé
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Un policier égyptien a abattu deux soldats israéliens qui occupaient un poste de garde près de la frontière samedi matin, a déclaré l’armée.
Tsahal a déclaré qu’il y avait eu un nouvel échange de tirs dans la région quelques heures plus tard, en territoire israélien, au cours duquel le tireur et un autre soldat ont été tués.
L’attaque s’est produite entre le mont Sagi et le mont Harif, dans le désert du Néguev. L’armée israélienne a ouvert une enquête, notamment sur la manière dont le tireur présumé a réussi à s’infiltrer en Israël depuis l’Égypte.
L’armée égyptienne a déclaré dans un communiqué qu’un soldat chargé de la sécurité des frontières avait poursuivi des suspects impliqués dans un trafic de drogue présumé. « Au cours de la poursuite, il a franchi la barrière de sécurité et un échange de tirs a eu lieu, au cours duquel trois membres des forces de sécurité israéliennes ont été tués », a déclaré l’armée égyptienne, ajoutant qu’elle souhaitait présenter ses « sincères condoléances » aux familles des victimes.
Tsahal a d’abord placé sous embargo l’annonce de la mort des trois soldats jusqu’à ce que leurs familles en soient informées.
Leurs identités n’ont pas encore été rendues publiques. L’un des soldats tués lors de l’attaque initiale était une femme.
Il existe cinq unités d’infanterie mixtes au sein du Corps de Défense des frontières de Tsahal, qui est chargé de défendre les frontières d’Israël avec la Jordanie et l’Égypte, ainsi que la barrière de sécurité en Cisjordanie. Le bataillon Bardelas est chargé de la frontière égyptienne.
Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré aux journalistes que les deux soldats avaient commencé à monter la garde ensemble vendredi en fin de journée à un poste de l’armée situé à la frontière. Les soldats n’ayant pas répondu aux appels radio tôt samedi matin, un officier s’est rendu sur les lieux et a découvert les corps des deux soldats morts, selon l’enquête initiale de Tsahal.
Quelques heures plus tard, l’armée a déclaré qu’il y avait eu un nouvel échange de coups de feu dans la zone de l’attaque initiale, alors que les troupes menaient des recherches pour retrouver l’attaquant présumé.
« Au cours d’une confrontation avec un terroriste en territoire israélien, il y a peu de temps, un échange de tirs a eu lieu. Les troupes et les commandants ont pris le suspect en joug et l’ont abattu », a déclaré Tsahal dans un communiqué.
Un soldat a été tué et un sous-officier a été légèrement blessé au cours de l’affrontement avec l’assaillant, a ajouté l’armée.
Hagari a déclaré que le tireur qui a été tué lors de l’affrontement de l’après-midi était probablement responsable de l’attaque meurtrière du matin.
Tsahal a déclaré que l’assaillant était un officier de police égyptien. « Une enquête est en cours en coopération étroite et totale avec l’armée égyptienne », a ajouté Tsahal.
La fusillade et les affrontements semblent être l’un des incidents les plus graves survenus à la frontière depuis la signature de l’accord de paix de 1979 entre les deux pays.
Les troupes continuent de fouiller la zone à la recherche d’autres éventuels attaquants.
« Le ministre de la Défense Yoav Gallant a tenu une évaluation avec le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, et d’autres responsables de la Défense sur les échanges de tirs », a déclaré son bureau samedi après-midi.
Le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré qu’il était tenu informé en permanence de l’évolution de la situation sur place.
Les autres détails sur les attaques n’ont pas été encore autorisés à la publication.
La frontière israélo-égyptienne est majoritairement pacifique depuis que les deux pays ont signé un accord de paix en 1979. Au cours des dix dernières années, Israël a construit une grande barrière le long de la frontière, principalement dans le but d’empêcher les migrants africains et les terroristes islamiques qui opèrent dans le Sinaï égyptien de pénétrer dans le pays.
Toutefois, des tentatives de contrebande de drogues par la haute clôture israélienne sont fréquentes. Ces dernières années, plusieurs incidents ont eu lieu entre des contrebandiers et des soldats de Tsahal. L’armée égyptienne tire également fréquemment sur les trafiquants de drogue, ainsi que sur les groupes djihadistes dans le nord du désert du Sinaï, ce qui entraîne parfois des tirs transfrontaliers accidentels.
Les terroristes basés dans le Sinaï ont mené de multiples attaques contre Israël en 2011 et 2012. Lors d’une attaque en plusieurs étapes en août 2011, six civils israéliens, un soldat de Tsahal et un agent de la police anti-terroriste ont été tués, ainsi que cinq soldats égyptiens.
Quelques heures avant la première fusillade de samedi, les troupes de Tsahal ont déjoué une tentative de passage de drogue à la frontière, saisissant des produits de contrebande d’une valeur estimée à 1,5 million de shekels, selon des responsables militaires.
Hagari a déclaré que Tsahal ne savait pas comment relier la tentative de contrebande qui a eu lieu vers 2h30 du matin, à environ 3 kilomètres au nord du poste militaire qui a été attaqué, à l’attaque meurtrière qui s’est produite quatre ou cinq heures plus tard.