3 assistants de Netanyahu mis en examen pour intimidation de témoin

Deux assistants en exercice et un ancien assistant du Premier ministre Benjamin Netanyahu ont été mis en examen mardi pour intimidation de témoin. Ils sont accusés d’avoir envoyé une voiture équipée d’un mégaphone au domicile d’un témoin clé dans le procès pénal de Netanyahu en 2019 afin de le harceler.

Les trois accusés sont Ofer Golan, porte-parole de la famille Netanyahu et directeur de la campagne électorale du Likud en 2019 ; Jonatan Urich, conseiller stratégique et haut responsable de la campagne électorale du Likud ; et Israel Einhorn, qui a été porte-parole du Likud.

L’intimidation de témoins est passible d’une peine de trois ans de prison, qui peut être augmentée en fonction des circonstances.

En 2019, alors que Netanyahu faisait l’objet d’une enquête pour corruption, Golan, Urich et Einhorn ont élaboré ensemble un plan pour harceler Shlomo (Momo) Filber, un ancien directeur général du ministère des Communications devenu témoin de l’État dans l’enquête contre Netanyahu, selon l’acte d’accusation.

Ils ont fait en sorte qu’un véhicule équipé d’un mégaphone soit envoyé au domicile de Filber à Petah Tikva, et ont diffusé des messages enregistrés devant sa maison, notamment « Momo, sois un homme, va dire la vérité Momo Filber, [à propos] de ce qu’ils t’ont fait pour que tu mentes contre le Premier ministre, de ce qu’ils t’ont promis ».

Un autre message disait : « La gauche t’utilise pour renverser le Likud, Momo, écoute ce que tu as dit toi-même avant que la police ne fasse pression sur toi. » Le haut-parleur a également diffusé une interview accordée par Filber dans laquelle on l’entendait dire que les décisions prises par Netanyahu lorsqu’il était ministre des Communications, avec Filber comme directeur général du ministère, étaient « professionnelles ».

Ofer Golan, le directeur de la campagne du Likud et porte-parole de la famille Netanyahu, arrive à la résidence du Premier ministre à Jérusalem le 20 mars 2019. (Yonatan Sindel/Flash90)

Filber a récemment déclaré qu’il allait intenter une action en justice contre la police et l’administration pénitentiaire israélienne pour agression sexuelle dont il dit avoir été victime de la part d’agents pénitentiaires alors qu’il était en détention en raison de prétendus actes répréhensibles au ministère des Communications, pour lesquels Netanyahu a été mis en examen.

Shlomo Filber, ancien directeur-général du ministère des Communications, lors d’une audience dans le procès contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la cour de district de Jérusalem, le 17 mai 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Golan et Urich ont réagi à l’annonce de leur mise en examen.

« Après des années de procédures judiciaires interminables, après que le procureur général chargé de l’affaire, le Dr Haim Wismonsky a décidé de classer l’affaire, après que Filber lui-même a déclaré au bureau du procureur de l’État qu’il n’était pas intimidé et qu’il n’était pas intéressé par la procédure, et après que la Cour suprême a jugé que la police, en collaboration avec le bureau du procureur de l’État, avait mené une action illégale et que les preuves étaient illégitimes, Amit Aisman [procureur de l’État] a l’audace de déposer un acte d’accusation en lambeaux de deux paragraphes. »

« S’ils veulent la guerre, ils l’auront. Nous nous retrouverons au tribunal. »