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84 ans après la Nuit de Cristal, des survivants de la Shoah alertent contre la haine

La Claims Conference a relancé sa campagne de sensibilisation au rôle du langage antisémite dans la Shoah

Juergen Schulz, un habitant du quartier, déposant une fleur après avoir poli les "Stolpersteine" ou "pierres d'achoppement" commémorant les personnes déportées et tuées par les nazis, devant sa maison à Berlin, en Allemagne, le 9 novembre 2021. (Crédit : Markus Schreiber/AP)
Juergen Schulz, un habitant du quartier, déposant une fleur après avoir poli les "Stolpersteine" ou "pierres d'achoppement" commémorant les personnes déportées et tuées par les nazis, devant sa maison à Berlin, en Allemagne, le 9 novembre 2021. (Crédit : Markus Schreiber/AP)

BERLIN – Partout dans le monde, des survivants de la Shoah alertent contre la résurgence de l’antisémitisme en ce mercredi qui marque le 84e anniversaire de la Nuit de Cristal, durant laquelle les nazis ont persécuté des Juifs en Allemagne et en Autriche.

Dans le cadre de la campagne #ItStartedWithWords [NDLT : Tout a commencé par des mots], organisée par la Claims Conference, l’institution responsable du traitement des réclamations déposées par ou pour les Juifs qui ont souffert des exactions nazies, plusieurs survivants de la Shoah ont évoqué en vidéo comment le discours antisémite avait conduit à des actions qui ont failli entraîner l’extermination totale des Juifs d’Europe, au siècle dernier.

Et parmi eux, on trouve Eva Szepesi, 90 ans, survivante d’Auschwitz.

« Cela a commencé quand j’avais huit ans : je ne comprenais pas pourquoi mes meilleurs amis se sont mis à me dire des horreurs », explique-t-elle.

Profondément choquée d’être traitée de la sorte par ses meilleurs amis, la jeune fille juive tente d’échapper aux nazis, qui finissent par la capturer et la déportent à Auschwitz, à l’âge de 12 ans, où ses parents et son frère trouveront la mort.

Le 9 novembre 1938, les nazis, aidés de nombreux civils allemands, ont tué au moins 91 personnes et vandalisé 7 500 entreprises juives lors des pogroms de la Nuit de Cristal, en Allemagne et en Autriche. Ils ont également incendié plus de 1 400 synagogues, selon les données du mémorial de la Shoah Yad Vashem.

Eva Szepesi, survivante de la Shoah, s’entretient avec de jeunes joueurs du Bayern Munich à Nuremberg, en Allemagne, le 29 juillet 2022 (Crédit : AP Photo/Michael Probst)

Jusqu’à 30 000 Juifs sont arrêtés, la plupart conduits dans des camps de la mort comme ceux de Dachau ou Buchenwald. Des centaines d’entre eux préfèrent se suicider ou meurent des mauvais traitements infligés dans les camps, des années avant le début des grandes déportations connues de tous.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1945, les nazis et leurs complices ont assassiné six millions de Juifs européens.

La campagne #ItStartedWithWords, relancée par la Claims Conference, basée à New York, est un projet éducatif numérique dans lequel les survivants évoquent les moments qui ont conduit à la Shoah.

Avant la violence, rien ne laissait présager la facilité avec laquelle leurs voisins, enseignants, camarades de classe et collègues se retourneraient contre eux, passant des mots de haine aux actes de violence.

« La relance de cette campagne va au-delà de la commémoration de la Nuit de cristal », explique Greg Schneider, vice-président exécutif de la Claims Conference.

« Face à la montée des négationnismes, des distorsions et des discours de haine sur les réseaux sociaux, le message central de cette campagne #ItStartedWithWords devient plus urgent : la Shoah n’a pas commencé avec des camps, des ghettos et des déportations, mais avec des mots de haine. »

Une vitrine d’un magazin juif en Allemagne sur laquelle on peut lire « Jude », après la Nuit de Cristal (capture d’écran Euronews/Youtube)

En Allemagne, un groupe de suivi de l’antisémitisme indique avoir documenté plus de 2 700 incidents dans le pays l’an dernier, dont 63 attaques et six cas de violence extrême.

Dans un rapport publié en juin, le Département de recherche et d’information sur l’antisémitisme, ou RIAS, expliquait que la pandémie de coronavirus, avec sa cohorte de théories conspirationnistes anti-juives, et le conflit du Moyen-Orient, porteur de critiques antisémites d’Israël, étaient les principaux moteurs des 2 738 incidents documentés.

Les incidents et discours de haine ont également augmenté aux États-Unis, comme en témoignent les récents propos du rappeur Ye, précédemment connu sous le nom de Kanye West, ou le message sur les réseaux sociaux publié par la star de la NBA Kyrie Irving.

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