Affaire Sarah Halimi : dans les HLM « on ne peut pas mettre de juifs et de musulmans à côté »
Dans une séquence des Grandes Gueules consacrée à l'affaire Sarah Halimi, Joëlle Dago-Serry explique la réalité qu'affrontent les bailleurs immobiliers HLM
« Ce qui me désole, c’est qu’on ne peut pas mettre une personne de confession juive dans un quartier où il y a, dans l’immeuble d’à côté, des personnes de confession musulmane sans qu’elles se fassent traiter de sales juives ».
Joëlle Dago-Serry, une nouvelle chroniqueuse de l’émission les Grandes Gueules sur RMC, connait bien le problème : elle est chargée de clientèle dans le logement social aux salariés.
Pour elle, « les bailleurs ont du mal à mélanger les communautés. On a capitulé complètement ». Elle cite le cas de certains quartiers aux Lilas, où les juifs étant majoritaires, son entreprise a hésité à attribuer des logements sociaux à des personnes « identifiées comme musulmanes », par peur de « confrontations communautaires ».
Joëlle Dago-Serry s’exprimait dans une séquence de l’émission consacrée à l’affaire Sarah Halimi où les intervenants, dont Gilles-Wiliam Goldnadel l’un des avocats de la famille, s’interrogeaient sur le caractère antisémite du crime.
Les autres avocats de la famille Me Alex Buchinger et Me Kaminsky, lors d’une conférence de presse organisée lundi dernier, ont appelé le juge d’instruction à requalifier l’acte d’accusation, en incluant le motif aggravant d’antisémitisme.
Ils se basent sur des témoignages recueillis auprès des voisins, et des éléments de l’enquête dévoilés par la police.
Selon un enregistrement de 6 minutes détenu par Me Buchinger, réalisé par un témoin immédiatement après la mort de Sarah Halimi, le suspect continuait de faire « des incantations » en récitant des sourates du courant, et à crier à de nombreuses reprises « Allah akbar ».
« Il a clairement manifesté [son islamisme] devant témoins, ajoute Alex Buchinger. Il n’y a pas l’ombre d’un doute. »
Kada T. le suspect de 22 ans, est un délinquant multi-récidiviste condamné pour trafic de stupéfiants. Le frère de la victime a évoqué sa possible radicalisation en prison, rapportée par des voisins, ainsi que sa fréquentation de la mosquée salafiste Omar, rue Morrand dans le quartier de Belleville.
Selon l’enquête, il y a passé la journée précédant le meurtre, en habits traditionnels. Cette mosquée s’est fait connaître en 2014 pour des cas de radicalisations.