Israël en guerre - Jour 308

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Amman, Doha et Ryad réticents à rejoindre la force de paix à Gaza sous l’égide des USA

L'Égypte et les Émirats acceptent sous réserve ; les pays voisins hésitent parce qu'ils ne veulent pas être perçus comme protégeant Israël des Palestiniens ; l'AP présente son plan

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Des roquettes tirées depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, en direction d'Israël, le 5 août 2024. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)
Des roquettes tirées depuis Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, en direction d'Israël, le 5 août 2024. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

DOHA, Qatar – La Jordanie, le Qatar et l’Arabie saoudite ont rejeté les demandes de participer à une force de maintien de la paix dans la bande de Gaza après la guerre, ont indiqué mardi au Times of Israel un responsable arabe et une seconde source au fait du dossier.

Les troupes déployées pourraient être perçues comme « protégeant Israël des Palestiniens », a expliqué le responsable arabe, justifiant l’opposition d’Amman, de Doha et de Ryad à cette initiative américaine destinée à assurer la sécurité dans la bande de Gaza après la guerre.

L’Égypte et les Émirats arabes unis ont exprimé leur volonté de participer à cet effort, comme l’ont déclaré trois responsables au Times of Israel en juin.

S’exprimant publiquement sur cette position, un haut fonctionnaire émirati a écrit un article d’opinion dans le Financial Times le mois dernier, appelant à la création d’une « mission internationale temporaire » à Gaza « pour faire face à la crise humanitaire, rétablir la loi et l’ordre, jeter les bases de la gouvernance et ouvrir la voie à la réunification de Gaza et de la Cisjordanie occupée sous l’égide d’une seule Autorité palestinienne (AP) légitime ».

Lana Nusseibah précise dans ce même article que la participation des Émirats est conditionnée par le fait que l’initiative soit menée par les États-Unis et fasse partie d’une initiative plus large visant à une solution à deux États, projet que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a catégoriquement refusé.

L’Égypte aurait posé des conditions similaires à sa participation à la force de maintien de la paix de l’après-guerre à Gaza, selon les trois responsables qui se sont confiés au Times of Israel en juin.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken assistant à une session plénière lors de la conférence « Call for Action : Réponse humanitaire urgente pour Gaza », à la Mer Morte, en Jordanie, le 11 juin 2024. (Crédit : Alaa Al Sukhni/Pool Photo via AP)

Les États-Unis ont tenté de convaincre les pays de participer à cet effort, car ils espèrent réinstaller l’AP au pouvoir à Gaza, tout en reconnaissant que Ramallah a besoin de temps pour entreprendre des réformes et que la création temporaire de forces de sécurité et de gouvernance sera nécessaire pour combler le vide et empêcher le Hamas de reprendre le contrôle de la bande de Gaza.

Lors de ses visites au Qatar, en Égypte, en Israël et en Jordanie en juin, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a informé ses interlocuteurs que les États-Unis avaient progressé sur cette question, avec le soutien du Caire et d’Abou Dhabi pour la création d’une force qui travaillerait avec des officiers palestiniens locaux, ont indiqué les trois responsables.

Blinken a informé ses homologues que les États-Unis contribueraient à la mise en place et à la formation de la force de sécurité et veilleraient à ce que son mandat soit temporaire afin qu’elle puisse être remplacée par un organe exclusivement palestinien, a déclaré la troisième source, ajoutant que l’objectif était que l’Autorité palestinienne finisse par prendre le contrôle total de la bande de Gaza.

Blinken a toutefois précisé que les États-Unis ne fourniraient pas de troupes, ont ajouté les fonctionnaires.

Lors d’une conférence de presse à Doha le 12 juin, Blinken a annoncé que les États-Unis et leurs partenaires présenteraient bientôt des plans de gestion de la bande de Gaza au lendemain de la guerre. Alors que l’administration avait initialement prévu de publier le mois prochain deux notes conceptuelles sur la gouvernance et la sécurité de la bande de Gaza après la guerre, elle a par la suite décidé d’attendre qu’un accord de cessez-le-feu, qui reste insaisissable, soit conclu entre Israël et le Hamas, a déclaré un responsable américain.

Bien que Ryad ait rejeté l’idée de fournir des troupes à une force de sécurité d’après-guerre, Washington continue d’espérer que l’Arabie saoudite dirigera les efforts de reconstruction, ont déclaré les deux responsables au Times of Israel cette semaine.

Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à gauche) et le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne Mohammad Mustafa, à Ramallah, le 14 mars 2024. (Crédit : Bureau de presse de l’Autorité palestinienne PPO/AFP)

L’AP s’est efforcée, de son côté, de prévoir un plan de gestion de la bande de Gaza après la guerre, en rédigeant un document de 101 pages intitulé « Interventions et services du gouvernement palestinien et plan pour l’après-guerre dans la bande de Gaza ».

Dirigé par le nouveau Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammed Mustafa, ce plan a été communiqué aux parties prenantes internationales afin de démontrer les efforts déployés par Ramallah pour mener des réformes et préparer son retour à Gaza après son éviction violente de la bande de Gaza par le Hamas en 2007.

« Le document vise à définir les principales mesures qui seront prises par l’AP pour unifier la gestion de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et permettre la fourniture de services de base complets et adaptés à notre peuple une fois qu’un cessez-le-feu et un accord politique auront été conclus, en plus de décrire les services et activités essentiels menés par les institutions gouvernementales dans la bande de Gaza », peut-on lire dans le plan élaboré par l’AP et obtenu par le Times of Israel.

« La tâche de gouverner Gaza, d’assurer la sécurité et de restaurer les services et les activités économiques, ainsi que de reconstruire les abris et les infrastructures, nécessitera toutefois un soutien international important. Ce plan est lié à un processus de réforme nationale plus large qui renforcera le gouvernement de la Palestine, renouvellera et améliorera la confiance des citoyens et consolidera les fondements de la démocratie aux niveaux local et national », précise le document.

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