Appelé à la « réserve », Sciences Po « n’est ni une ONG, ni une ambassade », dit son directeur
La direction de Sciences Po souvent considéré comme "l'école des élites" a présenté en milieu de semaine à l'une de ses instances une "doctrine" sur le "positionnement institutionnel de l'école," avec un "principe général de réserve"

Sciences Po Paris, pris en 2024 dans une série de polémiques dans le sillage d’une mobilisation étudiante propalestinienne, va se doter d’une « doctrine » prônant la « réserve » en matière de politique car l’école « n’est ni une ONG, ni une ambassade », selon son directeur, mercredi.
« Nous sommes une université », a rappelé Luis Vassy sur France Inter.
« Nous devons, sur les sujets politiques, faire attention à deux choses. Si nous y entrons, nous serons traités comme un objet politique, et donc nous pouvons être la cible d’attaques politiques. Et (…) nous risquons de porter préjudice à la liberté d’expression de ceux dont l’opinion serait minoritaire », a-t-il mis en garde.
La direction de Sciences Po souvent considéré comme « l’école des élites » a présenté en milieu de semaine à l’une de ses instances une « doctrine » sur le « positionnement institutionnel de l’école » avec à la clef un « principe général de réserve ».
L’ensemble des instances votera courant mars sur cette nouvelle doctrine, a précisé à l’AFP l’un de ses membres.
Elle est le fruit d’un rapport interne commandé dans la foulée d’une série de controverses autour des mobilisations d’étudiants propalestiniens qui ont écorné l’image de ce prestigieux établissement d’enseignement supérieur.

Selon cette nouvelle doctrine, l’institution « peut prendre position dans le débat public sur les sujets qui concernent sa mission et ses activités en tant qu’établissement de recherche et d’enseignement ». Mais « au-delà de ces situations, Sciences Po est appelée à une réserve. »
Sur fond de mobilisation propalestinienne, la direction de Sciences Po Paris alors confrontée au printemps dernier à une grave crise de sa gouvernance, a été accusée par une partie de la classe politique et d’anciens étudiants de s’être laissée déborder par le militantisme d’une partie de ses étudiants.
Ceux-ci avaient notamment demandé la création d’un groupe de travail pour examiner les relations de Sciences Po avec les universités israéliennes et des entreprises partenaires, ce que la direction provisoire avait refusé.