Avec 99,5 % des votes dépouillés, Netanyahu (ni personne) n’a de majorité
« Maintenant, nous devons travailler pour réaliser le potentiel de formation d'un gouvernement de changement », a estimé le chef de Tikva Hadasha

Selon les résultats officiels basés sur 99,5 % du total des votes, le Premier ministre Netanyahu est dans l’incapacité de former une coalition, tout comme les autres chefs de parti.
Aucune modification n’est apportée à la composition de la Knesset par la mise à jour des résultats officiels, et avec seulement 20 000 voix restantes, il est probable qu’elles ne changeront pas davantage.
Alors que les alliés du Likud commencent à faire pression sur lui pour qu’il rejoigne le bloc du Premier ministre Netanyahu, le chef de Tikva Hadasha, Gideon Saar, déclare que toutes les options pour créer une coalition anti-Netanyahu doivent d’abord être épuisées.
« Il est clair que Netanyahu n’a pas de majorité pour bâtir une coalition », déclare Saar dans un communiqué.
« Maintenant, nous devons travailler pour réaliser le potentiel de formation d’un gouvernement de changement. Comme je l’ai annoncé le soir des élections, l’ego ne sera pas un facteur. »
Le scrutin de mardi, marqué par l’opposition entre les pro et les anti Benjamin Netanyahu – Premier ministre au pouvoir sans discontinuer depuis 2009 – a enregistré son taux de participation le plus bas depuis 2013 (67,2%), en recul de quatre points en un an. Avec la crainte quasi-généralisée que les résultats débouchent sur une nouvelle impasse et donc un 5e scrutin.
Le parti arabe islamiste Raam n’a pris aucun engagement en faveur ou contre Netanyahu. Compliquant la mise en place d’un gouvernement majoritaire potentiel, les électeurs de droite, dans les deux camps, ont exclu de mettre en place une coalition en utilisant le soutien de Raam en raison de ce qu’ils qualifient de « positionnement anti-sioniste » de la part de la faction arabe.
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La cheffe du parti travailliste, Merav Michaeli, a déclaré qu’elle rencontrerait ce jeudi soir le chef de Yesh Atid, Yair Lapid, dans le cadre de discussions visant à former un bloc ou une coalition anti-Netanyahu.
« Je rencontre Lapid ce soir, et j’ai parlé avec d’autres chefs de parti, y compris [Gideon] Saar », a déclaré Michaeli à la radio militaire.
« Je recherche tous les moyens possibles de bâtir un gouvernement du changement. »
Dans le système proportionnel israélien, les partis doivent obtenir au minimum 3,25% des votes pour entrer à la Knesset (Parlement), qui compte 120 sièges. Ce seuil garantit un minimum de quatre députés.
En convertissant les pourcentages de vote en nombre de sièges, le Likoud obtient 30 députés et Yesh Atid 17, suivis de onze partis se partageant le reste de la chambre.
Dans ces législatives, les quatrièmes en moins de deux ans en Israël, aux airs de référendum sur le Premier ministre, le camp pro-Netanyahu cumule 52 sièges et celui anti-Netanyahu 51 sièges.
Aucun camp n’arrive à ce stade à atteindre la majorité de 61 sièges.
Par conséquent, les yeux restent rivés sur trois partis qui pourraient décider ou non de rejoindre l’un des deux camps: la formation de droite radicale Yamina dirigée par Naftali Bennett (7 sièges), la liste arabe d’Ayman Odeh (6 sièges) et le parti islamiste Raam de Mansour Abbas (4 sièges).
La Liste de M. Odeh étant souvent placée dans le camp anti-Netanyahu, l’attention se concentre sur MM. Bennett et Abbas.
A l’heure actuelle, M. Netanyahu aurait besoin de rallier à la fois le ténor de la droite radicale et le chef d’un parti islamiste – tout en conservant ses alliés très conservateurs – pour espérer atteindre la majorité.
Les résultats du scrutin doivent être transmis le 31 mars au président Reuven Rivlin qui devra ensuite, au terme de consultations avec les nouveaux élus, accorder à une personnalité politique le mandat de tenter de former un gouvernement.
Lors des trois dernières élections, aucune des personnes mandatées n’avait réussi à rallier une majorité de députés, ce qui avait mené soit à de nouvelles élections soit à un gouvernement d’union entre M. Netanyahu et son rival d’alors, le général Benny Gantz, qui a implosé après quelques mois.