Banni de YouTube, Alain Soral continue néanmoins à s’y exprimer
Ses fans et autres comptes pro-Poutine rediffusent son fiel, pourtant banni de la plateforme en 2020 après des "manquements graves ou répétés"
Alain Soral, condamné à de multiples reprises pour antisémitisme, négationnisme, incitation et provocation à la haine raciale, est banni de la plateforme YouTube depuis juillet 2020 – l’une de ses chaines avait déjà été fermée temporairement en 2018.
Comme pour Dieudonné, les chaînes de Soral avaient ainsi cette fois été fermées définitivement pour « manquements graves ou répétés aux règles de YouTube interdisant l’usage de contenu incitant à la haine ».
Google France avait également précisé que M. Soral « ne pourrait pas recréer de chaîne sur YouTube ». En revanche, la société précisait que des vidéos le faisant apparaître pourraient toujours être visibles si elles respectaient les conditions d’utilisation de la plateforme.
C’est dans ce contexte que des fans et des influenceurs pro-Poutine peuvent ainsi aujourd’hui reposter ses interventions, a rapporté ce mercredi le journal Libération.
« Aujourd’hui vidéo exceptionnelle : Soral réagit à Bigard. On a deux extraits, je vais vous mettre le premier et peut-être le deuxième si vous êtes sages », dit ainsi à ses spectateurs un jeune YouTubeur qui se fait appeler Kentra, vêtu pour sa vidéo d’un t-shirt « Poutine vite », vendu par la boutique en ligne d’Alain Soral.
Ce fan d’Alain Soral, aux plus de 14 700 abonnés sur sa chaine YouTube, peut ainsi répandre sans problème la parole de son gourou.
Les filiales locales d’Égalité et Réconciliation (E&R), groupuscule fondé par Alain Soral, ont elles aussi échappé au bannissement de 2020, partageant elle aussi ses discours, publiés initialement sur le site d’E&R.
Selon Libération, des dizaines de chaînes totalisant près d’un million d’abonnements et plus de 100 millions de vues rediffuseraient ainsi son fiel.
Parmi ces autres comptes : ceux du stand-upper masculiniste Greg Toussaint (328 000 abonnés) ; du covido-complotiste Marcel D., qui compte plus de 106 000 abonnés (le magazine en ligne Streetpress a démontré ses liens directs avec E&R) ; du covido-complotiste Youssef Hindi (25 400 abonnés) ou encore du militant pro-Kremlin Xavier Moreau (178 000 abonnés) ; et des dizaines d’autres comptes plus petits.
Contacté, YouTube France n’a pas réagi dans l’immédiat à cet apparent manque de modération, qui contrevient aux mesures prises par la plateforme ces dernières années.