Berlinale : un documentaire sur un otage israélien pour oublier les polémiques passées
Dans "Une lettre à David", le réalisateur israélien Tom Shoval évoque son ami et collaborateur David Cunio, kidnappé le 7 octobre 2023 par les terroristes du Hamas
Le festival du film de Berlin diffusera un documentaire sur un otage israélien retenu dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, ont annoncé mardi les organisateurs de la Berlinale, qui veulent tourner la page de la dernière édition entachée par des accusations d’antisémitisme.
Dans « Une lettre à David », le réalisateur israélien Tom Shoval évoque son ami et collaborateur David Cunio, kidnappé le 7 octobre 2023.
Tom Shoval a composé « une élégie tendre et profondément personnelle », a déclaré le codirecteur de la programmation Michael Stutz lors d’une conférence de presse avant le festival qui se tiendra du 13 au 23 février.
Le sort de David Cunio demeure inconnu, alors que le cessez-le-feu dans la bande de Gaza dimanche suscite l’espoir dans la région, avec la libération d’otages israéliens détenus par le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas, en échange de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël pour faits de terrorisme ou atteinte à la sécurité nationale.
L’an dernier, lors de la remise des prix de la Berlinale, plusieurs cinéastes avaient critiqué l’offensive israélienne à Gaza.
Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre 2023 , date à laquelle quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut des communautés du sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Israël a réagi en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 46 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Keffieh flanqué sur les épaules, le réalisateur américain Ben Russel avait accusé Israël de commettre un « génocide ».

Le cinéaste palestinien Basel Adra avait ajouté que les Gazaouis sont « massacrés » par Israël, sous les applaudissements du public.
Primé l’an dernier à Berlin, son documentaire « No Other Land » réalisé avec l’israélien Yuval Abraham traite du mouvement des implantations en Cisjordanie.
Un porte-parole du gouvernement allemand avait jugé « inacceptable » que les cinéastes n’aient pas condamné à part égale le pogrom du 7 octobre.
Selon la nouvelle directrice du festival, l’Américaine Tricia Tuttle, la polémique a dissuadé certains réalisateurs de participer cette année.
« De nombreux cinéastes de pays arabes nous ont aussi contactés au cours des dernières semaines, afin de s’assurer que le festival est un espace de dialogue et de discours ouvert », a-t-elle indiqué mardi.
Des œuvres du réalisateur américain Richard Linklater, du Sud-Coréen Hong Sangsoo, du Mexicain Michel Franco ou encore du Roumain Radu Jude sont en lice dans la compétition principale.
Egalement sélectionné, le long-métrage « La Cache » du Français Lionel Baier avec l’acteur Michel Blanc dans son dernier rôle. Cette adaptation du roman de Christophe Boltanski sur le traumatisme d’une famille juive contrainte à la clandestinité pour échapper aux nazis, sortira en mars.
Hors compétition, le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho présentera « Mickey 17 », avec Robert Pattinson, opus très attendu après le succès mondial de « Parasite » oscarisé en 2019.