Israël en guerre - Jour 469

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80 ans de la libération d'Auschwitz

Comment le monde a découvert l’existence des camps de la mort nazis

La censure, puis le choc : un véritable tournant dans le traitement médiatique intervient avec la découverte d'une annexe de Buchenwald, de brasiers fumants et les prisonniers décharnés exécutés d'une balle dans la tête

Sur cette photo prise le 1er mai 1945, des soldats américains regardent un tas de corps de prisonniers dans un train près du camp de concentration de Dachau, après que le camp a été libéré par l'armée américaine le 29 avril 1945. (Crédit : Eric Schwab / AFP)
Sur cette photo prise le 1er mai 1945, des soldats américains regardent un tas de corps de prisonniers dans un train près du camp de concentration de Dachau, après que le camp a été libéré par l'armée américaine le 29 avril 1945. (Crédit : Eric Schwab / AFP)

A la fin de la Seconde guerre mondiale, la libération des premiers camps de la mort nazis a peu de retentissement. Mais les images de ce que les Alliés y découvrent, d’abord censurées, vont faire prendre conscience au monde de l’horreur de la Shoah.

La libération des camps de concentration et d’extermination nazis intervient dans le sillage de l’avancée vers Berlin des armées alliées.

Le premier camp majeur découvert est, le 24 juillet 1944, celui de Majdanek (dans la banlieue de Lublin, Pologne), libéré par l’Armée rouge. Les derniers le sont le 9 mai 1945, au lendemain de la capitulation allemande, avec la libération de Theresienstadt (ou Terezin en tchèque) au nord de Prague et de Stutthof, près de l’actuelle ville de Gdansk (Pologne).

Dès le mois de juin 1944, le Reichsführer-SS Heinrich Himmler avait ordonné l’évacuation des camps avant l’arrivée des Alliés et le transfert des détenus vers d’autres camps.

L’ordre concernait en premier lieu les camps situés dans les pays baltes, menacés par l’avancée de l’Armée rouge. Avant de prendre la fuite, les officiers SS avaient pour consigne d’effacer les traces de leurs crimes.

Ainsi la libération par l’Armée rouge d’Auschwitz-Birkenau (en Pologne occupée), le 27 janvier 1945, a-t-elle été précédée par la dissolution progressive du complexe à partir de l’été 1944 et par l’évacuation de plus de 60 000 détenus.

Sur cette photographie prise en avril 1945, des survivants du camp de concentration nazi de Buchenwald sont assis sur une latrine, après la libération du camp par les troupes alliées. (Crédit : Eric Schwab/AFP)

Lorsque les Soviétiques arrivent, ils ne découvrent que quelque 7 000 prisonniers qui avaient été incapables de marcher et de suivre leurs camarades dans les « Marches de la mort ».

La censure, puis le choc

La découverte des premiers camps n’a guère de retentissement auprès du grand public.

Des commissions d’enquête russes et polonaises prennent bien des photos à Majdanek et à Auschwitz et les services photographiques de l’armée américaine réalisent un reportage sur le Struthof, seul camp de concentration nazi situé sur le territoire français actuel.

Mais les images ne sont pas diffusées auprès du grand public.

En France en particulier, les autorités ne veulent pas alarmer les familles sur le sort des « absents » (déportés, prisonniers de guerre, requis du travail obligatoire).

Un véritable tournant dans le traitement médiatique intervient le 6 avril 1945 avec la découverte du camp d’Ohrdruf, une annexe de Buchenwald (Allemagne). Quand les Américains, accompagnés du correspondant de guerre Meyer Levin et du photographe français de l’AFP Eric Schwab, y pénètrent, ils voient les brasiers encore fumants, les prisonniers décharnés exécutés d’une balle dans la tête.

Train de la mort à Dachau (Crédit : Eric Schwab)

Le 12 avril, une visite officielle d’Ohrdruf est organisée pour les généraux Patton, Bradley et Eisenhower. « Je n’ai jamais de ma vie éprouvé un choc aussi profond », dit ce dernier. Leur décision est immédiate: « Toute censure doit sauter ».

Le soir même, le quotidien français Ce Soir publiera à sa Une la réaction du général Patton – « Plus de pitié pour les bourreaux » – et l’image d’un charnier.

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