De nombreuses compagnies annulent leurs vols vers Israël sur fond de tensions au Moyen-Orient

De nouvelles compagnies aériennes ont annulé des vols à destination d’Israël jeudi dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient. Ce sont dix compagnies aériennes au total qui ont dorénavant annoncé l’interruption de leurs services.

Toutefois, un haut responsable de l’aviation israélienne a affirmé que les cieux du pays étaient sûrs et que les autorités fermeraient l’espace aérien de leur propre initiative si et quand la situation l’exigeait vraiment.

Le groupe Lufthansa, qui comprend Lufthansa, Swiss Airlines, Brussel Airlines, Austrian Airlines et Eurowings, a fait savoir qu’il annulait ses vols vers Israël jusqu’au 9 août.

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Air Baltic a annulé ses vols vers Israël prévus jeudi et vendredi, et dans la soirée de jeudi, tous les vols après vendredi semblaient ne pas avoir changés.

Air India a annoncé qu’elle suspendait tous ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv jusqu’au 8 août, avec effet immédiat.

La compagnie aérienne a expliqué que cette décision avait été prise « en raison de la situation actuelle dans certaines régions du Moyen-Orient ».

Les personnes qui devaient voler avec Air India pendant cette période bénéficieront d’une exonération unique sur les frais de reprogrammation et d’annulation, a encore précisé la compagnie dans un communiqué publié sur X.

De la même façon, Delta et FlyDubai ont annulé leurs vols à destination d’Israël prévus pour jeudi soir et pour la nuit de jeudi et vendredi. Les transporteurs ont toutefois déclaré qu’ils prévoyaient de reprendre leurs services vers le pays vendredi.

La compagnie aérienne italienne ITA Airways a indiqué dans un communiqué publié sur son site internet suspendre ses vols à destination et en provenance de Tel Aviv « en raison des développements géopolitiques au Moyen-Orient et pour assurer la sécurité de ses passagers et de ses équipages ».

La compagnie aérienne polonaise LOT a annulé huit vols à destination du Liban et d’Israël après une analyse de la situation en matière de sécurité, a rapporté vendredi l’agence de presse PAP, citant un porte-parole de la compagnie.

Un Airbus A380 de Lufthansa atterrissant à Francfort, en Allemagne, le 14 février 2019. (Crédit : Michael Probst/AP)

United Airlines est la seule compagnie à ne pas avoir annoncé de date pour la reprise de ses liaisons aériennes, annulant tous ses vols jusqu’à nouvel ordre.

Dans un communiqué publié jeudi, l’Autorité israélienne des aéroports (IAA) a déclaré que, compte-tenu de la situation sécuritaire actuelle, les vols à destination et en provenance d’Israël restaient sûrs.

« Certaines compagnies aériennes étrangères ont suspendu ou réduit leurs vols vers Israël pour des raisons internes. Les voyageurs doivent tenir compte du fait que leur retour en Israël peut être retardé ; ils doivent rester en contact avec les compagnies aériennes et se tenir informés de leurs vols », a déclaré l’IAA.

« Le tableau des vols de l’aéroport Ben Gurion continue d’être mis à jour et les compagnies aériennes étrangères nous informent de leurs activités en Israël à la lumière des tensions sécuritaires », a-t-elle poursuivi.

Le directeur de l’aéroport Ben-
Gurion, Shmuel Zakaï, à la Knesset, le 24 juin 2014. (Crédit : Flash 90)

Shmuel Zakaï, le chef de l’Autorité de l’aviation civile (CAA), a fait écho à ce sentiment.

« Les vols vers Israël sont sûrs », a-t-il déclaré, citant non seulement les autorités israéliennes, mais aussi les régulateurs mondiaux, notamment l’Administration fédérale de l’aviation (FAA) et son homologue européenne. Contrairement à ce qui s’est passé au Liban, ces autorités n’ont pas donné d’instructions aux compagnies aériennes pour qu’elles ne se rendent pas en Israël.

L’espace aérien israélien « est absolument sûr », a affirmé Zakaï.

Il a souligné qu’Israël avait prouvé les 13 et 14 avril – lorsque l’Iran a lancé une attaque de missiles et de drones sans précédent qui a été quasiment totalement déjouée – « que lorsque nous estimons que l’espace aérien n’est pas sûr pour les vols, nous le fermons. Cela nous a valu beaucoup de crédit au niveau international ».

De nombreux passagers n’ayant pas pu partir comme prévu et d’autres n’ayant pas pu revenir, Zakaï a indiqué que près de 70 000 passagers étaient entrés et sortis d’Israël jeudi avant la tombée de la nuit, sur près de 60 compagnies aériennes.

« Les annulations sont importantes », a-t-il toutefois reconnu, ajoutant que la principale raison de ces annulations est que « les équipages sont incités à ne pas se rendre en Israël ». Lorsqu’ils achètent leurs billets, les passagers doivent tenir compte du fait qu’ils risquent d’être confrontés à des retards ou à des annulations.

Les compagnies aériennes israéliennes El Al, Israir et Arkia ont annoncé qu’elles continueraient à assurer leurs vols comme d’habitude et qu’elles se préparaient même à ajouter des vols si nécessaire pour aider les Israéliens bloqués à rentrer chez eux.

Les compagnies aériennes étrangères ont annulé et relancé leurs vols vers Israël depuis le 7 octobre, – date à laquelle la guerre à Gaza a été déclenchée par le pogrom commis par le Hamas dans le sud d’Israël. Des milliers de terroristes avaient massacré près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et ils avaient kidnappé 251 personnes, prises en otage à Gaza.

Un missile lancé lors d’un exercice militaire dans le sud de l’Iran, le 19 janvier 2024. (Crédit : Armée iranienne via AP)

Depuis le 8 octobre, le Hezbollah attaque quotidiennement les communautés israéliennes et les postes militaires le long de la frontière avec des roquettes, des drones, des missiles antichars et d’autres moyens, affirmant qu’il le fait pour soutenir Gaza dans le cadre de la guerre contre le groupe terroriste palestinien du Hamas qui s’y déroule.

Au cours des dix derniers mois, les voyages aériens à destination et en provenance d’Israël ont fluctué en fonction de la situation sécuritaire en Israël, dans ce contexte de guerre. De nombreuses compagnies aériennes avaient temporairement annulé leurs vols au mois d’avril, lorsque l’Iran avait lancé une attaque massive aux drones et aux missiles sur Israël, qui avaient presque tous été abattus par le pays et ses alliés.

Les tensions entre Israël et ses ennemis se sont encore accrues cette semaine, alors que la guerre à Gaza et le conflit avec le Hezbollah se poursuivent. Après qu’un tir de roquette du groupe terroriste chiite libanais a tué douze enfants et adolescents dans la ville druze de Majdal Shams, dans le nord du pays, samedi, Israël a promis une réponse forte. Une frappe de Tsahal a entraîné la mort du commandant en chef du Hezbollah, Fouad Shukr, mercredi à Beyrouth.

Lors des funérailles de Shukr jeudi, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a déclaré que la guerre du groupe terroriste chiite libanais contre Israël était entrée dans une nouvelle phase et a promis « la rage et la vengeance sur tous les fronts ».

Par ailleurs, le chef du groupe terroriste palestinien du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été assassiné en Iran mercredi lors d’une attaque que le régime islamique a imputé à Israël, qui n’en a pas assumé la responsabilité. Quoi qu’il en soit, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a juré de se venger d’Israël et aurait ordonné une frappe directe sur le pays.