Israël en guerre - Jour 645

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Des défenseurs d’Israël utilisent désormais des mots comme « génocide » pour évoquer la guerre à Gaza

Après avoir soutenu l'action militaire d'Israël dans le sillage des atrocités du 7 octobre, un nombre croissant de Juifs considèrent le récent blocage de l'aide, le nombre élevé de morts et les menaces d'annexion comme une ligne rouge

Des activistes protestent contre la guerre à Gaza, à Jérusalem, le 9 avril 2025. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)
Des activistes protestent contre la guerre à Gaza, à Jérusalem, le 9 avril 2025. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

JTA – Elana Sztokman explique qu’aucun événement, jusqu’à présent, ne l’avait amenée à utiliser le mot « génocide » pour évoquer l’escalade de la guerre menée par Israël à l’encontre du Hamas dans les articles transmis à ses abonnés sur la plateforme Substack.

Dans ses écrits, l’autrice – elle est d’origine américaine mais elle vit en Israël depuis trente ans – fait le bilan quotidien de la campagne israélienne à Gaza et elle commente les images montrant des enfants palestiniens squelettiques, des photos qui ont fait leur apparition depuis qu’Israël a imposé un blocage de l’aide humanitaire. Ce blocus avait été décidé lorsque le pays avait mis un terme au dernier cessez-le-feu.

« Peut-être que ça a été le fait de voir une autre famille entière tuée à Gaza. Ou peut-être que ça a été simplement le fait de voir ces images tous les jours », indique-t-elle au cours d’un entretien. « Je me suis comme réveillée et je me suis dit : ‘Je ne peux pas continuer à faire comme si tout allait bien, comme si tout ça était normal’. »

Et dimanche, elle a finalement utilisé un mot qu’elle et de nombreux autres Juifs américains et israéliens avaient refusé d’employer jusqu’à présent dans le cadre de la guerre qui a suivi le massacre dévastateur commis par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, alors même que les critiques les plus féroces d’Israël l’utilisaient constamment.

« En ce moment même, nous, Israël, nous affamons et nous frappons une nation à mort », a-t-elle écrit dans l’un de ses articles. « Génocide. C’est un génocide. Il s’agit d’une mise à mort délibérée et sans retenue de toute une population ».

Les réactions à son post ont été énormes, dit-elle. Sztokman déclare avoir perdu des amis. Des lecteurs lui ont affirmé qu’elle était anti-israélienne alors que ses quatre enfants adultes ou leurs conjoints ont tous été appelés sur le front depuis le 7 octobre – date à laquelle des milliers de terroristes avaient commis un carnage sur le sol israélien, tuant plus de 1 200 personnes et kidnappant 251 personnes qui avaient été prises en otage dans la bande de Gaza. Les hommes armés avaient semé la désolation, se livrant à des actes de torture et à des mutilations, utilisant les violences sexuelles comme arme à grande échelle.

En réponse à Sztokman, certains lecteurs ont affirmé que, aussi horrible que puisse être la guerre à Gaza, elle ne répondait pas à la définition juridique du génocide et qu’elle était justifiée par le droit à l’autodéfense d’Israël.

Elana Sztokman s’exprime lors de son podcast « Women Ending War », le 18 juillet 2024. (Capture d’écran : YouTube)

Pourtant, Elana Sztokman a bien brisé un tabou dans le discours juif – et elle n’est pas la seule. L’escalade de la guerre de la part d’Israël, la mort et les déplacements de dizaines de milliers de Palestiniens, et surtout la décision prise par le gouvernement israélien de refuser l’entrée de l’aide humanitaire alors que de nombreuses informations faisaient état d’une crise de la faim au sein de l’enclave, ont amené des personnes qui, autrefois, avaient défendu la riposte apportée par l’État juif aux atrocités du 7 octobre, à utiliser un langage dur pour évoquer l’évolution des actions du pays dans le cadre du conflit – reprenant notamment les accusations de « génocide » et de « crimes de guerre ».

Le changement est tellement net qu’un influenceur juif néerlandais, un opposant à la guerre de la première heure, en a fait un mème. « P.O.V.: vous êtes un libéral et vous venez d’appeler un génocide qui dure depuis 18 mois un génocide pour la toute première fois », a écrit sur Instagram Jelle Zijlstra.

Même si elle n’est que peu répandue parmi les Juifs américains ou parmi les Juifs Israéliens, cette rhétorique laisse entendre qu’un changement est en train de se faire dans l’opinion – ou peut-être que certains ont dorénavant la volonté de s’exprimer. Dix-neuf mois après le début d’une guerre qui ne montre aucun signe de vouloir se terminer – ni Israël, ni le Hamas ne semblent bouger sur les conditions qui les détermineraient à accepter la conclusion d’un cessez-le-feu – les doutes sur la guerre et sur les objectifs d’Israël remontent à la surface.

L’Israélien le plus en vue à avoir dénoncé la phase actuelle de la guerre dans des termes qui étaient jusqu’alors impensables est Yair Golan, homme politique de la gauche de l’échiquier politique et ancien chef d’état-major adjoint de Tsahal.

Dans une interview qu’il a accordée mardi à la chaîne publique Kan, Golan a déclaré « qu’un pays sensé ne se bat pas contre des civils, il ne tue pas des bébés tel un hobby et il ne se donne pas pour objectif d’expulser des populations ».

Face au tollé suscité par ses propos, dans la même journée, il a insisté sur le fait que ses critiques s’adressaient à un gouvernement israélien « défaillant », et non à l’armée israélienne.

Le président du parti HaDemocratim, Yair Golan, donne une conférence de presse à Tel Aviv, le 20 mai 2025. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Lundi, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont diffusé conjointement un communiqué qui était consacré à la situation à Gaza et en Cisjordanie. Ils ont averti que le refus d’Israël d’apporter une assistance humanitaire à la population civile de Gaza « est inacceptable et risque d’enfreindre le droit humanitaire ». Ils ont également fait savoir que le « déplacement forcé et permanent » – en référence à des déclarations faites par des membres de l’extrême droite du gouvernement qui ont affirmé que l’un des objectifs poursuivis par la destruction totale de Gaza était d’entraîner un phénomène de « migration volontaire » – « constitue une violation du droit humanitaire international ».

« Nous avons toujours soutenu le droit d’Israël à défendre les Israéliens contre le terrorisme », ont écrit les pays dans leur communiqué. « Mais cette escalade est totalement disproportionnée ».

Face aux pressions croissantes exercées par les États-Unis en faveur de la fin du blocus des aides, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a ordonné lundi la reprise immédiate de l’approvisionnement humanitaire « de base ». Ce jour-là, cinq camions d’aide sont entrés dans la bande de Gaza. ils étaient 93 mardi. Le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé que les États-Unis étaient « satisfaits » de cette évolution, mais qu’elle n’était pas encore suffisante.

Certains rabbins américains se sont efforcés d’exprimer leur soutien au droit à l’existence d’Israël, à la sécurité du pays ainsi qu’aux otages toujours retenus en captivité par le Hamas, tout en parlant de leur angoisse face à une phase de la guerre qui, comme l’a affirmé Golan, risque de faire d’Israël un État paria.

Samedi, Stephanie Kolin, rabbine de la congrégation Beth Elohim à Brooklyn, a évoqué la guerre à Gaza dans son sermon. Elle a cité les écrits d’un article publié par +972, un magazine israélien de gauche, sur la malnutrition aiguë dont souffrent les enfants dans la bande.

« Aujourd’hui, en Israël, un blocus empêche l’entrée de la nourriture à Gaza. Il s’agit du plus long blocus de la guerre, il dure depuis 77 jours. Et des enfants meurent », a-t-elle dit. Si Kolin a pris soin de souligner que le Hamas semblait indifférent à l’impact que peut avoir la guerre sur les Gazaouis innocents, elle a conclu : « Affamer des enfants innocents relève soit d’une indifférence immorale, soit d’une cruauté calculée. Dans tous les cas, il s’agit d’une tragédie humanitaire qui ne peut plus durer ».

« Je suis désolée de devoir vous dire cela ; c’est horrible et c’est encore pire de le partager pendant Shabbat, et j’en suis désolée », a-t-elle ajouté. « Mais la situation est urgente ».

Une fillette avec des bidons en plastique à la main alors que des Palestiniens déplacés collectent de l’eau dans un camp de Gaza City, le 20 mai 2025. (Crédit : Bashar TALEB / AFP)

Kolin est une rabbine qui appartient au mouvement réformé. Au début du mois, le président de l’Union pour le judaïsme réformé, le rabbin Rick Jacobs, avait écrit une tribune parue dans le Washington Post où il exhortait Israël à abandonner sa politique consistant à « affamer les civils de Gaza ».

Il avait écrit : « Une guerre juste – comme peuvent l’être les efforts livrés par Israël pour empêcher le Hamas de l’attaquer à nouveau et pour limiter son autorité à Gaza – doit être menée avec des moyens justes, conformes au droit international humanitaire et conformes aux valeurs des règles juives en matière de guerre. »

Un autre partisan fervent d’Israël a fait part, cette semaine, de ses profondes réserves à l’égard de l’opération « Chariots de Gédéon », le nom donné par Israël à sa dernière offensive. Hen Mazzig, un influenceur israélien qui a souvent pris la défense d’Israël sur les réseaux sociaux, a écrit mardi dans un post publié sur Instagram qu’Israël ne faisait que s’isoler davantage alors que « les otages sont toujours à Gaza ».

S’il a évité de critiquer directement le blocage des aides humanitaires ou l’expansion des raids militaires, il a critiqué avec âpreté un « leadership défaillant ».

Il a écrit : « Je ne vais pas m’excuser pas d’exiger mieux. Pas de la part du Hamas – nous savons que ce sont des monstres. Mais j’exige mieux de notre part. De la part de ceux qui prétendent diriger les choses en notre nom ».

De leur côté, le gouvernement israélien et nombre de ses partisans rejettent catégoriquement les propos accusant Israël d’avoir agi de façon répréhensible pendant la guerre – comme en ont témoigné les réactions aux paroles qui ont été prononcées mardi par Golan. Netanyahu a accusé Golan de s’être laissé aller à des « incitations à la haine délirantes », déclarant : « Golan et ses amis de la gauche radicale se font l’écho des calomnies antisémites les plus méprisables à l’encontre des soldats de Tsahal et de l’État d’Israël. Il n’y a pas de limite à la pourriture morale ».

Le Congrès juif mondial a annulé une conférence que Golan devait donner en privé aux membres de l’organisation. L’Organisation sioniste d’Amérique a estimé que Golan était « un traître », affirmant que ses propos « seront salués par tous les détracteurs d’Israël qui haïssent les Juifs sur la planète ».

Des proches pleurent le long du cortège funèbre des membres de la Croix-Rouge palestinienne et d’autres services d’urgence qui ont été tués une semaine plus tôt par l’armée israélienne, à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 31 mars 2025.

Les discours portant sur les trahisons et les incitations à la haine ne sont pas seulement le reflet de l’aversion profonde du gouvernement israélien pour la critique. Ils reflètent aussi le sentiment de longue date, chez Israël et ses partisans, que le pays est soumis à une règle du deux poids, deux mesures, que ce soit en temps de guerre ou en temps de paix, et que les ONG et les tribunaux internationaux qui brandissent l’accusation de « génocide » et celles de crimes de guerre font preuve d’une partialité réelle à l’égard de l’État juif – quand ils ne sont pas antisémites.

Au mois de mars, Michael Powell, journaliste de l’Atlantic, avait interviewé des employés juifs de groupes de défense des droits de l’Homme – comme Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins sans frontières, qui ont tous accusé Israël de crimes contre l’Humanité et d’actes de génocide dès les premiers mois de la guerre – qui avaient fait part de leur frustration. Ils avaient expliqué que ces organisations avaient fait preuve de beaucoup plus d’empressement à documenter et à dénoncer la conduite d’Israël que les agissements du Hamas et du Jihad islamique, un autre groupe terroriste de Gaza.

Certains Juifs, déconcertés par la guerre, hésitent à rejoindre l’offensive ou à accepter l’objectif déclaré du gouvernement de recourir à des mesures – certes sévères – pour pouvoir démanteler les capacités militaires et administratives du Hamas et pour obtenir la libération des otages israéliens.

Des Israéliens juifs et arabes protestent contre la guerre à Gaza sur la place Habima à Tel Aviv, le 24 avril 2025. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Nombreux sont ceux qui affirment que si la guerre a été, en effet, à la fois meurtrière et implacable, les agissements d’Israël sont restés parfaitement conformes aux règles du droit international. Critiquant le communiqué conjoint écrit par la Grande-Bretagne, la France et le Canada, Shany Mor, un professeur israélien en sciences politiques, a écrit, dans la journée de lundi, que l’État juif n’était pas dans l’obligation, en vertu du droit international, de fournir une assistance humanitaire ni de respecter les frontières de Gaza.

« Nulle part, dans le droit international, ne figure l’obligation pour les parties belligérantes d’une guerre d’assurer l’approvisionnement et la logistique de l’ennemi. Dans la majorité des conflits, c’est le contraire qui se produit », a-t-il écrit dans le Jewish Chronicle. « En insistant sur le fait que le Hamas ne pouvait perdre aucun territoire dans la guerre dont il a été à l’origine, la communauté internationale a inventé une norme qui n’avait jamais existé auparavant. »

L’article écrit par Mor a été appuyé et partagé sur Facebook par Joe Schwartz, qui est le directeur de l’innovation éducative au sein de l’Agence juive. Dans un post, il a écrit que Rick Jacobs et d’autres rabbins qui critiquent la phase actuelle de la guerre « commettent tous une erreur ici et ils sont induits en erreur par un consensus apparent qui appréhende mal ce que sont nos obligations légales et morales, et qui laisse de côté nos impératifs existentiels ».

Notant qu’il est, lui aussi, troublé par le sort réservé aux civils de Gaza, Schwartz a ajouté dans sa publication : « Israël doit mener cette guerre et il doit la gagner. Il doit le faire, bien sûr, dans les limites de la moralité et de la légalité ; il n’existe néanmoins aucune obligation morale ou légale pour une partie belligérante d’approvisionner son ennemi ou de lui faciliter le transfert de ses approvisionnements ».

Des camions transportant de l’aide humanitaire attendent d’entrer dans la bande de Gaza au niveau du point de passage israélien de Kerem Shalom, le 20 mai 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Certains Juifs, particulièrement critiques à l’égard du blocus et des opérations militaires qui ont tué et déplacé des dizaines de milliers de civils de Gaza, ont pesé ces arguments et ils les ont jugés insuffisants. Le rabbin Jay Michaelson, chroniqueur au Forward, a écrit ce mois-ci que s’il a pris la défense de l’armée israélienne dans le sillage immédiat du 7 octobre – y compris en rejetant les accusations de génocide – son état d’esprit a changé depuis.

« Les bombes israéliennes ne font aucune distinction entre les partisans du Hamas et les milliers de Palestiniens de Gaza qui sont venus manifester contre le Hamas », a-t-il écrit. « Et l’utilisation de la famine massive comme tactique militaire ? C’est plus qu’inhumain. C’est un génocide ».

Dans sa chronique, Michaelson s’est appuyé sur la convention des Nations unies sur le génocide, qui définit le génocide comme étant « l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Par ailleurs, Michaelson a également cité les propos tenus par des membres de l’extrême droite du gouvernement israélien, comme le ministre des Finances Bezalel Smotrich et le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, qui ont plaidé avec insistance sur l’arrêt des approvisionnements en aides humanitaires et sur la reconquête de Gaza.

En réponse au post publié par Schwartz sur Facebook, Michaelson a écrit que Ben Gvir, Smotrich et d’autres « ont ouvertement appelé à un nettoyage ethnique ». En « détruisant la majeure partie de Gaza, en entassant le reste de la population dans un immense camp de réfugiés et en espérant qu’ils partiront tout de suite », a-t-il affirmé, « le gouvernement a mis en balance ses intentions génocidaires et l’objectif stratégique déclaré de l’armée ».

Des Israéliens juifs et arabes manifestent contre la guerre à Gaza sur la place Habima à Tel Aviv, le 24 avril 2025. (Crédit : Tomer Neuberg/Flash90)

Sztokman explique qu’elle s’intéresse moins aux définitions juridiques qui sont celles du génocide qu’au terme d’une guerre qui a coûté un si grand nombre de vies, qui ne montre aucun signe de fin et qui continue de mettre en danger les otages restants, dont elle craint qu’ils ne se retrouvent dans la ligne de mire.

« Nous, le peuple juif, nous croyons que nous sommes les gentils et que nous sommes le peuple élu. Mais nous ne sommes pas les gentils dans cette histoire », dit-elle, la voix brisée par l’émotion. « Aussi douloureux que cela puisse être, c’est hélas la réalité : nous commettons des actes atroces et insupportables. C’est insupportable. Insupportable ».

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