Des employés juifs de TikTok accusent des collègues d’antisémitisme
Selon des employés juifs, la haine des Juifs circule librement sur le chat interne de la plateforme, ainsi que des fausses informations ignorées par les modérateurs
Des employés juifs de TikTok ont dénoncé un environnement de travail de plus en plus toxique depuis le massacre du Hamas le 7 octobre, ainsi qu’un manque d’efforts de l’entreprise pour lutter contre l’antisémitisme sur la plateforme.
Des employés ont révélé jeudi à la chaine américaine Fox Business sous le couvert de l’anonymat que certains de leurs collègues avaient ouvertement exprimé des opinions antisémites et anti-Israël sur Lark, leur système de chat interne, et que les quelque 40 000 modérateurs de l’entreprise laissaient se propager sur TikTok de fausses informations anti-Israël et antisémites.
« Aller au travail en ce moment est très stressant », a déclaré un employé juif à la chaîne. « Sur place, nous ne révélons à personne que nous venons d’Israël ou que nous avons un lien quelconque avec le pays. »
« Il ne restera probablement pas beaucoup d’employés juifs dans l’entreprise après la guerre », car les employés juifs ont honte de dire qu’ils travaillent pour la société.
Selon les personnes interrogées, un groupe de soutien pour les Palestiniens a été créé sur Lark, mais aucune option de ce type n’a été proposée à ceux qui ont des liens avec Israël, au motif que c’était « trop politique », précise le reportage.
Les employés ont été invités à avoir recours à un groupe de soutien juif existant proposé par la société, MazalTok, malgré le fait que le Hamas a massacré de nombreux non-Juifs le 7 octobre.
Selon des captures d’écran consultées par Fox Business, les modérateurs ont ouvertement promu le mouvement anti-Israël Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) au sein de l’entreprise, célébré l’assaut du Hamas et utilisé l’emoji pastèque – qui a les couleurs du drapeau palestinien – comme photo de profil.
Un autre membre juif du personnel a indiqué que l’entreprise « n’avait plus aucun contrôle sur les 40 000 modérateurs qui vérifient les faits et suppriment les contenus incendiaires, incitatifs ou tout simplement faux ».
Sur Lark, certains employés juifs se sont interrogés sur l’identité des modérateurs, et les bases sur lesquelles l’entreprise décidait ce qui relevait de « désinformation, d’opinions ou de faits ».
L’une des personnes interrogées a déclaré que « la modération du contenu n’est qu’une partie du problème », tout en ajoutant que « ceux qui fixent les règles qui régissent ces modérateurs se gardent souvent de désigner les groupes palestiniens violents comme tels ».
« Les équipes chargées de la politique chez TikTok ont toujours été composées en grande majorité de personnes ouvertement hostiles à Israël et dont les opinions brouillent souvent les pistes en matière d’antisémitisme », a expliqué la source.
Un exemple « est l’autorisation de publier des contenus violents ou sanglants tant que ceux-ci sont favorables aux Palestiniens. En revanche, les vidéos montrant des atrocités commises contre des Juifs sont supprimées avant même d’être vues, et nous avons alors l’impression que la plateforme médiatique la plus populaire au monde agit contre nous en tant que peuple », a précisé l’employé.
TikTok a indiqué avoir supprimé plus d’un million de vidéos qui enfreignaient ses règles en matière de contenu, ainsi que 1,6 million de vidéos au contenu haineux, notamment antisémite, entre le 7 octobre et le 17 novembre.
Un porte-parole de l’entreprise a dit Fox Business que ces allégations « ne reflètent pas l’expérience de la majorité de nos employés » et a vanté les « politiques rigoureuses de TikTok en matière de lutte contre la discrimination et le harcèlement sur le lieu de travail ».
« Chaque incident fait l’objet d’une enquête par l’équipe interne appropriée », a affirmé le responsable. « Notre PDG a envoyé un message à tous les employés pour dénoncer les attaques du 7 octobre, et l’entreprise a également publié une déclaration sur son site web. »
Le porte-parole a ajouté que MazalTok proposait « des ressources et une communauté pour nos employés juifs et israéliens, qui a doublé de taille depuis le début de la guerre ».
Le responsable a déclaré que « les idéologies haineuses, y compris l’antisémitisme, ne sont pas et n’ont jamais été autorisées sur notre plateforme ».
Les critiques à l’encontre de la plateforme se sont multipliées en raison de son incapacité à lutter contre les contenus haineux et antisémites depuis que la guerre a éclaté le 7 octobre, lorsque les terroristes du Hamas se sont déchaînés sur les communautés du sud, assassinant quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et kidnappant 240 personnes pour les emmener à Gaza.