Des peintures murales pour l’otage Alex Dancyg, un spécialiste de la Shoah
Né en Pologne en 1948 de survivants de la Shoah, le cultivateur d'arachides et militant a disparu du kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2023
La dernière fois que la famille d’Alex Dancyg a eu de ses nouvelles, c’était vers 8h30 le 7 octobre, alors qu’il parlait avec son fils Mati depuis sa maison au kibboutz Nir Oz, situé à quelques kilomètres seulement à l’est du sud de la bande de Gaza.
Depuis cette date et les massacres d’une incroyable sauvagerie perpétrés notamment à Nir Oz, cet éminent éducateur sur la Shoah et militant pour les relations judéo-polonaises n’a plus donner signe de vie.
Selon les médias israéliens, au moins 25 résidents de Nir Oz ont été assassinés par des terroristes palestiniens du Hamas et au moins 80 sont retenus en otage ou portés disparus.
Le 18 octobre, Tsahal a informé la famille de Dancyg qu’un signal provenant de son téléphone avait été identifié à Gaza et qu’il était désormais considéré comme l’un des otages, a déclaré au Times of Israel Orit Margaliot, une amie proche et ancienne collègue de Yad Vashem.
Dancyg a été opéré du cœur il y a plusieurs années et a besoin de ses médicaments.
Son ex-femme et ses petits-enfants se trouvaient également dans le kibboutz lors de l’assaut, mais ils ont réussi à survivre après que l’épouse de Dancyg a fermé la poignée de son mamad – pièce sécurisée – où elle s’était réfugiée avec trois de ses petits-enfants, a déclaré son fils Ben à la Douzième chaîne.
« Alex est une personne tout à fait unique, il a un savoir incroyable, une mémoire phénoménale, il est attentionné, empathique, et veut toujours aider les gens », a déclaré Margaliot.
« Il aime la lecture et travailler la terre, c’est le sioniste parfait. Voilà pourquoi il a choisi de vivre à Nir Oz. »
Dancyg, polono-israélien, est né à Varsovie en 1948 de survivants de la Shoah. Sa famille était arrivée en Israël en 1957. Il vit à Nir Oz depuis qu’il a effectué son service militaire et y cultive des arachides et des pommes de terre.
Il a passé sa vie à enseigner sur la Shoah et à former d’autres éducateurs, notamment les guides de Yad Vashem, ainsi que des éducateurs polonais et des personnalités publiques, sur comment enseigner sur la Shoah. Il a également dirigé un programme permettant à 120 écoles israéliennes et polonaises de se rencontrer lors de voyages scolaires israéliens en Pologne.
Dancyg a été reconnu en Pologne pour son travail de pionnier et a reçu la Croix d’argent du mérite de la part du président polonais de l’époque, Lech Kaczyński, ainsi qu’un prix du ministère polonais de l’Éducation.
L’Institut polonais de Tel Aviv, qui est lié au ministère polonais des Affaires étrangères, ainsi que le musée d’Auschwitz et Yad Vashem, se sont tous associés à une campagne visant à sensibiliser le public à son sort et à aider à le ramener chez lui.
Depuis son enlèvement, des fresques portant le hashtag « #StandWithAlex » ont été peintes dans de nombreux endroits de Varsovie, et une veillée a été organisée pour lui et les autres otages retenus par le Hamas sur la place Grzybowski à Varsovie le 16 octobre, au cours de laquelle une lettre écrite par son fils Mati a été lue.
« Un grand miracle nous est arrivé et nous avons survécu à un pogrom sans précédent depuis la Shoah », écrit Mati en s’adressant à son père.
« Le kibboutz Nir Oz que tu aimais tant n’existe plus. Il a été profané, pillé et brûlé. Des familles entières ont été assassinées », a-t-il ajouté en demandant au gouvernement de trouver un moyen de ramener immédiatement les otages à la maison, dans le cadre de ses obligations envers ses citoyens.
« Tu me manques. Nos discussions passionnantes me manquent. Ton regard aimant me manque lorsque je viens te rendre visite avec les filles. Cher et aimé père, reviens à la maison. »