Dublin dépose une motion pour intervenir dans le procès pour « génocide » contre Israël
L'Irlande demande officiellement à se joindre à la procédure engagée devant la CPI ; le vote du gouvernement irlandais en ce sens conduit Jérusalem à fermer l'ambassade de Dublin
L’Irlande a officiellement déposé une déclaration d’intervention dans l’affaire de « génocide » intentée par l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël, a annoncé mardi la Cour internationale de justice (CPI).
La demande soumise lundi à la CPI a bouleversé les relations entre Dublin et Jérusalem. Elle est intervenue après que le cabinet irlandais a voté, au mois de décembre, en faveur du ralliement du pays au dossier déposé par Pretoria devant l’instance judiciaire internationale – un dossier qui accuse Israël d’avoir perpétré un « génocide » pendant la guerre en cours, une guerre qui avait été déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël.
Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a réagi à cette décision en annonçant qu’il fermerait l’ambassade d’Israël en Irlande, qu’il a accusée de soutenir « les procédures politisées menées à la CPI contre Israël et ses dirigeants » et d’œuvrer à modifier la définition du « génocide » de manière à pouvoir prendre pour cible Israël devant la Cour.
Il a également accusé Dublin d’avoir « encouragé » l’antisémitisme sous un Premier ministre qu’il a accusé de haïr les Juifs.
Israël avait rappelé son ambassadeur au mois de mai dernier après que l’Irlande a fait partie des trois pays de l’Union européenne (UE) qui avaient déclaré qu’ils reconnaîtraient unilatéralement un État palestinien. L’Irlande n’a pas rappelé son envoyé en Israël , soulignant qu’elle maintiendrait son ambassade ouverte. Des responsables des deux pays ont déclaré que les relations diplomatiques seraient maintenues malgré la décision de Saar de fermer l’ambassade.
L’Irlande a été l’un des plus ardents critiques d’Israël tout au long de la guerre à Gaza – une guerre qui avait éclaté le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas, avaient pris d’assaut le sud d’Israël. Les hommes armés avaient massacré plus de 1 200 personnes, principalement des civils, et ils avaient kidnappé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
En novembre, le Parlement irlandais avait adopté une motion non contraignante déclarant « qu’un génocide est en train d’être perpétré sous nos yeux par Israël à Gaza ».