Israël en guerre - Jour 469

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En amont de l’accord, des experts médicaux évoquent les problèmes complexes des ex-otages

"Tout le monde doit comprendre qu'ils ne reviendront pas à ce qu'ils étaient avant", a averti une otage libérée de Gaza en novembre 2023

Photo non-datée de quatre soldates de surveillance détenues en otage par le Hamas à Gaza, depuis le 7 octobre 2023 et diffusée par les familles, le 7 juillet 2024. De gauche à droite : Liri Albag, Agam Berger, Daniella Gilboa et Karina Ariev. Derrière elles, une photo du leader du Hamas, Ismail Haniyeh. (Crédit : Autorisation)
Photo non-datée de quatre soldates de surveillance détenues en otage par le Hamas à Gaza, depuis le 7 octobre 2023 et diffusée par les familles, le 7 juillet 2024. De gauche à droite : Liri Albag, Agam Berger, Daniella Gilboa et Karina Ariev. Derrière elles, une photo du leader du Hamas, Ismail Haniyeh. (Crédit : Autorisation)

Alors que les préparatifs sont en cours pour le retour éventuel des otages – 33 devraient être libérés au cours de la première phase de l’accord actuellement négocié entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas, la plupart d’entre eux étant en vie – la Dr. Noa Ziv, de l’hôpital pour enfants Schneider, a fait la distinction entre l’état actuel des otages et celui des 105 civils libérés au cours de la trêve d’une semaine conclut fin novembre 2023.

« Nous avons constaté que les otages étaient dans un état complexe, même s’ils n’avaient que peu de problèmes médicaux », a déclaré Ziv au Times of Israel cette semaine.

« C’était après une cinquantaine de jours de captivité. On ne peut que spéculer sur l’état de santé et l’état mental complexes dans lesquels se trouveront les otages après 466 jours de captivité. »

Les otages qui pourraient être libérés font partie des 251 personnes kidnappées le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.

Ziv, qui a mené une étude inédite sur les dix-neuf enfants et les sept femmes qui ont été libérés en novembre, a déclaré que les otages présentaient les effets d’une terreur psychologique due à des stratégies de guerre comprenant l’isolement, l’intimidation, le manque de nourriture et d’eau, ainsi que la violence psychologique.

Ils présentaient notamment une perte de poids importante, un traumatisme émotionnel et des complications dues à une mauvaise hygiène et à l’absence de soins médicaux appropriés.

La docteure Noa Ziv, médecin en chef à l’hôpital pour enfants Schneider. (Crédit : Autorisation)

Lorsque le Hamas a libéré les 105 otages, ceux-ci ont été conduits dans l’un des six centres hospitaliers israéliens suivants : Soroka, Sheba, Wolfson, Ichilov, Shamir ou l’hôpital pour enfants Schneider.

Le ministère de la Santé a déclaré qu’il n’était pas encore en mesure de fournir des informations sur la prise en charge future des otages qui seront libérés.

Confidentialité et soins médicaux optimaux

« La chose la plus importante sera d’assurer aux otages libérés une certaine intimité et de bons soins médicaux au sein de leur famille », a déclaré le Dr. Mark Clarfield, professeur émérite de gériatrie à l’université Ben Gurion, au Times of Israel.

Des mares de sang à l’intérieur d’un tunnel dans le sud de Gaza, à Rafah, où six otages israéliens ont été assassinés par des terroristes du Hamas, sur une image diffusée le 10 septembre 2024. (Crédit : Armée israélienne)

En collaboration avec le Dr. Hagaï Levine, président de l’Association israélienne de santé publique, Clarfield a rédigé une étude sur trois des otages âgés détenus à Gaza.

Il a ajouté que les professionnels de la santé se pencheront ensuite sur les problèmes de santé spécifiques des personnes concernées.

« Tout le monde ne souffre pas d’hypertension, tout le monde ne souffre pas de diabète, mais les personnes souffrant de pathologies spécifiques auront besoin de conseils opportuns et spécialisés à ce sujet », a souligné Clarfield.

« Il y a probablement des problèmes d’infection et de nutrition, en fonction de l’endroit où ils ont été détenus, s’ils ont été bien nourris ou non », a-t-il poursuivi.

Des otages libérés et des proches d’Israéliens détenus dans la bande de Gaza tenant une conférence de presse, à Tel Aviv, le 24 novembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Certains des otages ont pu être isolés. Il se peut qu’ils ne soient pas au courant de la situation, a-t-il ajouté.

« Il y a des problèmes psychologiques, physiques, familiaux et sociaux qui doivent être traités, mais patiemment et lentement, loin des projecteurs », a insisté Clarfield.

Selon lui, le principe général est « une prise en charge rapide, patiente et privée, qui donne aux otages le temps de se réadapter, car lorsque des personnes sont libérées de captivité, comme c’était le cas avec le Hamas, la situation est compliquée et particulièrement difficile ».

Brûlés et marqués au fer rouge

Professeur A. Mark Clarfield. (Crédit : Autorisation)

Les témoignages des otages qui ont été libérés dans le cadre de la trêve de novembre 2023 et de ceux qui ont été secourus par les forces israéliennes ont révélé que des personnes ont été brûlées et battues, affamées et humiliées.

Selon un rapport du ministère de la Santé remis aux Nations unies, ces abus ont eu des répercussions sur leur santé mentale et physique, même longtemps après leur libération.

Le rapport indique que certains otages ont été maintenus pendant des jours dans l’obscurité, les mains et les pieds liés, ne recevant que peu de nourriture et d’eau. Ils ont également été passés à tabac sur tout le corps et certains d’entre eux ont eu les cheveux arrachés par leurs ravisseurs. D’autres ont été brûlés et marqués au fer zingué. Certains, dont des enfants, ont également été victimes d’agressions sexuelles.

Les otages ont raconté qu’il n’y avait pas de douches et qu’ils étaient obligés d’attendre des heures, voire des jours, avant d’être autorisés à utiliser les toilettes. Certains ont été contraints de déféquer sur eux-mêmes.

Eitan Yahalomi, 12 ans, retrouvant sa mère au point de passage de Kerem Shalom en Israël, le 27 novembre 2023, après avoir été libéré par le Hamas dans le cadre d’un accord de trêve. (Crédit : Armée israélienne)

Ziv a déclaré que les examens sanguins avaient révélé des infections inhabituelles chez environ la moitié des otages : certains souffraient d’une fièvre transmise par les tiques et d’autres d’une fièvre Q, transmise par l’inhalation de poussière ou le contact avec des animaux malades. Certains souffraient de multiples piqûres d’insectes et d’une intense irritation de la peau.

Tous les captifs souffraient de malnutrition, a constaté Ziv ; quinze d’entre eux présentaient une perte de poids significative, pouvant atteindre 15 % de leur masse corporelle.

Selon le rapport, leur régime alimentaire se composait essentiellement de riz et de pain blanc, sans légumes, ni protéines, ni matières grasses.

Adina Moshe, qui avait été enlevée dans le kibboutz Nir Oz et libérée dans le cadre de l’accord de novembre, a déclaré à Walla qu’une longue réadaptation attendait les otages qui reviendraient.

« Tout le monde doit comprendre qu’ils ne reviendront pas à ce qu’ils étaient avant. »

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