Eretz Nehederet se moque de la Croix-Rouge en la décrivant comme un service de taxi

L’émission satirique populaire « Eretz Nehederet » a ridiculisé mercredi le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour sa gestion des otages détenus par des terroristes dans la bande de Gaza, avec un sketch décrivant l’organisation humanitaire comme étant devenue « une application de covoiturage ».

Le CICR, qui a pour mission d’aider les victimes de la guerre, notamment en rendant visite aux prisonniers et aux détenus, fait l’objet de vives critiques en Israël depuis le 7 octobre 2023, car il n’a pas réussi à apporter une aide significative aux 251 otages pris par les terroristes ce jour-là, que ce soit en surveillant leurs conditions ou en leur fournissant une assistance humanitaire de base, y compris des médicaments.

En raison du rôle limité qu’il a joué pour faciliter le transfert des otages libérés du Hamas aux forces israéliennes – tant pendant le cessez-le-feu de novembre 2023 que pendant le cessez-le-feu actuel -, de nombreux Israéliens en sont venus à qualifier le CICR de simple service de taxi.

Le sketch en anglais commence par une vidéo montrant des véhicules portant le symbole de la Croix-Rouge circulant sur une route, tandis qu’un narrateur déclare : « Lorsque vous avez été absent pendant un certain temps, vous voulez être ramené à la maison par quelqu’un de spécial ».

Au milieu d’images réelles montrant des scènes chaotiques où des véhicules de la Croix-Rouge transportant des otages israéliens hors de Gaza ont été pris d’assaut par des hommes armés et masqués du Hamas et par des foules de Gazaouis en liesse, la voix off explique que la Croix-Rouge propose désormais une nouvelle application de covoiturage.

La scène s’arrête ensuite sur l’intérieur imaginé d’un véhicule de la Croix-Rouge, où un conducteur décontracté demande à une captive libérée s’il prononce correctement son nom « Otage ».

« Il était temps ! Où étiez-vous ? », demande la femme affolée. « Pourquoi n’avez-vous pas apporté de médicaments ou d’aide humanitaire ? Un signe de vie pour ma famille ? »

« Nous ne proposons plus cela », répond le chauffeur. « Nous nous sommes tournés vers une application de covoiturage. »

From the satirical sketch comedy show ‘Eretz Nehederet’:

Introducing the Red Cross Ride Share App. pic.twitter.com/97QUXoJQcl

— Karen Ievers (@karenievers) February 6, 2025

Le narrateur explique ensuite que les utilisateurs peuvent réserver un trajet « et que nous serons là dans 15 mois », une référence à la période pendant laquelle les otages récemment libérés ont été maintenus en captivité, sans visite d’observateurs extérieurs.

« Est-ce que je vais voir ma famille maintenant ? », demande alors l’acteur incarnant l’otage.

« Bien sûr, bien sûr », répond le chauffeur. « Nous devons juste faire un petit arrêt et aller faire une cérémonie devant une bande de terroristes. Ça vous convient ? »

Avant que l’otage ne sorte de la voiture, le chauffeur lui demande de lui donner une bonne note, en précisant que « le Hamas donne toujours cinq étoiles ».

Elle répond « Va te faire foutre ! » et sort du véhicule.

« Oui, je l’ai probablement mérité », admet le chauffeur.

Tout au long de la guerre, « Eretz Nehederet » s’est moqué de la conduite de diverses personnes et entités internationales, notamment des étudiants américains progressistes, des reportages de la BBC et des célébrités hollywoodiennes.

En réponse au refus du Hamas d’autoriser les visites du CICR à ses otages, Israël a bloqué les visites de l’organisation aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, ce qui a suscité des critiques sur ce front également.

La Croix-Rouge a justifié son comportement lors des libérations des otages en déclarant dans un communiqué la semaine dernière qu’assurer « la sûreté et la sécurité des opérations de transfert relève de la responsabilité des parties à l’accord ».

Elle a également déclaré par le passé que, bien qu’elle ait lancé des appels à ce sujet, elle n’avait aucun moyen de forcer le Hamas à lui donner accès aux otages.