États-Unis: Une étudiante turque de l’université Tufts qui prônait le boycott d’Israël placée en détention
Selon son avocate, elle est détentrice d'un visa F-1, qui permet à un étudiant de résider aux États-Unis le temps de ses études et elle a été arrêtée alors qu'elle "se rendait chez des amis pour rompre le jeûne du ramadan"

Les autorités fédérales américaines chargées de l’immigration ont arrêté, mardi en fin de journée, une doctorante turque de l’université de Tufts, non loin de Boston, et révoqué son visa, selon les informations données par l’université et l’avocat de la prévenue.
Rumeysa Ozturk, ressortissante turque, a été placée en garde à vue aux abords de son domicile à Somerville, dans le Massachusetts, a indiqué son avocat qui a porté plainte devant le tribunal fédéral de Boston pour détention abusive.
La juge du district de Boston, Indira Talwani, y a réagi en donnant l’ordre aux services d’immigration et des douanes des États-Unis de ne pas déplacer Ozturk au-delà des frontières du Massachusetts sans l’en avertir au préalable et de la garder dans les limites de l’État pendant au moins 48 heures.
Les représentants du ministère américain de la Sécurité intérieure et de l’ICE n’avaient pas souhaité s’exprimer au moment de la rédaction de cet article.
L’administration Trump s’en prend à des étudiants du monde entier en application des mesures de répression de l’immigration, en multipliant les arrestations de migrants et en limitant fortement les passages aux frontières.
Trump et son chef de la diplomatie, le Secrétaire d’État Marco Rubio, en particulier, se sont engagés à expulser les manifestants pro-palestiniens étrangers auxquels ils reprochent de soutenir les terroristes du Hamas, de mettre des obstacles à la politique étrangère des États-Unis et d’être antisémites.
Ozturk, 30 ans, est, selon son profil LinkedIn, titulaire d’une bourse Fulbright et étudie au sein d’un programme dédié à l’enfant et au développement humain. Elle a avant cela étudié à l’université Columbia de New York.
L’an dernier, Ozturk avait cosigné une tribune dans le journal étudiant de l’université, le Tufts Daily, très critique de la réponse apportée par l’établissement d’enseignement supérieur aux appels des étudiants à se désinvestir des entreprises ayant des liens avec Israël et à « reconnaître le génocide palestinien ».
Selon son avocate, Mahsa Khanbabai, elle est détentrice d’un visa F-1, qui permet à un étudiant de résider aux États-Unis le temps de ses études et elle a été arrêtée alors qu’elle « se rendait chez des amis pour rompre le jeûne du ramadan ».
« D’après les tendances que nous observons un peu partout dans le pays, le fait qu’elle ait exercé son droit à la liberté d’expression semble lié à sa détention », a annoncé Khanbabai.