Gad Elmaleh interviewé sur la guerre entre Israël et le Hamas
Actuellement en tournée, l'humoriste, discret depuis le début du conflit, s’est dit "bouleversé" face à la situation "d’une tristesse infinie"
Ce lundi 3 juin, Gad Elmaleh était l’invité de l’émission « Clique » de Mouloud Achour sur Canal +. L’humoriste venu évoquer son actualité n’a pas échappé aux questions sur la guerre entre Israël et le Hamas, et s’est dit « bouleversé » face à la situation « d’une tristesse infinie ».
Actuellement en tournée avec son nouveau spectacle « Lui-même », l’humoriste a été très discret depuis le début du conflit. Il a ainsi regretté d’être obligé de choisir un camp : « On a été sommé de réagir, choisir des camps, de dire non pas quelque chose, mais de dire ce que certains voulaient qu’on dise exactement. »
Très proche à la fois des communautés juive et musulmane de France, l’humoriste dit ne pas comprendre les tristesses sélectives face aux carnages de la guerre au Proche-Orient : « Depuis quand un homme ou une femme, quelle que soit sa religion, ne peut pas être totalement dévasté par ce qui s’est passé le 7 octobre, et pleurer quand il voit ce qu’il se passe à Rafah […] C’est une question d’humanité, avant tout. »
Questionné sur son absence de prise parole publique après les attentats du 7 octobre en Israël, le comédien a répondu : « Je suis horrifié par ce qui s’est passé le 7 octobre et toute ma vie, je resterai traumatisé par ça. Mais je pleure ce qui s’est passé à Rafah et à Gaza. Et je le dis haut et fort, il faudrait qu’on soit ensemble pour pleurer nos enfants. » Il explique que ce n’est pas parce qu’il ne communique pas sur les réseaux sociaux qu’il est insensible à ce qu’il se passe ou qu’il n’agit pas. « Je parle avec mes amis musulmans et mes amis juifs dans le métier. S’ils n’ont pas affiché la story, non pas qui parle d’Israël ou de la Palestine, mais telle que leur communauté la veut exactement, alors, ils ne sont pas des bons juifs ou pas des bons musulmans. Moi, ça ne me va pas. »
L’humoriste en a aussi profité pour évoquer des figures qui l’inspirent parce qu’elles recherchent le chemin de la paix : « La voie la plus difficile, c’est la paix. Bizarrement, c’est celle qui nécessite le plus de courage en fait. » Il a ainsi tenu à rendre hommage à Anna Assouline. La documentariste a fondé le mouvement « Les guerrières de la paix », qui rassemble des femmes juives et musulmanes qui militent ensemble pour une issue pacifique au conflit israélo-palestinien. Gad Elmaleh a aussi invoqué la mémoire d’Yitzhak Rabin, ancien Premier ministre d’Israël, assassiné en 1995 pour avoir tenté d’enclencher le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens. Il s’est souvenu des mots du chef du gouvernement, juste avant de se faire tuer : « La paix n’est pas une prière. Il y a de la prière dans la paix, mais la paix devrait être la plus grande aspiration du peuple juif. »
À la question de savoir s’il condamnait l’action du gouvernement Netanyahu, l’humoriste a esquivé en répondant qu’il était « très facile » de prendre des positions depuis son canapé ou un studio de télé à Paris. Mais pour lui, il y a une certitude, s’il vivait en Israël, il serait « dans la rue avec tout le monde en train de dire, arrête ».
Gad Elmaleh a conclu cette interview en parlant de deux de ses amis humoristes avec qui il parle beaucoup de la situation sur place. L’un est Palestinien, Hadi Khalifa, et l’autre Israélien, Israel Katorza : « Ce sont des gens avec qui on parle de paix, de possibilités. Avec Israel, on fait des blagues même impensables, interdites. Je l’aime d’amour, Hadi aussi. »