Gal Gadot interdite de parler de l’interdiction de Wonder Woman au Liban
La Deuxième chaîne a demandé à l'actrice israélienne son opinion sur le boycott du film, mais la société de production lui a ordonné de ne pas diffuser sa réponse ; en signe de protestation, elle n’a pas diffusé l’interview

En tant que Wonder Woman, Gal Gadot a été chargée de sauver le monde. En tant qu’actrice, elle a été chargée de jouer dans un blockbuster à Hollywood. Mais il semble que les producteurs du film préfèrent ne pas la voir se promener dans les eaux troubles du conflit au Moyen-Orient.
La citoyenneté israélienne de Gadot a causé des problèmes, en effet le Liban a interdit le film en concordance avec ses boycotts de tout produit israélien.
Et la Deuxième chaîne d’Israël a annoncé jeudi que son entretien avec Gadot avait été censuré par les producteurs du film, après que la chaine lui a demandé son avis sur l’interdiction.
La chaîne était l’un des médias qui a été autorisé à avoir une brève entrevue avec Gadot pour lui parler du blockbuster, qui est sorti en Israël jeudi et qui sort aux États-Unis vendredi.
Pendant l’interview, la Deuxième chaîne a demandé à Gadot, qui a servi dans l’armée israélienne, ce qu’elle pensait de l’interdiction libanaise. Cependant, bien que Gadot ait répondu franchement à la question, la société de production du film, qui a supervisé l’entretien, a demandé à la Deuxième chaîne de supprimer la séquence liée à cette question.
La chaîne de télévision israélienne a signalé la censure et, en signe de protestation, n’a diffusé aucune partie de l’interview.
La décision de boycotter le film au Liban a déclenché une frénésie de réactions dans les réseaux sociaux, certains Libanais se sont moqués des autorités, mais d’autres l’ont accueillie comme une décision rentrant dans le cadre de la campagne visant à isoler Israël.
« Dans un style libanais typique. »
Le blogueur Elie Fares a accusé le gouvernement de Beyrouth d’être incohérent, soulignant que plusieurs films de Gadot ont été diffusés au Liban ces dernières années.
« Dans un style libanais typique et parce que nous avons incontestablement nos priorités, le gouvernement libanais a décidé de se réveiller et de résister, même si le film a été annoncé depuis plus de trois ans maintenant », a-t-il écrit dans son blog « A Separate State of Mind ».
« Le fait est que si vous avez un problème avec le contenu d’un film, avec l’acteur ou l’actrice principale ou tout ce qui s’y rapporte … Il suffit de ne pas aller le voir », a-t-il ajouté.
« Appelez au boycott, mais vous n’avez certainement pas le droit de vous assurer que personne d’autres ne le voit pas aussi ».
Le Liban est considéré comme l’un des pays les plus libéraux du monde arabe, avec une scène artistique prospère.
Mais le bureau de la censure du ministère de l’Intérieur interdit occasionnellement du contenu considéré comme incitant à des tensions ethniques, qui attaque la morale ou à l’autorité de l’État ou qu’il considère comme de la propagande israélienne.
Jusqu’à présent, le Liban semble être le seul pays arabe à ordonner l’interdiction de Wonder Woman, qui devrait être diffusée dans toute la région, y compris en Egypte, en Algérie et en Tunisie plus tard ce mois-ci.