Gantz : beaucoup d’éléments de la nation n’ont pas profité de la croissance
Les hôpitaux, les écoles et les transports sont un "échec retentissant", a déclaré le chef de Kakhol lavan à une conférence sur l'économie et la société

L’économie israélienne est forte, mais les inégalités sociales menacent d’affaiblir la nation, a déclaré mardi Benny Gantz, chef du parti d’opposition Kakhol lavan.
Durant la Conférence Eli Hurvitz sur l’Economie et la Société, organisée à l’Institut israélien de la démocratie, Gantz a déclaré que les fruits de la prospérité économique qu’Israël a récemment récoltés n’ont pas de retombée sur l’ensemble de la population. Certains éléments de la société israélienne, notamment dans la périphérie, et les communautés arabes et ultra-orthodoxes, restent en marge.
Israël a « échoué ces 10 dernières années, et encore plus ces dernières jours, à faire répercuter ce succès sur les citoyens, à long-terme », a-t-il dit.
Gantz a déclaré que si la baisse des tarifs aériens procure un certain plaisir passager, les hôpitaux, les écoles et les transports sont un « échec retentissant ». Il a promis de régler ces questions urgentes s’il était élu Premier ministre en mars, pour la troisième élection un an en Israël.
Son objectif, a-t-il dit, vise à réduire les inégalités sociales en investissant dans ces domaines, qui « serviront de base pour la future croissance ».
« Je suis troublé par la situation de la société israélienne. Le tronc est solide et fort, mais les branches se raccourcissent et s’assèchent, et elles ne survivront pas si nous ne travaillons pas tous ensemble », a-t-il dit.
« Si un enfant dans la périphérie n’a pas les mêmes opportunités [qu’un enfant dans le centre économique et géographique du pays], les branches sur lesquelles la solidarité israélienne repose s’effritera, et avec elle notre sécurité, l’armée de notre peuple », a-t-il dit.
La corruption, la négligence et la condescendance sont responsables de la troisième élection, a-t-il dit.
Quand un Premier ministre est occupé à chercher à obtenir l’immunité, « il ne peut pas y avoir de gouvernement d’unité qui puisse promouvoir les causes importantes pour ses citoyens », a-t-il dit, en référence au Premier ministre en exercice Benjamin Netanyahu qui risque une mise en examen. Quand un Premier ministre est occupé par ses propres déboires judiciaires, « il ne peut pas s’occuper des autres et du pays ».
Sans transparence, a poursuivi Gantz, il y a la corruption. Et quand un Premier ministre dit que tout va bien, et qu’il n’y a rien à corriger, « il n’y a ni efficacité, ni productivité, ni politique ».
Gantz a déclaré qu’en tant que Premier ministre, ses priorités seront l’investissement dans l’éducation, l’infrastructure, les establishments démocratiques et juridiques, et la sécurité.
Tout cela coûtera de l’argent, a-t-il dit, mais à long terme, cela permettra à l’économie de fleurir. « Nous avons besoin d’étapes qui construiront le futur, une vision à long-terme. C’est ainsi qu’un pays doit être dirigé. »
Durant la conférence, Amir Yaron, gouverneur de la banque d’Israël, a déclaré que cette période transitoire entre deux scrutins doit être utilisée par les ministres pour lancer des plans et des programmes qui profiteront à l’économie et qui pourront être mis en oeuvre dès qu’un gouvernement israélien sera formé.
Israël n’a pas le « luxe » d’attendre, a-t-il dit. « Nous devons tirer profit de ce prochain mandat pour préparer des programmes qui pourront répondre à nos besoins dans les années à venir. »