GB : Suite au tollé, Rogers Waters abandonne sa tenue nazie pour son premier concert

La comparaison entre la journaliste Shireen Abu Akleh et Anne Frank a également été retirée du concert de Birmingham. L'ex-leader des Pink Floyd se dit 'agacé' par la controverse

Message accusant l’ex-président américain George W. Bush d'être un criminel de guerre et d'avoir menti à propos de l’invasion de l’Irak par son pays, lors d’un concert de Roger Waters à Birmingham, au Royaume-Uni, le 31 mai 2023. (Capture d’écran YouTube : utilisée conformément à l’article 27a de la Loi sur les droits d’auteur)

Roger Waters a renoncé à porter son costume ressemblant à celui d’un officier SS et a fait disparaître une comparaison très critiquée entre Israël et les nazis pour son concert de Birmingham, ce mercredi, après s’être attiré les foudres du public lors de ses précédents concerts.

Avant le concert – le premier de sa tournée au Royaume-Uni – le maire de Birmingham, Chaman Lal, avait fait état des inquiétudes de la National Jewish Assembly [NDLT : Assemblée nationale juive] concernant le contenu des spectacles de l’ancien chanteur des Pink Floyd aux propriétaires de l’Utilita Arena et en avait informé « les ministres concernés ».

Waters était apparu vêtu comme un nazi lors d’un concert à Berlin, en mai dernier.

Lors de ses concerts à Berlin et Munich, il avait projeté le nom d’Anne Frank aux côtés de celui de l’Américaine d’origine palestinienne Shireen Abu Akleh, journaliste d’Al Jazeera tuée lors d’une mission en Cisjordanie l’an dernier, dans l’intention de tracer un parallèle entre Israël et l’Allemagne nazie.

La National Jewish Assembly a remercié Lal, vendredi, satisfaite que les séquences controversées aient disparu du concert donné à Birmingham. L’image d’Anne Frank a certes été projetée lors du concert, mais cette fois en regard de bâtiments bombardés et de photos de présidents américains présentés comme des « criminels de guerre ».

Lors du concert de mercredi, Waters s’est dit « agacé » par les récentes « conneries d’antisémitisme » qui le suivent depuis son concert de Berlin.

« Ils essaient de me neutraliser comme ils l’ont fait avec Jeremy Corbyn ou Julian Assange », a-t-il estimé, se comparant à la fois à l’ex-dirigeant travailliste d’extrême gauche accusé d’avoir laissé proliférer l’antisémitisme au sein de son parti et au fondateur emprisonné de WikiLeaks.

Roger Waters sur scène à Berlin, en mai 2023. (Crédit : Capture d’écran Twitter ; utilisée conformément à l’article 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Si vous êtes l’un de ceux qui disent ‘j’aime Pink Floyd mais je ne supporte pas les opinions de Roger’, vous feriez mieux d’aller vous faire f***** au bar », a déclaré Waters au public.

Les critiques de ses opinions anti-israéliennes « viennent toutes de Tel Aviv », a affirmé Waters qui a de surcroît traité le député Christian Wakeford – qui demandait l’annulation de ses concerts – de « branleur ».

Waters jouera à Glasgow vendredi et samedi soir, avant de se rendre à Londres la semaine prochaine.

Le chanteur s’est produit dans plusieurs villes allemandes ces dernières semaines dans le cadre de sa tournée « This Is Not A Drill [NDLT : Ce n’est pas une simulation] », mais il a été extrêmement décrié, certaines autorités municipales ayant même tenté, sans succès, de faire interdire ses concerts.

Sur les réseaux sociaux, les photos et vidéos de Waters, vêtu de son long manteau noir avec des brassards rouges agitant une arme factice sur la scène de la Mercedes-Benz Arena de Berlin, le mois dernier, ont déclenché un véritable tollé. La police a ouvert une enquête pour incitation à la haine et le responsable allemand de la lutte contre l’antisémitisme a demandé que sa responsabilité soit établie.

La police a confirmé qu’une enquête avait été ouverte pour utilisation d’un costume susceptible de constituer une apologie, une justification ou une approbation du régime nazi, ce qui est un trouble à l’ordre public. Le port ou l’affichage de symboles évoquant l’époque nazie est un crime en Allemagne.

Par ailleurs, les messages projetés sur grand écran lors des concerts de Waters – soutenant notamment qu’Abu Akleh avait été tuée parce qu’elle « était palestinienne » – ont été condamnés pour banalisation de la Shoah.

Une femme tenant une pancarte alors qu’elle participe à une manifestation contre un concert de Roger Waters plus tard dans la journée à la Festhalle, à Francfort, en Allemagne, le 28 mai 2023. (Crédit : AP Photo/Michael Probst)

L’armée israélienne a reconnu que la balle responsable de la mort de la journaliste avait « très probablement » été tirée par une arme de Tsahal, mais aucunement de manière délibérée.

Waters a balayé les critiques et la controverse, qu’il estime motivées par des considérations purement politiques.

Ses concerts à Munich et Francfort ont donné lieu à des manifestations d’organisations juives et d’autres riverains.

À Francfort, un manifestant est parvenu à monter sur scène lors du concert de dimanche, avec un drapeau israélien, au nez et à la barbe des services de sécurité.

Des organisations de manifestants, dispersées dans le public, ont agité de grands drapeaux israéliens dans une riposte coordonnée à la dernière controverse de Waters.

Connu pour son militantisme pro-palestinien, Waters a souvent été accusé de faire valoir des opinions anti-juives. Il a ainsi fait voler un cochon gonflable flanqué de l’étoile de David lors de ses concerts.
En 2022, la municipalité de Cracovie (en Pologne) avait fait annuler les concerts de Waters en raison de ses sympathies envers la Russie en guerre contre l’Ukraine.

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