Grève nationale: les infirmières protestent contre la violence dans les hôpitaux
Les infirmières sortent des hôpitaux, des cliniques, des centres de santé pour enfants après qu'un patient a poignardé l'une d'entre elles ce lundi
Les infirmières de tout Israël se sont mises en grève mercredi pour protester contre la violence à l’encontre du personnel médical après qu’une infirmière a été poignardée par un patient lundi.
Les infirmières ont quitté les hôpitaux, les cliniques et les centres de santé pour enfants de Tipat Halav. Les infirmières scolaires se sont également jointes à la grève.
Esti Ayalon Kovo, la fille de l’infirmière blessée lors de l’agression, a parlé mercredi de la nécessité d’agir.
« Des cas comme celui-ci ne doivent pas se reproduire, et les décideurs doivent comprendre qu’ils ont un rôle tout aussi important – créer une culture de tolérance zéro à l’égard de la violence. Quelque chose doit changer », a déclaré Ayalon Kovo.
« Elle a été attaquée par un patient qui voulait être ré-hospitalisé. Il ne l’a pas ciblée personnellement – il l’a blessée parce qu’il était frustré, parce qu’il était en colère. Je ne peux pas comprendre ça », a-t-elle ajouté.
Des dizaines d’infirmières, de personnel médical et administratif se sont mis en grève à l’hôpital Hadassah Ein Kerem de Jérusalem, dont le directeur, le professeur Yoram Weiss, s’est adressé aux manifestants, avant d’appeler à 30 secondes de silence en signe de solidarité.
« Nous tous – infirmières, employés et médecins – tous représentés ici, avons juré de prendre soin de chaque être humain. Mais lorsque ce dernier nous fait du mal, nous devons exiger que l’État fasse tout ce qu’il peut pour nous protéger », a-t-il déclaré.
Selon un rapport publié en décembre 2017 par le comité du ministère de la Santé chargé d’examiner la question, il y a plus de 3 000 incidents de violence contre le personnel médical par an, dont 11 % seulement sont signalés à la police. Seule une petite partie de ces 11 % est traduite en justice.
La présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers d’Israël, Ilana Cohen, a déclaré que la grève était un appel à l’action après que les autorités n’aient pas réussi à faire face à cette aggravation du problème.
« Pendant des années, nous avons constamment mis en garde contre la violence et, année après année, la violence augmente », a-t-elle déclaré au site d’information Ynet. « Nous pensions que les choses changeraient après le meurtre de Tova Kararo l’année dernière, mais cela ne s’est pas produit. Les patients continuent de menacer et de faire du mal aux infirmières ».
« Chaque semaine, nous voyons de la violence dans les hôpitaux et les hôpitaux psychiatriques. Nous avons averti et alerté les ministères concernés, mais ils ne s’en occupent pas. »
En mars de l’année dernière, Asher Faraj, 78 ans, a arrosé son centre de soins de santé de la ville de Holon avec un liquide inflammable et y a mis le feu, tuant Kararo.
Nofar Kararo Aslan, la fille de Kararo, a donné naissance à un fils hier.
« Je pense que ma mère aurait été très heureuse d’être avec moi aujourd’hui, mais ce n’est malheureusement pas possible », a-t-elle déclaré mercredi au site d’information Ynet. « J’espère qu’on en tirera des leçons et qu’il y aura des changements à la suite de ce qui est arrivé à ma mère. »
En ce qui concerne l’incident le plus récent, Kararo Aslan a déclaré : « C’est horrible. Ça ne devrait pas continuer comme ça, ça n’a pas besoin d’être comme ça. C’est quelque chose qu’on pourrait éviter, mais ça arrive encore et encore. »
Lundi, une infirmière de 65 ans était dans un état modéré mais stable après avoir été poignardée à l’hôpital Shmuel Harofe, dans la ville de Beer Yaakov, au centre d’Israël.