Hamas : « nous trompons le public » au sujet des manifestations pacifiques
Mahmoud al-Zahar déclare que les manifestations à la frontière de Gaza sont "une résistance pacifique renforcée par une force militaire et par les agences de sécurité"
Un dirigeant du Hamas a déclaré dans une interview que le groupe terroriste « trompait l’opinion publique » lorsqu’il a parlé de « résistance pacifique », la veille d’une émeute au cours de laquelle 60 personnes ont été tuées à la frontière de Gaza, selon une traduction publiée mercredi par le Middle East Media Research Institute (MEMRI).
S’exprimant sur la chaîne qatarie Al Jazeera dimanche, Mahmoud al-Zahar, cofondateur du Hamas et membre éminent de la direction du groupe terroriste, a déclaré que son groupe utilisait une « supercherie terminologique flagrante ».
On lui a demandé pourquoi le Hamas et le parti Fatah de Mahmoud Abbas, qui dirige l’Autorité palestinienne, n’ont pas pu se mettre d’accord sur un programme commun puisque « le Hamas emploie la même résistance pacifique que le Fatah depuis le premier jour et depuis de nombreuses années ».
En réponse, Al-Zahar a dit : « C’est une supercherie terminologique flagrante ».
Senior Hamas Official Mahmoud Al-Zahhar on Gaza Protests: This Is Not Peaceful Resistance, It Is Supported by Our WeaponsSenior Hamas Official Mahmoud Al-Zahhar said that Hamas was employing "peaceful resistance bolstered by a military force and by security agencies, and enjoying tremendous popular support." Speaking on Al-Jazeera on May 13, Al-Zahhar, former foreign minister in the Hamas government, said that the option of armed struggle has not diminished. "On the contrary, it is growing and developing," he said.
Posted by The Middle East Media Research Institute (MEMRI) on Tuesday, May 15, 2018
« Ce n’est pas une résistance pacifique. L’option (de la lutte armée) a-t-elle diminué ? Non. Au contraire, elle grandit et se développe. C’est clair », dit-il. « Ainsi, lorsque nous parlons de ‘résistance pacifique’, nous trompons le public. Il s’agit d’une résistance pacifique renforcée par une force militaire et des agences de sécurité, et bénéficiant d’un énorme soutien populaire ».
Un autre responsable du Hamas a reconnu mercredi que 50 des 62 Palestiniens tués lors des émeutes à la frontière de Gaza lundi et mardi étaient des membres du groupe terroriste islamiste, ce qui porte à 53 le nombre total de membres connus de groupes terroristes parmi les morts.
Al-Zahar s’est également vanté dans l’interview de l’armement et des capacités militaires du Hamas.
« Quand vous êtes en possession d’armes qui ont pu résister à l’occupation [d’Israël] dans les guerres de 2006, 2008, 2012 et 2014… Quand vous avez des armes qui sont utilisées par des hommes qui ont pu empêcher l’armée la plus forte de la région d’entrer dans la bande de Gaza pendant 51 jours, et qui ont pu capturer ou tuer des soldats de cette armée – est-ce vraiment de la ‘résistance pacifique' », a-t-il demandé ?
Le dirigeant du Hamas a également critiqué le Fatah pour avoir déclaré qu’il considérait qu’il s’agissait d’une véritable résistance pacifique, prétendant que ce n’était pas ce que les Palestiniens voulaient.
« Quant à la « résistance pacifique » du Fatah, elle se résume à des rassemblements, manifestations, protestations, plaidoyers et demandes afin d’améliorer les conditions des négociations ou de permettre des pourparlers avec l’ennemi israélien », a-t-il dit. « Cette tromperie ne dupe pas l’opinion publique palestinienne. »
Israël tient le Hamas responsable de la violence meurtrière à Gaza, affirmant que le groupe terroriste a encouragé et dirigé les manifestations, qui comprenaient des attaques contre les soldats israéliens et des tentatives de franchir la clôture de la frontière. Tsahal a déclaré dimanche que le Hamas avait l’intention d’envoyer des terroristes armés à travers toute brèche dans la clôture pour « massacrer » les Israéliens.
Jeudi dernier, le leader du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, a déclaré qu’il espérait voir une ouverture massive de la frontière israélienne au cours des manifestations de lundi coïncidant avec le transfert de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.