Hanegbi : « Impossible » de détruire le programme nucléaire iranien seulement par la force
Le conseiller à la sécurité nationale a affirmé que l'objectif global de l'opération israélienne est plutôt de faire pression militairement sur l'Iran pour qu'il accepte de démanteler son programme nucléaire.

Le conseiller à la sécurité nationale israélien, Tzachi Hanegbi, a jugé vendredi « impossible » de détruire le programme nucléaire iranien par la seule force, après les frappes massives d’Israël sur des sites militaires et nucléaires de l’Iran.
« Il est impossible de détruire le programme nucléaire par la seule force. L’objectif est de faire comprendre aux Iraniens qu’ils devront arrêter le programme nucléaire », a déclaré Hanegbi dans une interview à la chaîne N12.
Hanegbi a affirmé que l’objectif global de l’opération israélienne est plutôt de faire pression militairement sur l’Iran pour qu’il accepte de démanteler complètement son programme nucléaire.
Plus tôt dans la journée, le président américain Donald Trump avait déclaré que l’Iran avait encore une chance de conclure un accord sur le nucléaire après le lancement de l’attaque israélienne.
Hanegbi a également déclaré qu’Israël n’a « actuellement » pas l’intention de tuer les dirigeants iraniens, a déclaré vendredi le conseiller à la sécurité nationale israélien.
Le guide suprême iranien Ali « Khamenei et ses hommes […], il n’y a actuellement aucun plan de les tuer », a assuré Hanegbi.
Le conseiller à la Sécurité nationale a précisé que l’opération en cours contre l’Iran, telle qu’approuvée par le cabinet, poursuit quatre objectifs : frapper le programme nucléaire iranien, frapper ses capacités en matière de missiles balistiques, attaquer sa capacité à détruire Israël par une attaque terrestre et créer les conditions nécessaires pour contrecarrer à long terme le programme nucléaire iranien par des moyens diplomatiques.
À la question de savoir si cela signifie qu’Israël n’a pas pour objectif « la destruction du programme nucléaire iranien par l’armée israélienne », Hanegbi a répondu : « Ce n’est pas possible. Cela ne peut pas se faire par des moyens cinétiques. »
Ce qui est possible, dit-il, c’est une solution telle que celle qui a été mise en œuvre en Libye, en Afrique du Sud et ailleurs, où « l’équilibre entre le pour et le contre » conduit les dirigeants d’un État à renoncer à ses efforts en matière d’armement nucléaire.
« Seuls les Américains peuvent y parvenir », a-t-il déclaré. « Seul le président Trump. Il est capable de conclure ce que l’on appelle un ‘bon accord’, un modèle dans lequel l’Iran, de son plein gré, renonce à ses armes nucléaires, paie un prix considérable et obtient de nombreux avantages… C’est ce que l’on attend de la diplomatie… »
Hanegbi a confirmé que les États-Unis étaient informés à l’avance des frappes israéliennes. Depuis le retour de Trump au pouvoir, « il n’y a pas eu un seul jour sans discussions diplomatiques de haut niveau » entre le Premier ministre Netanyahu, le ministre Ron Dermer et/ou lui-même et les dirigeants américains, notamment Trump et le vice-président JD Vance.
Les rumeurs de crise dans les relations entre les deux pays sont « inexactes », a-t-il fait valoir.
« Aujourd’hui encore, ils veulent un accord diplomatique ». Mais à un certain stade, « ils ont compris, comme nous l’avions compris auparavant, qu’un accord ne pouvait pas [encore] être conclu » avec les Iraniens.
Après avoir évoqué les commandants militaires iraniens visés par les frappes jusqu’à présent, Hanegbi a souligné qu’Israël n’a pas l’intention de cibler les « dirigeants politiques » iraniens dans cette campagne.
Interrogé sur la présence de forces terrestres israéliennes en Iran, il a répondu prudemment : « Les combats en Iran n’impliquent pas seulement l’armée de l’air et la marine ».
Il a affirmé que la campagne n’en est qu’à « ses débuts », que les « objectifs ambitieux » d’Israël ne seront pas atteints rapidement et a dit s’attendre à ce que l’Iran continue de riposter.
Il a ajouté que les ministres du gouvernement, invités à approuver l’opération hier soir et disposant de peu de temps, ont accepté de ne pas faire de discours.
Netanyahu leur a dit qu’il ne restait que quelques minutes avant de donner l’ordre de mobiliser l’armée de l’air, selon Hanegbi, et leur a simplement demandé si quelqu’un s’y opposait. « Personne ne s’y est opposé ».