Herzog à Hollande : L’étiquetage des produits par l’UE est “une victoire pour le BDS”
Le chef de l’opposition critique les nouvelles directives comme une tentative de boycott d’Israël, et réaffirme son engagement à une solution à deux états

Les directives récemment approuvées par l’Union européenne (UE) demandant à ses états membres d’étiqueter les produits fabriqués dans les implantations de Cisjordanie sont « une victoire » pour ceux qui cherchent à boycotter Israël, a déclaré vendredi Isaac Herzog, chef de l’opposition et de l’Union sioniste, au président français François Hollande.
Herzog a répété son engagement à une solution à deux états pour mettre fin au conflit, qui dure depuis des décennies, entre Israël et les Palestiniens, mais a souligné que certains critères devraient être remplis.
« La séparation et la sécurité sont les premières étapes nécessaires sur la route de la création de deux états », a-t-il déclaré au président pendant leur rencontre à Paris, a rapporté la Deuxième chaîne de télévision israélienne.
Le mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) cherche à isoler et à délégitimer Israël, pas seulement la Cisjordanie, au sein de la communauté internationale en raison de sa politique envers les Palestiniens, a-t-il indiqué.
Les nouvelles règles d’étiquetage, qui s’appliqueront aussi au plateau du Golan et à Jérusalem est, soulignent le mécontentement de l’UE à propos de l’extension continue des implantations sur un territoire que les Palestiniens cherchent à établir comme un futur état.
Les produits fabriqués au-delà des lignes pré-1967 ne peuvent pas affirmer qu’ils sont « made in Israël ». A la place, ils doivent être labellisés comme « produits de Cisjordanie (implantations israéliennes) », selon les nouvelles directives.
Cette action s’est attirée de sévères condamnations de ministres israéliens, des ministres israéliens avaient déclaré que cette action était équivalente à un boycott, certains accusant une forme classique d’antisémitisme européen.
Jérusalem a avertit que la décision pourrait affecter les relations et a accusé Bruxelles, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, d’appliquer un double standard à Israël, « tout en ignorant 200 autres conflits territoriaux dans le monde ».
« Israël condamne la décision de l’Union européenne d’étiqueter les produits israéliens provenant d’au-delà des lignes de 1967. Nous regrettons que l’UE ait choisi, pour des raisons politiques, de prendre une mesure inhabituelle et discriminatoire, tirée du domaine du boycott, alors qu’Israël affronte une vague de terrorisme dirigée contre tous ses citoyens, est-il écrit dans le communiqué. L’affirmation qu’il s’agit simplement d’une mesure technique, est une affirmation cynique et sans fondement. »
Le ministère a ajouté que l’étiquetage des produits ne mènerait pas à la paix avec les Palestiniens mais au contraire appuierait plutôt le refus des Palestiniens de négocier.
« L’étiquetage renforcera les radicaux qui essaient de faire avancer le boycott d’Israël et nient son droit à exister, une position à laquelle l’UE affirme s’opposer », est-il écrit dans le communiqué.
La commission européenne a déclaré en réponse que les directives sont simplement une mesure technique qu’elle a dû imposer après que trois états membres – la Grande-Bretagne, la Belgique et le Danemark – ont déjà imposé un étiquetage spécial de leur propre initiative, puisque l’UE nécessite des directives communes aux 28 nations.
« L’UE ne soutient aucune forme de boycott ou de sanctions contre Israël. L’UE ne compte pas imposer un boycott sur les exportations israéliennes des implantations », a déclaré l’UE dans un communiqué.
Raphael Ahren et Raoul Wootliff ont contribué à cet article.