Israël aurait déclenché les bipeurs, craignant que le complot initial ait été découvert

Israël a fait exploser mardi des milliers de bipeurs appartenant à des membres du groupe terroriste du Hezbollah – tuant douze personnes et faisant près de 3 000 blessés – car l’État juif craignait que le Hezbollah ne découvre que les appareils avaient été piégés, selon des informations qui ont été rendues publiques dans la journée de mercredi.

Les services de renseignement israéliens voulaient à l’origine faire exploser les bipeurs pour marquer le coup d’envoi d’une guerre totale contre le Hezbollah, a signalé Axios qui a cité les propos tenus par des responsables américains et israéliens.

Ils ont toutefois choisi de passer à l’action de façon anticipée, un membre du Hezbollah ayant fait part de sa méfiance face aux appareils, des soupçons qu’il avait décidé de transmettre à ses supérieurs, a noté Al-Monitor.

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Quelques jours avant les explosions, un autre terroriste du Hezbollah – tué lors des explosions – avait indiqué qu’il avait des doutes sur les appareils qui, selon lui, pouvaient avoir été trafiqués, selon Al-Monitor.

En apprenant ces soupçons, les responsables israéliens auraient examiné la possibilité de lancer sans attendre une guerre à grande échelle contre le groupe terroriste, dont le coup d’envoi serait resté cette attaque aux bipeurs piégés. Ils ont également envisagé de ne rien faire, même au risque de compromettre définitivement l’opération, a ajouté Al-Monitor.

Israël n’a fait aucun commentaire sur ces explosions.

Le New York Times et Reuters ont expliqué, mardi, que des agents israéliens avaient trafiqué les bipeurs avant qu’ils n’arrivent sur le territoire libanais – même s’il est difficile de dire à quel moment précisément du processus de production ou du livraison les appareils ont été trafiqués, et où.

« Le Mossad a injecté à l’intérieur de l’appareil une carte contenant un matériau explosif, qui reçoit un code. Il est très compliqué de le détecter, indépendamment des moyens utilisés. Quel que soit l’appareil ou le scanner utilisé pour ce faire », a confié à Reuters une source de haut-rang proche des services de sécurité libanais.

Les débris d’un bipeur explosé dans une photo circulant sur les réseaux sociaux, le 17 septembre 2024 (Capture d’écran via telegram)

Une autre source proche des services de sécurité a déclaré à Reuters que les bipeurs contenaient jusqu’à trois grammes d’explosifs et qu’ils n’avaient pas été détectés par le Hezbollah pendant des mois.

A video circulating on social media purports to show the moment that a pager used by a Hezbollah operative exploded in Lebanon. According to Lebanese media, dozens were injured after Israel allegedly hacked the devices and detonated them. https://t.co/1RMiF8wqAA pic.twitter.com/b07wTuRQ0N

— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) September 17, 2024

Selon le New York Times, Mojtaba Amani, l’ambassadeur iranien au Liban, a perdu un œil et l’autre a été gravement blessé dans l’attentat.

Des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique ont déclaré au journal que les blessures d’Amani étaient plus graves que ce qui avait été initialement annoncé et qu’il serait transporté à Téhéran pour y être pris en charge.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre Amani dans une rue libanaise au lendemain de l’attaque, la chemise tachée de sang.

Parmi les morts figurent également le fils d’un député du Hezbollah et la fille de 10 ans d’un membre du groupe terroriste.

Des images provenant des hôpitaux, examinées par Reuters, montrent des blessés avec des blessures au visage à des degrés divers, des doigts manquants ou des plaies béantes à la hanche – là où les bipeurs étaient probablement portés.

« Nous avons été durement touchés », a déclaré la source de sécurité libanaise de haut rang, proche de l’enquête menée par le groupe sur les explosions.

Mojtaba Amani, ambassador of the #Iran's Islamic Regime was wounded in the explosion of a #Hezbollah's pager in his pocket after #Israel Defense Force jammed and hacked it. This video shows his transportation to hospital by an ambulance. pic.twitter.com/InlUFp5UFk

— Babak Taghvaee – The Crisis Watch (@BabakTaghvaee1) September 17, 2024