Israël et Arabie saoudite « proches » d’une paix « historique », dit Netanyahu à l’ONU
Le Premier ministre a estimé qu'il ne fallait pas "donner aux Palestiniens un veto sur de nouveaux traités de paix avec les Etats arabes", tout en affirmant qu'ils doivent "participer à ce processus"
Israël et l’Arabie saoudite sont « proches » d’une paix « historique », s’est félicité vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la tribune de l’ONU, jugeant que les Palestiniens n’avaient pas de droit de « veto » sur les relations israélo-arabes.
Rappelant la normalisation en 2020 des relations avec trois pays arabes qu’il a qualifiée d' »aube d’une nouvelle ère », il a estimé que « nous sommes proches d’une avancée encore plus spectaculaire, une paix historique entre Israël et l’Arabie saoudite ».
Le prince saoudien héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, surnommé MBS, avait lui aussi récemment assuré, dans une interview à la télévision américaine Fow News, que la monarchie sunnite et l’Etat hébreu se « rapprochaient tous les jours » d’une normalisation de leurs relations.
« Une telle paix ferait beaucoup pour mettre un terme au conflit israélo-arabe, elle encouragerait d’autres pays arabes à normaliser leurs relations avec Israël, elle augmenterait les possibilités d’une paix avec les Palestiniens », a estimé vendredi Benjamin Netanyahu.
Mais « je crois que nous ne devons pas donner aux Palestiniens un veto sur de nouveaux traités de paix avec les Etats arabes », a-t-il insisté. « Les Palestiniens pourraient largement bénéficier d’une paix plus large. Ils doivent participer à ce processus ».
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait prévenu jeudi à la même tribune qu’il n’y aurait pas de paix au Proche et au Moyen-Orient sans la prise en compte des « droits légitimes » de son peuple, c’est-à-dire la mise en œuvre d’une solution à deux Etats.
Le Premier ministre israélien s’en est d’autre part pris sa bête noire, le régime iranien.
« Par dessus tout, l’Iran doit être confronté à une menace nucléaire. Aussi longtemps que je serai Premier ministre d’Israël, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher l’Iran de se doter d’armements nucléaires », a-t-il affirmé.
Netanyahu a ensuite parlé de la promesse de l’intelligence artificielle, un sujet sur lequel il s’est penché plus tôt cette semaine lors d’une rencontre avec Elon Musk.
La décrivant en termes bibliques « comme une bénédiction et une malédiction », il appelle le monde à se pencher sur les risques afin de s’assurer que « la promesse d’une utopie de l’IA ne se transforme pas en une dystopie de l’IA ».
Il a cité la menace qu’elle pourrait représenter pour la démocratie et « l’éruption potentielle de guerres provoquées par l’IA ».
Sur un ton visionnaire, il a imaginé les avantages pour les soins de santé, le vieillissement, les transports, l’éducation et toute une série d’autres domaines que pourrait apporter l’IA.
« Je sais que tout cela ressemble à une chanson de John Lennon », a-t-il dit, « mais c’est possible ».
« Imaginez que nous puissions mettre fin à la pénurie », dit-il. « C’est à notre portée. »
Selon lui, Israël s’est positionné comme l’un des pionniers de l’IA.
« Tout comme la révolution technologique israélienne a apporté au monde des innovations à couper le souffle, je suis convaincu que l’IA développée par Israël profitera à l’ensemble de l’humanité. »
« Notre objectif doit être de faire en sorte que l’IA apporte plus de liberté et non moins, qu’elle prévienne les guerres au lieu de les déclencher et qu’elle permette aux gens de vivre plus longtemps, en meilleure santé, de manière plus productive et dans la paix. C’est à notre portée », a-t-il dit.
Netanyahu a toutefois nuancé son enthousiasme en appelant le monde à préserver la capacité humaine d’empathie, « qu’aucune machine ne peut remplacer ».
Il a terminé par une exhortation à « choisir judicieusement entre la malédiction et la bénédiction qui se présentent à nous aujourd’hui. Mobilisons notre détermination et notre courage pour arrêter la malédiction d’un Iran nucléaire et faire reculer son fanatisme et son agression. »
« Faisons naître les bénédictions d’un nouveau Moyen-Orient qui transformera des terres autrefois déchirées par les conflits et le chaos en champs de prospérité et de paix. Et puissions-nous éviter les dangers de l’IA en combinant les forces de l’intelligence humaine et de l’intelligence des machines pour ouvrir la voie à un avenir brillant pour notre monde, à notre époque et pour l’éternité », a conclu Netanyahu.
Netanyahu n’a pas abordé la question de la réforme du système judiciaire ni les valeurs démocratiques d’Israël, alors même que des manifestants s’étaient mobilisés devant les Nations Unies au moment de son discours.