Israël en guerre - Jour 433

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Israël se dit « satisfait » que le Hamas ait limité les émeutes

Tsahal a déclaré que le Hamas avait fait preuve d'une "retenue jamais vue par le passé," précisant que la médiation égyptienne et la politique dure d'Israël ont porté leurs fruits

Des véhicules de l'armée israélienne sont positionnés à la barrière de sécurité à la frontière alors que des Palestiniens agitent des drapeaux nationaux pour marquer le premier anniversaire des manifestations violentes de la "Marche du Retour", le 30 mars 2019. (Jack Guez/AFP)
Des véhicules de l'armée israélienne sont positionnés à la barrière de sécurité à la frontière alors que des Palestiniens agitent des drapeaux nationaux pour marquer le premier anniversaire des manifestations violentes de la "Marche du Retour", le 30 mars 2019. (Jack Guez/AFP)

Samedi soir, l’armée israélienne et les responsables politiques du pays ont exprimé leur satisfaction après que la journée marquant le première anniversaire des manifestations violentes surnommées « Marche du retour » par le Hamas s’est déroulée dans un calme relatif. Lors de cette journée d’émeutes, qui coïncidait avec la Journée de la terre pour les Palestiniens, le groupe terroriste a été très actif pour tenir les manifestants à distance de la barrière de sécurité, ce qui semblait relever d’une mesure en accord avec Israël.

Ronen Manelis, le porte-parole de Tsahal, a déclaré que le groupe terroriste palestinien du Hamas, qui gouverne la bande de Gaza, avait « opéré avec une retenue jamais vue l’année dernière ».

Il a indiqué que l’armée israélienne avait vu des centaines de membres du Hamas portant des vestes oranges se positionner entre la foule et la barrière, pour empêcher aux manifestants de se précipiter vers la frontière.

Le porte-parole de Tsahal a affirmé que la réaction de l’armée israélienne au tir de roquette de la semaine dernière, y compris les frappes aériennes ayant ciblé le bureau du chef du Hamas Ismail Haniyeh, a également contribué au calme relatif de la journée. « Ces [frappes] ont clairement fait comprendre au Hamas où [la violence] les conduirait », a déclaré Ronen Manelis.

Des manifestants palestiniens courent se mettre à l’abri de gaz lacrymogène tirés par l’armée israélienne lors des affrontements qui ont suivi une manifestation marquant le premier anniversaire des manifestations violentes de la « Marche du retour », à proximité de la frontière avec Israël à l’est de Gaza ville le 30 mars 2019. (Crédit : Mahmud Hams/AFP)

Des médiateurs égyptiens, qui ont fait la navette entre Israël et la bande, ont œuvré pour parvenir à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à long terme. Cet accord impliquait que le Hamas s’efforce de limiter les violences lors des manifestations de samedi.

Un diplomate israélien a déclaré que l’Etat juif était « satisfait » des efforts égyptiens de médiation qui ont contribué à pacifier relativement les manifestations de la Journée de la Terre dans l’enclave. Le diplomate a également souligné l’importance de « la politique israélienne comprenant des attaques aériennes fortes, des avertissements sévères à l’encontre du Hamas et un déploiement massif de Tsahal ».

La Douzième chaîne a annoncé que le Hamas considérait qu’il avait rempli ses obligations et qu’il allait maintenant attendre de voir si l’Egypte et Israël allaient remplir leur part de l’accord.

Samedi soir, Saleh al-Arouri, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré que la balle était maintenant dans le camp d’Israël. « Tous les chemins sont possibles – les roquettes et les manifestations sont aussi [possibles] ».

Il a cependant précisé qu’un accord pourrait être conclu avec Israël dans les « prochains jours ».

Saleh al-Arouri (Crédit : capture d’écran YouTube)

Il a déclaré que l’objectif principal de l’organisation terroriste était de « lever le blocus » sur la bande, qu’Israël et l’Egypte ont imposé depuis que le groupe terroriste a pris le pouvoir du territoire par la force aux dépens du Fatah en 2007. Israël affirme que le blocus est nécessaire pour empêcher le groupe terroriste du Hamas qui cherche ouvertement à détruire Israël, de s’approvisionner en armes et de les utiliser contre l’Etat juif.

Selon le plan égyptien, Israël devait garantir des mesures économiques à la bande en échange du calme. Ces mesures devraient inclure des assouplissements sur les importations et des exportations, un élargissement des zones de pêche et en autres avantages.

D’après le quotidien Haaretz, d’autres concessions pourraient inclure le transfert de fonds internationaux vers la bande de Gaza et la relance de projets d’infrastructures, actuellement au point mort, dans le domaine de l’électricité, les égouts et l’eau.

Des Palestiniens proches des négociations ont déclaré que dans le cadre de l’accord proposé, les manifestants gazaouis ont été tenus à distance de la barrière samedi, et les soldats israéliens ont reçu l’instruction de ne pas restreindre le feu.

Samedi soir, les ministres Naftali Bennett et Ayelet Shaked du parti HaYamin HaHadash ont promis de voter contre tout accord de cessez-le-feu à long terme si un tel accord devait être présenté au cabinet de sécurité.

« Les Israéliens se sentent humiliés, » a-t-il déclaré après les manifestations. Les dirigeants du Hamas « Sinwar et Haniyeh célèbrent leur victoire, sans aucune crainte qu’Israël ne les éliminera. Ce n’est pas une façon de créer de la dissuasion », ont déclaré les ministres. Bennett a ajouté que Sinwar aurait dû être éliminé il y a bien longtemps.

Le chef du bureau politique du Hamas Ismail Haniyeh fait le V de la victoire sur les décombres de son bureau, détruit par une frappe de l’armée israélienne, le 27 mars 2019. (Crédit : Hamas)

Samedi, Yoav Gallant, général de l’armée à la retraite et ministre de l’Immigration et de l’Intégration du Likud, a affirmé que le Hamas avait capitulé devant les exigences d’Israël de voir les violences réduites en échange d’un geste humanitaire.

Il a critiqué les photos des dirigeants du Hamas, soulignant que Haniyeh avait fait le V de la victoire sur les ruines de son quartier général dans la bande après sa destruction plus tôt dans le semaine.

Dans le même temps, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exprimé sa « reconnaissance envers les forces terrestres du commandement du sud, l’armée de l’air et les autres responsables de la défense pour leur agressivité et les préparations importantes qui ont permis le maintien du calme ».

Plus de 40 000 Palestiniens ont pris part aux manifestations le long de la frontière avec Gaza samedi après-midi. Certains émeutiers ont lancé des grenades et des explosifs vers la barrière de sécurité, mais aussi des pierres et des pneus enflammés en direction des soldats israéliens.

Le ministère de la Santé de l’enclave tenu a déclaré que trois Palestiniens âgés de 17 ans avaient été tués lors des manifestations, et qu’au moins 300 personnes avaient été blessées. Un autre Palestinien a été abattu tôt le matin avant le début de la manifestation principale, alors qu’il s’approchait de la barrière de sécurité pendant des manifestations nocturnes.

La plupart des blessés souffrent de blessures légères, mais trois d’entre eux, de blessures graves.

L’armée israélienne a déclaré que les soldats avaient riposté par des « moyens de dispersion d’émeutes » et des tirs à balles réelles en conformité avec les procédures de Tsahal, soulignant que la majorité des Palestiniens ayant participé au premier anniversaire des manifestations violentes de la « Marche du retour » était restée à distance de la barrière de sécurité.

Un manifestant palestinien s’éloigne de la barrière de sécurité, alors que des Palestiniens manifestent pour marquer le premier anniversaire des émeutes violentes de la « Marche du Retour », le 30 mars 2019. (Jack Guez/AFP)

Le ministère de l’Intérieur de Gaza sous contrôle du Hamas a déclaré qu’il avait déployé 8 000 membres du personnel de sécurité le long de la frontière pour empêcher des manifestants d’approcher de la barrière, a annoncé la radio de l’armée. La Douzième chaîne a expliqué qu’il s’agissait de la première fois cette année que le Hamas avait agi de cette manière pour maîtriser les émeutes.

Le soir, la plupart des manifestants s’étaient dispersés, alors que les organisateurs ont affirmé que les manifestations allaient continuer pour une deuxième année et reprendre vendredi prochain.

Un porte-parole du Hamas a averti Israël que le groupe terroriste répondrait si Israël n’honorait pas ses « engagements » concernant la frontière.

« La résistance est prête sur le terrain et surveille l’engagement d’Israël à respecter l’accord et à mettre un terme aux meurtres et à la violence, » a déclaré Fawzi Barhoum. Si Israël ne les honore pas, la résistance est prête à répondre et à changer la situation. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins concernant notre réaction à l’occupation ».

Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza, a déclaré que la prochaine année de manifestations « ne sera pas comme la dernière » et a évoqué des roquettes ciblant potentiellement Tel Aviv si la violence allait vers l’escalade.

« Nous suivons chaque crime que Netanyahu commet et nous ne nous laisserons pas détourner de tout effort pour protéger notre peuple », a-t-il déclaré.

Des Palestiniens agitent des drapeaux nationaux pour marquer le premier anniversaire des manifestations violentes de la « Marche du Retour », à proximité d’Israël à l’est de Gaza ville le 30 mars 2019. (Jack Guez/AFP)

Lors des manifestations de samedi, aucune tentative majeure de franchissement de la barrière de sécurité n’a été observé, malgré une participation assez importante aux émeutes. Il y avait environ autant de monde que lors des précédentes manifestations hebdomadaires.

La Douzième chaîne a déclaré que deux enfants, âgés de 8 ans, avaient traversé la frontière, l’un d’eux transportant un couteau. Ils ont été renvoyés dans le territoire par des soldats israéliens.

Le Hamas avait appelé « un million » de personnes à protester samedi, mais le taux de participation en dessous des 50 000 semblait satisfaire le groupe.

Bassem Naim, un officiel du Hamas, a qualifié la manifestation de samedi de « message très important » envoyé depuis la bande de Gaza à toutes les parties, principalement les Israéliens et la communauté internationale.

« Les Gazaouis se rassemblent aujourd’hui ici, des milliers et de milliers de personnes pacifiques, pour faire entendre leur voix contre l’agression et le siège imposé sur Gaza », a-t-il déclaré à l’AFP.

Israël avait prévenu les Palestiniens de ne pas s’approcher ou de forcer la barrière de sécurité lors des manifestations de samedi. Au moyen d’appels téléphoniques, des messages, de déclarations publiques et de prospectus lancés depuis un avion, Tsahal avait dit aux résidents de la bande de Gaza que toute tentative de forcer la barrière de sécurité entraînerait une riposte à balles réelles.

Samedi, le porte-parole de Tsahal en langue arabe s’est directement adressé aux Gazaouis, déclarant que des compensations seraient proposées s’ils limitaient la violence.

« Selon des informations palestiniennes, si vous agissez sans violence ni terrorisme aujourd’hui, des mesures significatives seront mises en place pour améliorer beaucoup d’aspects de la vie dans la bande de Gaza », a écrit Avichay Adraee sur Facebook.

La Journée de la Terre palestinien marque une décision de 1976 par le gouvernement israélien de saisir des milliers d’hectares de terre possédée par les Arabes dans la région de Galilée dans le nord d’Israël. La journée de cette année marquait aussi le premier anniversaire des manifestations hebdomadaires violentes le long de la frontière entre Israël et Gaza, connues sous le nom de « Marche du Retour ».

La crainte principale de l’armée israélienne dans ces émeutes est que d’importants groupes franchissent la frontière avec des armes à feu, des grenades et des couteaux, soit pour attaquer des communautés israéliennes situées à quelques centaines de mètres de la frontière, soit pour enlever des soldats positionnés le long de la barrière de sécurité.

Israël affirme que le groupe terroriste du Hamas a utilisé la campagne de la « Marche du retour » à des fins néfastes, en profitant des manifestants civils pour couvrir des activités militaires violentes.

Le calendrier de la marche anniversaire était sensible pour les deux camps.

Netanyahu, qui est aussi ministre de la Défense, tente de se faire élire pour la quatrième fois consécutive à l’occasion des prochaines élections du 9 avril. Il est néanmoins menacé par un groupe d’anciens chefs de l’armée israélienne qui ont critiqué ce qu’ils ont déclaré être son échec politique dans la bande de Gaza. Il est aussi attaqué pour ses politiques par des membres de sa coalition, dont le ministre de l’Education Naftali Bennett, qui a appelé à de nombreuses reprises à une action militaire plus large dans l’enclave.

Dans le même temps, le Hamas est confronté à une agitation grandissante dans le territoire à cause d’une détérioration grave des conditions humanitaires.

Judah Ari Gross a contribué à cet article.

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