Israël en guerre - Jour 474

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« J’en ai capturé un ! » – Tsahal diffuse de nouveaux enregistrements d’employés de l’UNRWA, le 7 octobre

Deux nouveaux salariés de l'agence sont accusés d'avoir pris part au massacre ; Tsahal déclare que, selon les renseignements, 450 employés seraient membres de groupes terroristes ; le chef de l'instance de l'ONU avertit qu'elle est "au point de rupture"

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des Palestiniens emmènent un civil israélien kidnappé, au centre, du kibboutz Nir Oz jusqu'à la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit :  Hatem Ali/ AP)
Des Palestiniens emmènent un civil israélien kidnappé, au centre, du kibboutz Nir Oz jusqu'à la bande de Gaza, le 7 octobre 2023. (Crédit : Hatem Ali/ AP)

L’armée israélienne a publié lundi des enregistrements audios qui incriminent deux employés de l’Office controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) qui auraient participé à l’attaque du 7 octobre menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas. Le nombre de salariés de l’agence qui, selon Israël, auraient pris part de manière active à l’assaut meurtrier est dorénavant de 14.

« Je suis à l’intérieur, je suis à l’intérieur avec les Juifs », déclare dans les enregistrements Mamdouh al-Qali, un terroriste du Jihad islamique palestinien qui, selon Tsahal, était employé comme enseignant dans une école de l’UNRWA.

« Comment vas-tu rentrer chez toi ? », lui demande son interlocuteur par téléphone. L’homme répond en riant : « Quand je mourrai ».

Dans un autre enregistrement, un professeur de l’UNRWA se vante d’avoir kidnappé des otages israéliens.

« Nous avons des femmes otages. J’en ai capturé une », déclare Yousef al-Hawajara, un terroriste du Hamas qui travaillait comme enseignant dans une école de l’UNRWA à Deir al-Balah, selon l’armée. « Tout va bien, j’espère », ajoute-t-il, disant encore que « nous allons entrer dans la mosquée Al-Aqsa ».

Il indique être sur le sol israélien, et « je les ai vus… Ils leur ont tiré dessus en les regardant dans les yeux… Ils ont agi pour la libération, si Dieu le veut ». Alors qu’un individu lui demande ce qu’il a trouvé en Israël, il rétorque : « Mille shekels ».

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué lors d’une conférence de presse, dans la soirée, que malgré « les contenus difficiles », les militaires avaient choisi de médiatiser les enregistrements pour « se souvenir et pour ne pas oublier ».

« Le massacre qui a été commis par le Hamas, le 7 octobre, est le massacre qui a été le plus documenté de l’Histoire. Les terroristes du Hamas ont filmé leur propre cruauté. Avec le temps qui passe, c’est un nombre toujours plus important de témoignages qui sont révélés, ce sont davantage de renseignements qui sont recueillis chaque jour », a-t-il dit.

Il a expliqué que dans un enregistrement, un terroriste du Hamas, enseignant dans une école de l’UNRWA à Deir al-Balah, annonce à son ami avoir capturé une « sabaya », un terme utilisé par les jihadistes de l’État islamique qui signifie « esclave sexuelle ».

« Le mot ‘sabaya’ était utilisé par les terroristes de l’EI qui appelaient ainsi les femmes yézidies qui étaient capturées en Irak et en Syrie », a-t-il déclaré.

« Dans la conversation, le terroriste qui se trouve à l’autre bout du fil décrit une femme comme ‘une noble jument’, » a fait remarquer Hagari.

De tels propos « nous empêchent de dormir la nuit et ils doivent amener le monde à s’indigner comme il l’avait fait pour les femmes yézidies », a-t-il poursuivi.

Hagari a dit que grâce aux témoignages des otages qui ont été libérés de Gaza, « nous avons su quels étaient les dangers encourus par les otages, en particulier par les femmes et par les enfants ».

Le mois dernier, le ministre de la Défense Yoav Gallant avait nommé douze autres membres du personnel de l’UNRWA qui avaient participé au massacre du 7 octobre.

Tsahal affirme que ses renseignements montrent dorénavant que quelque 450 terroristes à Gaza, pour la plupart membres du Hamas, étaient également employés par l’UNRWA.

Jérusalem soutient depuis longtemps que l’UNRWA devrait être dissoute, et les récentes allégations ont conduit d’importants pays donateurs à annoncer le gel de son financement, ce qui fait craindre que l’agence, qui assure pour sa part être le principal canal d’aide pour des millions de personnes dans la bande de Gaza dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas, pourrait cesser ses activités à Gaza et ailleurs au Moyen-Orient dans les semaines à venir.

Le dirigeant de l’agence, Philippe Lazzarini, a averti lundi dans un courrier adressé au président de l’Assemblée générale des Nations unies que l’UNRWA est « au point de rupture » avec des donateurs qui ont gelé leurs financements, Israël qui exerce des pressions en faveur de la disparition et l’instance et des besoins humanitaires qui grimpent en flèche à Gaza.

La capacité de l’UNRWA à mener à bien son mandat « est gravement menacée », écrit Lazzarini qui recommande aux États-membres de « fournir le soutien politique nécessaire pour soutenir » l’agence.

Une femme et un enfant passent devant une école de l’UNRWA abritant des déplacés palestiniens dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 février 2024. (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

Lazzarini affirme que l’État juif n’a apporté aucune preuve de la participation de ses anciens employés au massacre du 7 octobre. Le mois dernier, Israël avait révélé les identités de 12 personnes travaillant au sein de l’UNRWA qui, selon le pays, « ont pris une part active » dans l’assaut meurtrier.

Et malgré cette affirmation de Lazzarini, les Nations unies ont depuis renvoyé les salariés accusés par Israël et elles ont lancé une enquête interne.

Certains otages qui avaient été libérés dans le cadre d’une trêve d’une semaine, à la fin du mois de novembre, ont dit avoir été détenus dans les habitations d’employés de l’UNRWA.

L’armée a aussi fait savoir, au mois de février, que le Hamas dissimulait un important centre de données souterrain directement sous le siège de l’agence au sein de l’enclave côtière, à Gaza City. Une entrée permettant d’accéder à ce bastion avait été découverte sous une école de l’UNRWA située à proximité.

Plusieurs pays – dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Japon – ont gelé leurs versements faits à l’UNRWA suite aux accusations lancées par Israël. Ce qui représente une somme totale de 450 millions de dollars – soit l’équivalent de plus de la moitié des fonds obtenus par l’agence en 2023.

Des soldats israéliens à l’intérieur d’un complexe évacué de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), à Gaza City, sur une photo prise lors d’une visite média organisée par l’armée israélienne, le 8 février 2024. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Le secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, a chargé, de son côté, un panel indépendant d’évaluer le niveau de neutralité affiché par l’UNRWA dans le cadre du conflit israélo-palestinien.

La Commission européenne, qui a reconnu les initiatives prises par l’ONU et par l’agence en charge des réfugiés palestiniens, a annoncé vendredi qu’elle verserait 50 millions d’euros de financement à l’UNRWA.

Les États-Unis, principal donateur de l’agence qui souffre d’un sous-financement chronique, ont été l’un des premiers pays à suspendre leurs aides, qu’ils ont distribuées à d’autres instances de l’ONU.

De son côté, Guterres insiste sur le fait qu’aucune agence n’est actuellement en capacité de remplacer l’UNRWA qui, en plus de ses approvisionnements en aides humanitaires, gère des écoles et des hôpitaux.

Des ONGs – et notamment Save the Children et Action contre la Faim – ont écrit la même chose dans un communiqué conjoint, mettant en garde contre « l’effondrement total » de la réponse humanitaire à Gaza, en proie à de graves pénuries d’eau et de produits alimentaires.

L’UNRWA emploie environ 30 000 personnes en Cisjordanie et à Gaza, au Liban, en Jordanie et en Syrie. 13 000 salariés travaillent dans la bande de Gaza.

L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.

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