Israël en guerre - Jour 534

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La belle-fille de Gadi Mozes raconte le « terrorisme psychologique » auquel il a été confronté

L'octogénaire, libéré des geôles du Hamas le 30 janvier, a réussi à survivre à plus de 15 mois de captivité dans la solitude la plus totale

Gadi Mozes, 80 ans, entouré de terroristes armés au moment de sa libération, à Khan Younès, à Gaza, le 30 janvier 2025. (Crédit : Réseaux sociaux)
Gadi Mozes, 80 ans, entouré de terroristes armés au moment de sa libération, à Khan Younès, à Gaza, le 30 janvier 2025. (Crédit : Réseaux sociaux)

Au cours de sa détention par le Hamas dans la bande de Gaza, Gadi Mozes a un jour appris par ses geôliers que sa compagne lui avait transmis un message avant d’apprendre qu’elle avait été assassinée le jour de son enlèvement.

Le mensonge s’inscrit dans ce que sa belle-fille a décrit comme du terrorisme psychologique auquel l’octogénaire a été confronté pendant près de seize mois de captivité.

Dans une interview publiée mercredi, Einav Mozes-Aurbach a évoqué les conditions que Gadi a endurées et la façon dont il a gardé le moral malgré tout.

Gadi et six membres de sa famille ont été enlevés au kibboutz Nir Oz le 7 octobre 2003, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes et pris 251 personnes en otage, déclenchant ainsi la guerre à Gaza.

Pendant près de 70 jours, Gadi a été complètement isolé, enfermé seul dans une pièce sombre. Il a été déplacé d’un appartement à l’autre au cours de la guerre et n’a pas été détenu dans des tunnels comme beaucoup d’otages.

Même lorsqu’il n’était pas seul, Gadi n’a jamais rencontré d’autres otages jusqu’aux derniers jours de sa captivité. Ses bourreaux lui permettaient parfois de regarder les informations en provenance d’Israël, notamment les reportages sur les manifestations appelant au retour des otages, ce qui, selon Mozes-Aurbach, lui a apporté un certain réconfort.

Gadi Mozes, retenu en otage par des terroristes du Hamas qui l’ont enlevé lors de l’assaut du 7 octobre 2023 au kibboutz Nir Oz, photographié ici avec sa compagne Efrat Katz, qui a été tuée ce jour-là. (Crédit : Autorisation)

À un moment donné, ses tortionnaires lui ont dit que sa compagne, Efrat Katz, lui passait le bonjour, mais lors du visionnage d’un reportage en provenance d’Israël, il a appris qu’elle avait été tuée le 7 octobre.

« Cela a été un moment très difficile pour lui », a indiqué Mozes-Aurbach.

« Il a réalisé qu’il ne pouvait rien croire de ce qu’ils lui disaient. »

Mozes-Aurbach a raconté que son beau-père était « sous le choc » après son enlèvement. « Il n’arrivait pas à croire que le pays et l’armée aient abandonné les habitants. »

Elle a déclaré que lorsqu’il était gardé dans des appartements, il arrivait que les fenêtres volent en éclats à cause des frappes de Tsahal alors que l’armée combattait le Hamas.

« Au-delà des difficultés, être complètement seul a été terrible. »

« La solitude a été l’une des choses les plus difficiles pour lui là-bas. » Mozes-Aurbach a noté que d’autres otages libérés, dont certains étaient détenus ensemble, ont décrit comment ils se remontaient le moral mutuellement, alors que Gadi « avait besoin de se ressaisir par lui-même. »

Elle a rapporté que maintenant qu’il est libre, il a soif de compagnie et de rencontres quotidiennes avec ses amis.

L’ex-otage Gadi Mozes retrouve ses enfants (de gauche à droite) Oded, Moran et Yaïr, dans des locaux de l’armée israélienne, près de Reim, le 30 janvier 2025. (Crédit : Armée israélienne)

« Il dit : ‘J’ai soif de dialogue humain, de chaleur humaine.’»

Mozes-Aurbach a noté que Gadi parlait un arabe de base et essayait de communiquer avec ses geôliers, mais qu’il n’y parvenait pas toujours.

« Il y avait des jours où il était totalement isolé », a-t-elle expliqué.

« Il y a eu des moments où il s’est dit : ‘C’est fini’ », et où il craignait d’être tué.

Parfois, ces craintes étaient le fruit d’un malentendu, mais parfois ses bourreaux « l’incitaient à ressentir cela, à penser que c’était fini ».

Elle a déclaré qu’il était confronté à « une réalité terrible, dans des conditions indignes, au terrorisme psychologique, à la faim ».

Il recevait de la pita sèche, parfois avec du houmous. Mais il pouvait aussi rester 24 heures sans recevoir de nourriture.

Pourtant, il trouvait des moyens de prendre soin de lui, en faisant des calculs mentaux, en se parlant à lui-même et en faisant des promenades quotidiennes dans l’espace confiné où il était détenu. Il a été précédemment rapporté qu’il pouvait marcher jusqu’à sept kilomètres par jour, en faisant les cent pas dans ce minuscule espace.

Une vidéo de propagande publiée par le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien montrant les otages civils Gadi Mozes et Arbel Yehud s’embrassant avant leur libération le 30 janvier 2025 (Crédit : Capture d’écran/X)

« Chaque fois qu’il avait des pensées sombres, il se levait et se mettait à marcher », a déclaré Mozes-Aurbach.

Le premier otage israélien qu’il a rencontré a été Arbel Yehud, 29 ans, quelques jours avant leur libération conjointe. Elle aussi avait été détenue seule pendant toute la durée de sa captivité.

Mozes-Aurbach a raconté à quel point ce moment avait été émouvant pour Gadi, qui est un ami de longue date du père d’Arbel.

« Il ne s’agissait pas seulement de revoir un Israélien ou de parler hébreu pour la première fois en seize mois, mais surtout de retrouver un membre de sa famille. »

Elle a déclaré que pendant les moments chaotiques de leur libération, alors qu’ils étaient entourés de centaines de personnes et que des terroristes masqués du Hamas tentaient de garder le contrôle, « ils ont ressenti une peur mortelle ».

« Il avait l’impression que la situation devenait incontrôlable et qu’ils allaient être lynchés d’une minute à l’autre. Il pensait vraiment qu’il n’en sortirait pas vivant. Ça été très difficile et traumatisant. »

Au cours de sa captivité, il a ressenti « de la déception et de l’abandon ». Depuis son retour, « il a été touché par la solidarité du peuple, comme il le dit, mais il est toujours peiné par le fait que les dirigeants continuent de le négliger, lui et ceux qui sont toujours là-bas » a-t-elle déclaré.

Il ne se passe pas un jour sans qu’il ne parle « de l’urgence de sortir [tous les otages] de l’enfer de Gaza » et il est déjà impatient de se joindre à la campagne publique pour les otages.

Gadi Mozes escorté par des terroristes armés du Hamas et du Jihad islamique palestinien alors qu’il est remis à la Croix-Rouge à Khan Younès, au sud de Gaza, le 30 janvier 2025. (Crédit : Jehad Alshrafi/AP)

L’accord de cessez-le-feu conclu le mois dernier a mis fin à plus de quinze mois de combats déclenchés par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023.

La première phase de l’accord prévoit la libération de 33 otages en échange de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, dont des meurtriers condamnés. Les éventuelles deuxième et troisième phases, si elles sont mises en œuvre, verraient le retour du reste des otages et la fin de la guerre.

Cependant, l’accord a été compromis lundi, lorsque le Hamas a déclaré qu’il ne libérerait pas le prochain groupe d’otages prévu samedi, invoquant des violations israéliennes du cessez-le-feu. Jeudi, il est revenu sur cette déclaration.

Alors qu’Israël a déclaré qu’il reprendrait les combats si les otages n’étaient pas libérés, les médiateurs égyptiens et qataris s’efforcent d’assurer le bon déroulement de l’accord.

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