Israël en guerre - Jour 478

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« Nous avons beaucoup prié depuis un an »

La famille de l’otage Agam Berger puise ses forces et trouve l’espoir dans la foi

Alors que les proches espèrent le retour de la jeune femme, sa cousine, la YouTubeuse Ashley Waxman Bakshi, confie que la religion a été une source de réconfort depuis le 7 octobre

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Agam Berger, à gauche, avec sœurs Eli, Li-Yam et Bar. (Crédit : Autorisation)
Agam Berger, à gauche, avec sœurs Eli, Li-Yam et Bar. (Crédit : Autorisation)

Alors que sa cousine Agam Berger figure sur la liste des 33 otages devant être libérés lors de la première étape de l’accord de cessez-le-feu, la YouTubeuse Ashley Waxman Bakshi s’est rendue jeudi soir à la place des Otages de Tel Aviv. Elle y a participé à une soirée dédiée à la préparation de halla et à la prière pour le retour des captifs sains et saufs.

« Nous avons organisé des hafrashot halla tout au long des 16 derniers mois, mais celle-ci est la plus importante », a expliqué Waxman Bakshi, faisant référence à la tradition consistant à prélever un morceau de pâte à pain pour le bénir. « Tout le monde a été invité parce que c’est celle qui compte le plus. »

Bien que la religion n’ait pas toujours occupé une place centrale dans la vie de Waxman Bakshi ni dans celle de la famille d’Agam Berger, elle leur a été d’un grand réconfort au cours des 16 derniers mois.

« J’étais complètement athée il y a deux ans, mais Agam nous a tous inspirés », a-t-elle confié.

Lors de la libération de 105 otages du Hamas en novembre 2023, plusieurs anciens captifs, détenus avec Agam, ont raconté à la famille de cette dernière qu’elle récitait des bénédictions sur sa nourriture et qu’elle avait dit à ses ravisseurs qu’elle ne cuisinerait pas pour eux le jour du sabbat.

Ces témoignages sur les actes de foi et les rituels religieux d’Agam ont inspiré toute la famille depuis le jour où elle a été prise en otage lors du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas, le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre de Gaza.

Les membres de la famille de l’otage Agam Berger célèbrent son 20e anniversaire le 23 août 2024 avec des livrets de Psaumes (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

« Nous avons beaucoup prié depuis un an », a confié Waxman Bakshi, qui a commencé à fréquenter la synagogue pour les offices de Shabbat.

Les parents d’Agam, Shlomi et Merav, observent désormais le Shabbat, une habitude qu’ils ont adoptée depuis qu’Agam a été prise en otage. « Ils ont porté leur foi à un niveau supérieur », a expliqué Waxman Bakshi

« Je pense que c’est une bonne chose, je pense que cela les aide », a-t-elle déclaré.

Comme de nombreuses familles d’otages, les Berger s’efforcent de maintenir l’image d’Agam et des autres captifs dans l’esprit du public en organisant divers événements, notamment des concerts. Agam, qui joue du violon depuis l’enfance, est particulièrement mise en avant dans ces initiatives.

Une vidéo d’elle jouant du violon dans sa chambre a été utilisée comme fond sonore pour la prestation des juges lors de la finale de mercredi soir de l’émission de téléréalité « Hakochav Haba » (La Nouvelle Star), qui sélectionne l’artiste qui représentera Israël à l’Eurovision.

L’otage Agam Berger, que l’on voit jouer du violon dans sa chambre à Holon avant sa captivité en octobre 2023, a servi de fond sonore aux juges de Kochav HaNolad le 22 janvier 2025 (Crédit : Capture d’écran/YouTube)

Agam, aujourd’hui âgée de 20 ans, faisait partie des soldates d’observation capturées par des terroristes du Hamas à la base militaire de Tsahal à Nahal Oz. Elle figure parmi les 12 femmes et enfants inclus dans la liste des 33 otages et pourrait être l’une des quatre femmes libérées samedi.

« Je veux qu’elle rentre à la maison autant que si elle était ma sœur », a déclaré Waxman Bakshi, cousine au second degré de Shlomi Berger, le père d’Agam.

Issue de parents israéliens, Ashley Waxman Bakshi, 39 ans, a grandi au Canada et s’est installée en Israël en 2006.

Sa mère et la grand-mère d’Agam étaient proches dans leur enfance, et les frères aînés de Waxman Bakshi jouaient avec Shlomi Berger lorsqu’ils étaient enfants.

Cependant, dans cette grande famille élargie, Waxman Bakshi, qui a 19 ans de plus qu’Agam, connaissait peu sa jeune cousine.

Ce n’est que cette année qu’elle a appris qu’Agam était une grande fan de ses tutoriels de maquillage sur YouTube, comme de nombreuses jeunes Israéliennes de son âge.

Le 7 octobre 2023, alors que des informations commençaient à circuler sur la possible capture d’Agam par le Hamas, Waxman Bakshi était avant tout préoccupée par le sort du cousin germain de son mari, dont elle venait d’apprendre qu’il avait été assassiné lors de la rave Nova, ainsi que par d’autres membres de sa famille déployés pour combattre dans la bande de Gaza.

Agam Berger, otage détenue à Gaza (Crédit : Autorisation)

« Il se passait tellement de choses, et ma mère n’arrêtait pas de me dire que la petite-fille de Hana, Agam, figurait peut-être parmi les otages », a raconté Waxman Bakshi. « C’était le chaos total, je pensais sincèrement que nous allions la retrouver. »

Elle s’est rendue aux États-Unis pour défendre Israël pendant sept semaines et, à son retour en Israël, la confirmation était déjà tombée : Agam faisait partie des 251 otages capturés lors des massacres meurtriers perpétrés par le Hamas.

Agam Berger avait été identifiée dans une vidéo diffusée sur Telegram par le Hamas, où on la voyait conduite à une voiture, couverte de sang et toujours vêtue de son pyjama.

Les parents d’Agam, Merav et Shlomi Berger, ont demandé à Waxman Bakshi de s’impliquer publiquement pour être la voix de la famille.

« Ils ne voulaient pas être interviewés, ils disaient que leur anglais n’était pas assez bon », a-t-elle expliqué.

Ashley Waxman Bakshi, à gauche, montre une photo de son cousin Agam Berger, l’un des otages détenus par le Hamas, entouré de la sœur d’Agam, Li-Yam Berger, lors d’une conférence de presse à Rome, le 8 avril 2024. (Crédit : Alessandra Tarantino/AP)

Lors de ses rencontres avec les autres familles d’otages, notamment les parents des quatre autres jeunes soldates d’observation capturées, Waxman Bakshi a découvert que leurs filles avaient grandi en regardant ses vidéos de maquillage.

« Je me suis dit : OK, c’est Hachem qui m’appelle », a-t-elle confié, utilisant le terme hébreu pour désigner Dieu.

Depuis, Waxman Bakshi, qui a récemment collaboré avec l’ancien porte-parole du gouvernement israélien Eylon Levy, s’est imposé comme une figure publique influente dans la défense d’Israël. Elle publie régulièrement sur Instagram, souvent avec un visage impeccablement maquillé, mais aussi dans des moments plus authentiques.

Alors qu’elle concentre désormais ses efforts sur le plaidoyer pour la libération d’Agam, sa chaîne YouTube et sa ligne de maquillage sont passées au second plan ces derniers mois.

« Je me suis demandé si j’avais vraiment envie de revenir aux ombres à paupières », a confié Waxman Bakshi, qui envisage désormais de se consacrer pleinement à la défense des droits humains.

Au cours des 16 derniers mois, elle a rejoint des délégations du Forum des familles d’otages et de disparus lors de voyages à l’étranger, rencontrant des dirigeants et des responsables politiques pour plaider en faveur du retour des otages.

Les parents d’Agam, quant à eux, ont choisi de ne pas quitter le pays, préférant rester disponibles au cas où leur fille serait secourue et ramenée à la maison.

Ilai Berger, le frère de l’otage du Hamas Agam Berger célébrant sa bar mitzvah avec des membres de sa famille au mur Occidental le 14 mars 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

Ils voulaient également s’assurer que leurs trois autres enfants, la sœur jumelle d’Agam, Li-Yam, une autre sœur, Bar, et le jeune frère, Ilai, continuent de s’épanouir.

Li-Yam Berger a récemment terminé un cours de formation des officiers et sa jeune sœur, Bar, s’est engagée dans l’armée il y a deux mois. Ilai a célébré sa Bar Mitzvah au mur Occidental l’année dernière.

« Ce sont des parents extraordinaires, ils ont vraiment la tête sur les épaules », a déclaré Waxman Bakshi. « Ils auraient pu sombrer dans le désespoir et gâcher la vie de tous leurs enfants, mais au lieu de cela, leur foi et leur espoir restent inébranlables. »

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