La marine israélienne conduit des exercices en préparation à une guerre dans le nord
Après avoir transmis à l'ONU un rapport sur la poursuite de l'armement du Hezbollah par l'Iran, Israël dit perdre patience en ce qui concerne une solution diplomatique pour le nord
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Se préparant à l’éventualité d’une guerre plus large dans le nord, la flotte de bateaux lance-missiles de la marine israélienne a effectué des exercices « extensifs » au cours de la semaine dernière, a fait savoir Tsahal vendredi. Israël prévient par ailleurs que sa patience était en train de s’amenuiser en ce qui concerne une solution diplomatique.
Les tirs transfrontaliers entre Israël et le Hezbollah se sont également poursuivis vendredi, le groupe terroriste soutenu par l’Iran affirmant avoir pris pour cible un bâtiment du Conseil régional, alors que Tsahal annonçait avoir intercepté un drone « suspect » qui a réussi à pénétrer son espace aérien.
Selon l’armée israélienne, les exercices de la Marine simulaient des combats dans la partie maritime du nord. Certains des exercices ont été menés conjointement avec l’armée de l’air israélienne, et notamment avec le 193e escadron qui utilise des hélicoptères AS565 Panther, essentiellement utilisés pour des missions en mer.
Parmi les scénarios qui ont été testés, figurent la neutralisation de drones, des opérations de sauvetage aérien à partir de navires et le ravitaillement en carburant de bateaux lance-missiles en mer, indique Tsahal.
Cet exercice a lieu alors que le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah continue de mener des attaques quotidiennes sur le nord d’Israël et que la guerre dans la bande de Gaza est toujours en cours.
Israël a prévenu qu’il ne tolérerait plus la présence du Hezbollah le long de sa frontière après les massacres du 7 octobre et que si une solution diplomatique n’était pas trouvée, il passerait à la force pour repousser le Hezbollah plus au nord.
Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a averti vendredi qu’Israël « perdait patience en ce qui concerne une solution diplomatique pour le nord ». Sur les réseaux sociaux, Katz a partagé jeudi soir un extrait d’un reportage de la Douzième chaîne, qui indiquait qu’Israël avait envoyé un message officiel au Conseil de sécurité de l’ONU, en signalant que l’Iran continuait d’envoyer des armes au Hezbollah, en violation de la résolution 1701 de l’ONU, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Liban.
« Si les informations alarmantes que nous avons révélées au Conseil de sécurité ne conduisent pas à un changement, nous n’hésiterons pas à agir », a tweeté Katz. Selon le reportage, le rapport d’Israël au Conseil de sécurité de l’ONU détaillait les types d’armes que l’Iran fournit au Hezbollah, ainsi que les itinéraires empruntés et les dates de ces livraisons.
Vendredi également, le Hezbollah a affirmé qu’il avait pris pour cible le siège du Conseil régional de Haute Galilée à Kiryat Shmona avec deux de ses drones.
Tsahal a indiqué de son côté avoir intercepté avec succès grâce à ses défenses aériennes une « cible aérienne suspecte » qui avait pénétré dans l’espace aérien israélien depuis le Liban. Des alarmes d’infiltration de drones ont retenti dans plusieurs communautés de la région de Galilée.
Des sirènes de roquettes ont également retenti à Kiryat Shmona en raison de craintes de chutes d’éclats d’obus à la suite de l’interception.
Le Hezbollah a affirmé que cette attaque venait en réponse aux récentes frappes israéliennes sur « des villages du sud et des maisons de civils », dont celle d’hier sur ce qu’il affirme être un centre de défense civile à Blida.
Tsahal a déclaré que la frappe sur Blida visait un bâtiment où des terroristes du Hezbollah étaient rassemblés.
Le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah a annoncé la mort de trois de ses membres tués « sur la route de Jérusalem », terme qu’il emploie pour désigner ses hommes tués par des frappes israéliennes.
Les terroristes sont Hassan Tarraf, Hussein Khalil et Muhammad Ismail, qui auraient été tués lors de la frappe sur Blida. Khalil et Ismail ont été identifiés par le Hezbollah comme étant des secouristes travaillant pour l’Autorité islamique de la santé du groupe terroriste.
Hezbollah announces the deaths of three members killed "on the road to Jerusalem," its term for operatives slain in Israeli strikes.
They are named as Hassan Tarraf, Hussein Khalil, and Muhammad Ismail.
Khalil and Ismail are identified by Hezbollah as paramedics in the terror… pic.twitter.com/7Amo9bWavf
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) February 23, 2024
Depuis le 8 octobre, le Hezbollah lance des attaques quasi quotidiennes sur les communautés et les postes militaires israéliens situés le long de la frontière, affirmant qu’il le fait en soutien à Gaza qui est en guerre.
Jusqu’à présent, les affrontements à la frontière ont causé la mort de six civils du côté israélien, ainsi que celle de dix soldats et réservistes de Tsahal. Plusieurs attaques ont également été lancées depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah a identifié 211 de ses membres tués par Israël au cours des accrochages en cours, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Au Liban, 32 autres membres d’autres groupes terroristes, un soldat libanais et au moins 30 civils, dont trois journalistes, ont été tués.
Depuis des mois, des responsables français, américains et d’autres pays tentent, avec peu de succès, de réduire les risques d’escalade le long de la frontière nord d’Israël, qui continue dans le même temps à lutter contre le Hamas à Gaza.