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L’AIEA alarmée face aux propos de l’Iran sur la production d’une bombe atomique

Rafael Grossi a déclaré qu'avec le plan potentiel de Téhéran, "nous nous rapprochons d'une situation où nous avons un point d'interrogation énorme sur ce qu'ils font et pourquoi"

Rafael Grossi, le directeur-général de l'Agence internationale de l'Énergie atomique, devant les journalistes après son arrivée à l'aéroport international de Vienne à Schwechat, en Autriche, le 7 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Heinz-Peter Bader)
Rafael Grossi, le directeur-général de l'Agence internationale de l'Énergie atomique, devant les journalistes après son arrivée à l'aéroport international de Vienne à Schwechat, en Autriche, le 7 mai 2024. (Crédit : AP Photo/Heinz-Peter Bader)

Le chef de l’Agence internationale de l’Énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a indiqué mardi qu’il était extrêmement inquiet face aux récents propos tenus par les responsables iraniens, qui ont menacé de développer une arme nucléaire. Il a aussi déploré le manque de coopération de Téhéran avec les inspecteurs des Nations unies.

Grossi a prononcé ces paroles après une rencontre avec le ministre des Affaires britanniques, David Cameron, dans la journée de mardi.

S’exprimant auprès du journal The Guardian, Grossi a indiqué que « ces propos inconsidérés sur des armes nucléaires sont extrêmement graves à mes yeux. Et je pense que cela doit cesser. Nous nous rapprochons d’une situation où nous avons un point d’interrogation énorme sur ce qu’ils font et pourquoi. »

Il a ajouté que l’accord conclu par les Nations unies avec l’Iran, qui prévoit des inspections des sites impliqués dans le programme nucléaire civil actuellement développé par la république islamique, « est en très mauvaise position ».

L’Iran a menacé de fabriquer une arme nucléaire dans un contexte de tensions avec Israël.

Le 8 mai, Kamal Kharrazi, conseiller du guide suprême, l’Ali Khamenei, a déclaré, semble-t-il, que « nous n’avons pas pris la décision de fabriquer une arme atomique mais si l’existence de l’Iran devait être menacée, il n’y aura pas d’autre choix que de changer notre doctrine militaire, » des paroles qui ont été rapportées par l’agence de presse iranienne Student News Network.

Téhéran a toujours insisté sur le fait que son programme nucléaire avait des visées strictement pacifiques, une affirmation que rejettent Israël et une grande partie du monde occidental.

Le Guardian a aussi fait savoir que des proches de Khamenei avaient indiqué que ce dernier avait demandé à ce que les inspecteurs de l’ONU ne soient plus autorisés à venir au sein de la république islamique.

Photo d’illustration : Un ouvrier iranien dans la structure de conversion de l’uranium d’Isfahan, à 40 kilomètres au sud de Téhéran, au mois de janvier 2014 (Crédit : AP /Vahid Salemi)

Grossi a ajouté qu’il ne tentait pas de mettre en place un nouvel accord qui viendrait se substituer à celui qui avait été signé avec l’Iran, au mois de mars 2023, mais qu’il cherchait plutôt à mieux comprendre ce que les inspecteurs seraient autorisés à voir avant la prochaine rencontre du Conseil d’administration de l’AIEA qui aura lieu au mois de juin.

Suite à sa visite effectuée à Téhéran et à Isfahan, la semaine dernière, Grossi a déploré une coopération « totalement insatisfaisante » avec Téhéran.

Il a ainsi confié au Guardian, mardi, que « il y a eu une période où nous enregistrions des informations et où nous les stockions, mais nous ne pouvions pas y accéder. Il y a eu une autre période où il n’y a rien eu. J’ai dit que… si nous ne sommes plus en capacité de voir les choses et de voir davantage de choses en Iran, ma capacité à garantir que tout le programme a réellement des visées pacifiques sera limitée – et nous nous rapprochons peut-être du moment où je ne pourrai plus le dire ».

Il a continué en affirmant qu’il viendrait un moment où il serait obligé de « fixer les limites » avec Téhéran : « Ce serait un tournant très critique parce que la communauté internationale devrait se faire à une nouvelle réalité, celle que nous ne savons pas ce dont l’Iran dispose ou non, et que les pays en tireraient leurs conclusions ».

Grossi avait expliqué, au mois de février, que la république islamique continuait son enrichissement de l’uranium à un degré de pureté de 60 % – ce qui est bien au-delà de ce qui est nécessaire pour un usage commercial et ce qui n’est qu’à quelques pas, au niveau technique, du degré de pureté indispensable pour un usage militaire de l’uranium, qui est de 90 %.

L’Iran avait cessé de se conformer aux dispositions de l’accord historique qui avait été signé en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances, le JCPOA – un accord qui limitait les activités nucléaires de l’Iran – après que les États-Unis, qui étaient alors dirigés par l’ancien président Donald Trump, se sont unilatéralement retirés du pacte, en 2018, et qu’ils ont réimposé des sanctions à la république islamique.

Les tensions entre l’Iran et l’AIEA se sont accrues de manière répétée depuis que l’accord s’est effondré, et les efforts livrés par l’intermédiaire de l’Union européenne ne sont pas parvenus, jusqu’à présent, à réintégrer Washington dans l’accord et à obtenir de Téhéran sur le pays se remettre en conformité avec les dispositions du JCOPA, le Plan d’action global conjoint.

L’agence a critiqué de manière répétée l’Iran pour son manque de coopération concernant un certain nombre de problématiques, notamment l’expansion de son travail nucléaire, l’interdiction de la visite des inspecteurs sur certains sites et la désactivation des dispositifs de contrôle de l’AIEA dans les structures nucléaires iraniennes.

Dans un rapport présenté lors de la dernière rencontre du Conseil d’administration de l’AIEA, au mois de mars, l’agence avait annoncé que les stocks d’uranium enrichi, selon ses estimations, représentaient dorénavant 27 fois la limite qui avait été autorisée dans le cadre de l’accord de 2015.

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