L’armée donne son accord au retour de nombreuses communautés près de Gaza
Selon Tsahal, rien ne menace le retour des populations évacuées des 18 communautés les plus proches de la bande de Gaza, et de toutes celles situées dans un rayon de 4 à 7 kilomètres
L’armée a donné son feu vert au retour, après cinq mois, des populations évacuées du sud, affirmant que les conditions de sécurité étaient réunies pour la réinstallation dans ces communautés proches de la frontière avec Gaza.
L’annonce faite jeudi par le commandement du front intérieur de l’armée israélienne explique qu’il est dorénavant sûr de regagner les communautés situées dans un rayon allant de quatre à sept kilomètres de la frontière avec Gaza, sans oublier les 18 communautés encore plus proches de la bande de Gaza, dont certaines jouxtent l’enclave en proie à la guerre.
Cette décision, qui est une étape importante vers la réinstallation au sein de certaines de ces communautés d’ici quelques semaines, fait suite à des informations parues cette semaine, selon lesquelles le ministère des Finances avait conclu un accord avec les maires des communautés évacuées pour encourager le retour des habitants qui le souhaitent dès le mois de mars tout en continuant à prendre en charge le relogement des autres jusqu’en juillet.
Les communautés dans lesquelles le retour sera possible comprennent des communautés attaquées le 7 octobre, comme à Sderot, mais aussi des communautés épargnées par les terroristes du Hamas qui se sont déchaînés dans le sud d’Israël, en tuant 1 200 personnes et faisant 253 otages, dont beaucoup sont toujours en captivité.
Les 18 localités situées à moins de quatre kilomètres de la frontière nord de la bande de Gaza se concentrent pour l’essentiel le long de la frontière nord de la bande de Gaza : Zikim, Karmia, Yad Mordechai, Erez, Or Haner, Ibim, Sderot, Nir Am, Gevim, Mefalsim, Saad, Alumim, Reim, Magen, Nir Yitzhak, Shlomit, Naveh et Bnei Netzarim.
Le secteur avait été évacué suite à l’attaque, au moment où les roquettes continuaient de pleuvoir sur les villes israéliennes, les plus proches de Gaza étant les plus touchées.
La menace des roquettes s’est grandement atténuée, mais pas totalement, tandis que l’armée israéliennes s’est déployée du nord au sud de Gaza dans le cadre d’une offensive terrestre punitive destinée à en finir avec l’organisation terroriste du Hamas.
Signe de la permanence de la menace, les sirènes d’alerte aux tirs de roquettes ont retenti à Mefalsim et Nir Am ce jeudi.
La déclaration de Tsahal publiée jeudi rappelle que « le risque zéro n’existe pas », et qu’il pourrait encore y avoir des tirs de roquettes sur les villes frontalières depuis Gaza.
Le gouvernement n’a pas fait d’annonce officielle au sujet de cette nouvelle ou des perspectives de réinstallation, dont les textes en vigueur expirent au 29 février.
L’accord conclu entre le Trésor et les maires prévoit une subvention forfaitaire d’environ 15 000 shekels pour les personnes seules, 38 700 shekels pour les couples avec un enfant et jusqu’à 62 000 shekels pour les couples avec quatre enfants.
Les habitants des localités évacuées désireux de rester à l’hôtel pourront le faire jusqu’au 7 juillet, mais selon un projet de texte, plus ils resteront à l’hôtel, moins ils toucheront d’aides à la réinstallation le moment venu.
L’aide au loyer sera réduite de 40 % pour les personnes évacuées qui ne séjournent pas à l’hôtel et perçoivent une aide pour louer un appartement ou vivre chez des proches. À partir du 1er mars prochain, ils ne toucheront plus 200 shekels par jour pour les adultes et 100 shekels par enfant, mais 120 shekels par adulte et 60 shekels par enfant.
Ces aides s’ajoutent donc aux incitations à la réinstallation. Selon une source proche des travaux de réhabilitation du sud, témoignant sous couvert d’anonymat en raison de l’interdiction de communiquer sur des projets non finalisés, leurs bénéficiaires percevront la différence qui leur est due en vertu du nouvel accord.
Israël compte environ 120 000 personnes déplacées, réparties à peu près également entre les habitants du sud, déplacés à cause des roquettes du Hamas, et ceux du nord, évacués en raison des centaines de missiles et de roquettes tirés sur Israël par le Hezbollah et d’autres groupes terroristes.
L’évaluation des risques faite par l’armée et ce nouveau dispositif ne s’appliquent pas aux évacués du nord, confrontés à une aggravation des tensions ces tout derniers jours.
L’évacuation du sud a coûté à l’État plus de 2 milliards de shekels, à laquelle s’ajoute une somme comparable pour l’évacuation du nord.
De nombreuses communautés évacuées du sud ont déjà accueilli des habitants, comme à Shokeda, Gevim et Zimrat. Mais le manque d’infrastructures, à commencer par les écoles et commerces ou services de proximité, rend la réinstallation difficile, sans parler du traumatisme d’innombrables habitants, depuis le 7 octobre.
De nombreux habitants qui sont revenus ou ont tenté de revenir dans les communautés évacuées du sud disent que la vie y est difficile, en particulier pour les enfants, effrayés par les fréquentes détonations, que ce soit les tirs d’artillerie ou les roquettes en provenance de Gaza.
Dans le nord, plusieurs milliers de personnes sont encore à Kiryat Shmona, ville de 23 000 habitants, malgré les recommandations du gouvernement de procéder à l’évacuation.
Sont exclues du plan de réinstallation les communautés qui ont subi les dommages les plus importants, comme les kibboutzim Nir Oz, Nahal Oz, Beeri et Kfar Aza, où il faudra des mois, voire des années, pour être tout reconstruire.
Les survivants des massacres du 7 octobres ont été relogés dans des appartements ou des complexes résidentiels, et ce jusqu’en 2025 a minima. Ceux qui souhaiteront rentrer chez eux, le moment venu, seront éligibles aux aides à la réinstallation.