L’auteur des menaces adressées sur X aux familles d’otages serait un riche Israélien
Magnat de l'immobilier et militant du Likud, Avi Goldreich a supprimé le compte "Beibars" lorsque la Douzième chaîne a révélé qu'il était à l'origine des appels à "briser les jambes" des proches d'otages
Selon les conclusions de l’enquête menée par la Douzième chaîne d’information et l’ONG Fake Reporter diffusée dimanche, le compte anonyme qui, sur la plate-forme de réseaux sociaux X, appelait à des actes de violence envers les familles d’otages appartenait à Avi Goldreich, riche et influent homme d’affaires israélien. Le compte a depuis été supprimé.
Nombreux étaient ceux qui pensaient que le compte (@ag1212), associé au nom d’utilisateur « Beibars » et à un dessin représentant Gengis Khan comme photo de profil, était un bot iranien, a expliqué la Douzième chaîne.
Ledit « Beibars » a publiquement souhaité la mort d’Einav Zangauker, mère de Matan Zangauker, 24 ans, enlevé par des terroristes du Hamas le 7 octobre dernier et à ce jour, toujours séquestré à Gaza. Il a par ailleurs demandé au ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, qui a compétence sur la police israélienne, de frapper les manifestants et de « leur briser les jambes ».
Grosse fortune de l’immobilier installé dans la station balnéaire de Césarée, Avi Goldreich a joué un rôle actif au sein du Likud pendant des dizaines d’années, tout en étant particulièrement proche du ministre des Affaires étrangères Israel Katz et du ministre du Tourisme Haim Katz, a indiqué la Douzième chaîne dimanche.
Selon la même source, Goldreich aurait par la suite soutenu le politicien d’extrême droite Moshe Feiglin avant d’apporter son soutien à Itamar Ben Gvir, l’actuel ministre de la Sécurité intérieure et chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit.
L’homme d’affaires a dans un premier temps nié être à l’origine de ce compte, avant de l’admettre une fois mis en présence des preuves des enquêteurs.
Ensuite, a expliqué la chaîne, Goldreich leur aurait dit : « Mme Zangauker assassine les otages de ses propres mains, et son fils aussi. Elle ferait mieux de sortir de nos vies, tout ce qu’elle sait faire, c’est nous attirer des problèmes. »
Agée de 45 ans, Zangauker est à l’avant-garde des manifestations de grande ampleur qui demandent au gouvernement de se mettre d’accord sur le principe d’un cessez-le-feu avec l’organisation terroriste du Hamas, qui a enlevé 251 personnes et en a tué 1 200 le jour de son pogrom en Israël, le 7 octobre dernier, ce qui a déclenché une guerre qui se poursuit.
Avant la diffusion de l’enquête, dimanche, Goldreich avait envoyé un nouveau message à la chaîne pour expliquer sa position : « Je pense que les manifestations de certains proches d’otages ne font que nuire aux chances de faire libérer leurs proches, car elles ont pour effet de rehausser les exigences du Hamas. Les manifestants de Kaplan [à Tel Aviv] qui enfreignent la loi et troublent l’ordre public sont traités avec une grande douceur par les forces de l’ordre. »
D’autres voix reprochent à la police sa brutalité envers les manifestants, dont témoignent plusieurs cas documentés d’usage excessif de la force, certains ayant d’ailleurs donné lieu à des enquêtes.
En février dernier, Zangauker avait dit que la petite amie de son fils Matan, Ilana Gritzewsky, otage à Gaza durant 55 jours avant d’être libérée en novembre, avait été touchée – tout comme elle – par un canon à eau de la police alors qu’elles manifestaient.