Israël en guerre - Jour 496

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Selon des officiels arabes, le plan de Trump pour Gaza enflammera le Moyen-Orient

"Nous, les Arabes, avons combattu cette idée pendant cent ans et nous ne sommes pas prêts à capituler maintenant", a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit

Des femmes et des enfants se tenant près des décombres d'un bâtiment effondré à l'extérieur d'un autre bâtiment dans le camp de réfugiés palestiniens de Shati, au nord de la ville de Gaza, le 11 février 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)
Des femmes et des enfants se tenant près des décombres d'un bâtiment effondré à l'extérieur d'un autre bâtiment dans le camp de réfugiés palestiniens de Shati, au nord de la ville de Gaza, le 11 février 2025. (Crédit : Bashar Taleb/AFP)

Le plan du président américain Donald Trump visant à prendre le contrôle de Gaza et à réinstaller les Palestiniens, qui a suscité une condamnation mondiale, menacera le fragile cessez-le-feu dans l’enclave et alimentera l’instabilité régionale, ont déclaré mercredi de hauts responsables arabes.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, a averti lors du Sommet mondial des dirigeants à Dubaï que si Trump mettait son plan à exécution, il entraînerait le Moyen-Orient dans un nouveau cycle de crises qui aurait « un effet néfaste sur la paix et la stabilité ».

Trump a provoqué l’ire du monde arabe en déclarant de manière inattendue que les États-Unis prendraient le contrôle de Gaza, réinstalleraient sa population palestinienne de plus de deux millions d’habitants et la transformeraient en « Côte d’Azur du Moyen-Orient ».

« Nous, les Arabes, avons combattu cette idée pendant cent ans et nous ne sommes pas prêts à capituler maintenant », a répondu Aboul Gheit à une question sur l’insistance du président américain à vider la bande de Gaza de ses habitants.

« C’est inacceptable pour le monde arabe. »

Les Palestiniens craignent une répétition de la « Nakba », ou catastrophe, terme arabe désignant le déplacement de 800 000 Arabes lors de la création de l’État d’Israël et de la Guerre d’Indépendance, lorsque les États arabes avaient envahi le jeune État d’Israël en 1948. Beaucoup d’entre eux avaient fui vers la bande de Gaza.

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit, s’exprimant lors d’une réunion, à Beyrouth, au Liban, le 13 janvier 2025. (Crédit : Bilal Hussein/AP)

Trump a déclaré que les Gazaouis déplacés dans le cadre de son plan n’auraient pas le droit de revenir.

Un accord de cessez-le-feu en trois étapes, conclu le mois dernier, a mis fin à plus de quinze mois de combats déclenchés par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël, lorsque ce dernier a mené des milliers de terroristes qui ont tué plus de 1 200 personnes et pris 251 otages.

L’accord exige que le Hamas libère tous les otages et qu’Israël relâche des milliers de prisonniers palestiniens, dont des centaines condamnés à perpétuité, et cesse les combats dans la bande de Gaza, avant d’entamer des négociations pour un « calme durable » et le retrait de l’armée israélienne de l’enclave.

Le Hamas a progressivement libéré des otages depuis le début de la première phase du cessez-le-feu le 19 janvier, mais a déclaré lundi qu’il n’en libérerait plus en raison d’accusations selon lesquelles Israël aurait violé l’accord.

Face à cette menace, la communauté internationale a appelé le Hamas à respecter ses engagements, tandis que Trump a déclaré que si les otages n’étaient pas libérés d’ici à samedi midi, le cessez-le-feu prendrait fin.

Mardi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré que le cessez-le-feu à Gaza prendrait fin et que l’armée israélienne reprendrait les combats contre le Hamas jusqu’à ce qu’il soit vaincu si les otages n’étaient pas libérés d’ici samedi midi. Le Hamas a ensuite publié une déclaration renouvelant son engagement en faveur du cessez-le-feu et accusant Israël de le mettre en péril.

« Si la situation explose militairement une fois de plus, tous ces efforts [de cessez-le-feu] auront été vains », a déclaré Aboul Gheit.

Jasem al-Budaiwi, qui dirige l’alliance politique et économique du Conseil de coopération du Golfe, riche en pétrole, a appelé Trump à se souvenir des liens étroits entre la région et Washington.

Le président américain Donald Trump s’adressant à la presse après avoir signé un décret, dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, à Washington, le 10 février 2025. (Crédit : Andrew Caballero-Reynolds/AFP)

« Mais il faut faire des concessions, dit-il, et le monde arabe devrait dire ce qu’il pense ; ce qu’il dit ne sera pas accepté par le monde arabe. »

Trump a déclaré que les Palestiniens de Gaza, une minuscule bande de terre appauvrie, pourraient s’installer dans des pays comme la Jordanie (qui compte déjà une importante population palestinienne) ou en Égypte, l’État le plus peuplé du monde arabe. Tous deux ont catégoriquement rejeté cette proposition.

Pour la Jordanie, le discours de Trump sur la réinstallation rappelle le cauchemar d’une expulsion massive des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, avec l’idée que la Jordanie devienne un foyer palestinien alternatif, un concept longtemps promu par les Israéliens ultra-nationalistes.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi considère en partie qu’il s’agit d’une question de sécurité. Il estime que les islamistes, comme le Hamas, représentent une menace existentielle pour l’Égypte et au-delà, et il n’apprécierait pas que des terroristes traversent la frontière et s’installent en Égypte.

L’Égypte accueillera un sommet arabe d’urgence le 27 février pour discuter des développements « graves » pour les Palestiniens.

Aboul Gheit a déclaré que l’idée de l’Initiative de paix arabe, lancée en 2002 et dans laquelle les nations arabes offraient à Israël des relations normalisées en échange d’un accord d’État avec les Palestiniens et d’un retrait complet d’Israël du territoire repris en 1967, serait réintroduite.

Le plan de Trump a ébranlé des décennies de politique américaine qui prônait une solution à deux États dans laquelle Israël et un État palestinien coexisteraient.

On estime que 73 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 35 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne.

Le Hamas a jusqu’à présent libéré 21 otages – des civils, des soldates et des ressortissants thaïlandais – au cours du cessez-le-feu qui a débuté en janvier.

Le groupe terroriste avait libéré 105 civils lors d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées auparavant.

Huit otages vivants ont été secourus par les soldats et les dépouilles de 40 otages ont été récupérées, notamment celles de trois Israéliens qui ont été tués accidentellement par Tsahal.

Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a récemment été récupéré à Gaza lors d’une opération militaire israélienne secrète.

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