Le Hamas diffuse une 3e vidéo de l’otage Elkana Bohbot, dit que le sort d’Edan Alexander reste inconnu
Washington aurait demandé aux médiateurs des discussions directes avec le groupe terroriste palestinien concernant les captifs américains
Le Hamas a diffusé une vidéo de l’otage Elkana Bohbot dans la journée de samedi. C’est la troisième séquence montrant le jeune homme qui est actuellement détenu par le groupe terroriste à Gaza depuis le pogrom qu’il a mené le 7 octobre 2023.
Ce n’est pas la première fois que des vidéos d’otages sont rendues publiques par le Hamas, dans le cadre de ce qu’Israël considère comme une guerre psychologique déplorable.
La famille a donné son accord à sa publication dans les médias.
Éprouvé, assis une couverture sur les genoux avec un mur en béton en arrière plan, Elkana Bohbot est mis en scène comme parlant avec des membres de sa famille sur un téléphone filaire. Durant environ quatre minutes, la vidéo montre Elkana Bohbot parlant en hébreu puis en anglais au téléphone. Au cours du faux appel, il confie à sa femme et à son fils qu’il rêve de rentrer chez lui.
Il les exhorte à poursuivre leurs efforts pour sa libération du Hamas. « Continuez à tout faire pour moi !», s’écrie-t-il, précisant avoir « interpellé l’État, le gouvernement, tout le monde ».
« J’ai également interpellé Tsahal. J’ai entendu dire qu’ils signent des pétitions pour arrêter la guerre et nous libérer », dit-il, faisant référence à la récente vague de pétitions signées par des réservistes et des vétérans de Tsahal appelant à un accord sur la prise d’otages et à la fin de la guerre.
« C’est bien, continuez », dit-il, « ils se soucient plus de leurs citoyens que du gouvernement. »
Elkana Bohbot demande à son frère Uriel de se rendre à la Maison-Blanche et de demander au président Donald Trump de le faire sortir d’urgence. Sa santé est précaire et il craint de mourir, dit-il.
Elkana Bohbot avait été enlevé lors du festival de musique Nova dans le sud d’Israël lors du pogrom du 7 octobre 2023 mené par le Hamas.
L’aile armée du groupe terroriste a aussi annoncé, dans la journée, ne rien savoir de ce qu’est devenu Edan Alexander, conservé en captivité au sein de l’enclave côtière, après la découverte du corps sans vie de son geôlier, qui a été tué.
Le Hamas avait indiqué, mardi, qu’il avait perdu le contact avec les hommes qui maintenaient Edan Alexander en détention au sein de l’enclave côtière.
L’otage, qui était membre du 51e bataillon de la brigade Golani, était stationné aux abords de la bande de Gaza dans la matinée du 7 octobre, au moment de son kidnapping.
Alexander est un ressortissant israélo-américain. Les États-Unis, soucieux d’obtenir sa remise en liberté et de pouvoir rapatrier les corps sans vie de quatre autres captifs qui, eux aussi, ont la double nationalité, auraient soumis une demande aux médiateurs pour des discussions directes avec le Hamas sur la question des otages, dans le but de garantir leur retour, ont indiqué des sources diplomatiques arabes au média émirati Erem News.
Des sources anonymes ont par ailleurs confié à Erem News que la demande américaine d’une rencontre directe avec un responsable du groupe terroriste palestinien avait été soumise à un pays médiateur, la semaine dernière, et qu’elle pourrait avoir lieu dans les prochains jours.
Les sources ont déclaré qu’elles ignoraient ce que les États-Unis étaient susceptibles d’offrir au groupe terroriste en échange de la libération d’Alexander et du rapatriement des dépouilles de Judih Weinstein, de son mari Gadi Haggai, d’Omer Neutra et d’Itay Chen.
Mercredi, l’envoyé de l’administration Trump pour les otages, Adam Boehler, a fait savoir qu’il était « possible » que les pourparlers directs avec le Hamas reprennent.
Cette interview de Boehler, qui était consacrée au conflit entre Israël et le Hamas, a été la première depuis plusieurs semaines, suite au tollé provoqué à Jérusalem par les négociations directes sans précédent que l’officiel américain avait mené avec les responsables du Hamas pour tenter d’obtenir la libération d’Alexander et le retour des corps sans vie des otages.
Israël avait appris l’existence de ces pourparlers a posteriori – ce qui avait amené le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, à téléphoner à Boehler pour lui reprocher d’avoir négocié au nom d’Israël sans même que Jérusalem en ait connaissance, a raconté un responsable israélien au Times of Israel, la semaine dernière.
Mais Boehler a indiqué, dans son entretien de mercredi, que l’offre qui avait été faite au début du mois de mars, concernant les cinq otages américains, avait été « coordonnée avec Israël ».

Le Hamas avait diffusé, dimanche dernier, une vidéo de propagande dans laquelle un Alexander décharné et ému suppliait les gouvernements israélien et américain d’obtenir sa libération, après plus d’un an et demi de captivité.
Lundi, le Hamas avait affirmé avoir perdu le contact avec les terroristes qui étaient chargés de la garde de l’otage à Gaza suite à une frappe israélienne. Le groupe n’avait pas apporté d’autres informations.
Un groupe de familles d’otages a tenu sa conférence de presse hebdomadaire samedi à Tel Aviv, suppliant le Premier ministre Benjamin Netanyahu de conclure un accord qui ouvrirait la porte à la libération de leurs proches et qui mettrait un terme à la guerre à Gaza.
« Netanyahu, les familles exigent des réponses. S’il y a un autre accord sélectif, mon Matan sera-t-il relâché en même temps que le soldat américain qui est détenu avec lui dans un tunnel, ou le laissera-t-on mourir seul, le laissera-t-on dépérir ? », a interrogé Einav Zangauker, dont le fils Matan est encore retenu en otage à Gaza.
Yehuda Cohen, dont le fils Nimrod est également dans les geôles du Hamas, s’est adressé au président américain Donald Trump, affirmant qu’il est le seul « à pouvoir forcer Netanyahu à arrêter la guerre et à ramener tout le monde ».
Omri Lifshitz, dont le père a été enlevé et assassiné en captivité, a expliqué que les otages qui ont été libérés, y compris sa mère, « ne pourront pas guérir de ce qu’ils ont vécu tant que tout le monde ne sera pas revenu ».
« Seul un accord permettra de ramener tout le monde en vie – le sort des otages qui survivent encore ne peut pas être le même que celui de mon père, qui a payé le prix de l’abandon », a-t-il continué.