Israël en guerre - Jour 336

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Le réalisateur Amos Gitaï rejette l’appel au boycott de son film au festival de Venise

Environ 300 artistes ont signé une lettre affirmant que les producteurs de "Why War ?" étaient complices "d'apartheid, d'occupation et maintenant de génocide - mais les projections continuent

Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »

Le réalisateur Amos Gitai lors d'une conférence de presse, avant la projection de son nouveau film, "Why War ?", au festnival du film de Venise, le 31 août 2024. (Crédit : Giorgio Zucchiatti La Biennale di Venezia - Foto ASAC)
Le réalisateur Amos Gitai lors d'une conférence de presse, avant la projection de son nouveau film, "Why War ?", au festnival du film de Venise, le 31 août 2024. (Crédit : Giorgio Zucchiatti La Biennale di Venezia - Foto ASAC)

Le réalisateur israélien Amos Gitaï, connu pour ses points de vue critiques sur Israël, a riposté aux efforts de boycott qui ont visé son dernier film appelé « Why War ? » lors du festival du film de Venise, le week-end dernier.

Le long-métrage de Gitaï devait être présenté en avant-première samedi soir, dans le cadre de la Mostra. Le film, ainsi que « Of Dogs and Men », le drame réalisé par Dani Rosenberg, ont fait l’objet d’une lettre signée par plus de 300 artistes – notamment par le cinéaste Hany Abu Assad, originaire de Nazareth, le cinéaste italo-américain Enrico Parenti et l’artiste et cinéaste italienne Alessandra Ferrini.

La lettre affirmait que le film de Gitaï avait été créé par « des sociétés de production israéliennes complices, qui contribuent à l’apartheid, à l’occupation et maintenant au génocide, par leur silence ou leur participation active à l’artwashing. »

Lors d’une conférence de presse animée qui était organisée avant la projection de son film, le 31 août dans la soirée, Gitaï a affirmé que ceux qui appelaient au boycott n’avaient pas vu son film et il a précisé qu’il n’avait pas reçu de financement de la part de l’État israélien.

Gitaï a ajouté qu’en dépit de la catastrophe en cours dans la bande de Gaza, il restait optimiste et était convaincu que le conflit israélo-palestinien serait un jour résolu.

« Parfois, le pire peut donner lieu à la réconciliation parce que les gens comprennent qu’il leur est impossible de continuer ainsi », a dit Gitaï. « Ils ne peuvent pas continuer à s’entretuer en affirmant à chaque fois que c’est une nouvelle victoire. C’est totalement insensé ».

Pendant la conférence de presse, Gitaï a évoqué son film, qui dure 90 minutes et qui retrace la correspondance, au début des années 1930, entre Albert Einstein et Sigmund Freud, alors qu’ils tentaient de trouver des réponses à des questions relatives à la nature agressive de l’espèce humaine et à la manière d’éviter la guerre.

« L’idée du film n’est pas centrée sur Israël et la Palestine – ce n’est pas le seul conflit sur la planète », a indiqué Gitaï, qui a commencé à travailler sur le film en janvier 2024, après le pogrom commis par les terroristes armés du Hamas, le 7 octobre, un massacre qui a donné le coup d’envoi à la guerre à Gaza.

« Après le 7 octobre, j’ai ressenti une grande tristesse », a-t-il expliqué. « J’ai ressenti une grande tristesse parce que ce pays que j’aime, cette région que j’aime ont été kidnappés par un groupe d’individus qui veulent prolonger la guerre ».

Gitaï a également fait remarquer que les Européens se plaisaient à considérer Israël et les Palestiniens « comme une sorte de peuple sauvage », et il a rappelé que des dizaines de millions de personnes en Europe ont été tuées au cours des guerres qui ont ravagé le continent dans le passé.

« Nous devons aller de l’avant, c’est une situation à la fois très triste et très mauvaise », a déclaré le réalisateur.

Le cinéaste aborde depuis longtemps des sujets controversées dans son pays dans ses films. Cela a été le cas de « Kadosh » (1999) sur la communauté ultra-orthodoxe, de « Kippour » (2000), qui raconte la guerre du Kippour de 1973 (il s’est basé sur sa propre expérience) et de « Rabin, le dernier jour » (2015), qui évoque l’assassinat du premier ministre Yitzhak Rabin en 1995.

A l’affiche de « Why War ? », Irène Jacob, Mathieu Amalric, Bahira Ablassi, Keren Mor, Yael Abecassis, Pini Mittelman, Menache Noy, Minas Qarawany et Micha Lescot.

La Mostra de Venise, qui a lieu tous les ans, a ouvert ses portes le 28 août et elle se terminera le 7 septembre.

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