Le texte final de la Conférence de Paris dévoilé avant son ouverture
Où l'on parle encore de Jérusalem comme capitale pour deux Etats. Alors que la Conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient aura lieu ce dimanche, ses conclusions sont quasi-rédigées. Sans surprise
Jeudi, le quotidien israélien Haaretz a dévoilé une ébauche de texte rédigé par les diplomates du Quai d’Orsay. Il s’agit des conclusions, en avance, de la très prochaine Conférence de Paris pour la paix au Proche-Orient déjà entérinées de facto par toutes les chancelleries.
Le site militant Infoéquitable « qui milite contre le biais contre Israël » rapporte que ce texte a déjà été présenté « la semaine dernière, vendredi 6 janvier, par le diplomate français Pierre Vimont aux 70 représentants des pays occidentaux et arabes qui participeront à la Conférence ».
Le texte en anglais a été mis en ligne par le site.
A première vue, ce projet de conclusions est dans la parfaite continuité de la résolution 2334 adoptée au Conseil de sécurité de l’ONU, et n’apporte aucun élément supplémentaire pour promouvoir la paix entre deux Etats vivant côte-à-côte.
Il demande à Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahu de désavouer publiquement les membres de leur gouvernement respectif qui s’opposeraient à cette solution. Selon des sources diplomatiques citées par le site pro-israélien, « En privé les diplomates français ont expliqué que cette formule très générale vise à la fois des ministres israéliens « comme Naftali Bennett » (…) et des hauts fonctionnaires de l’Autorité palestinienne et du Fatah qui ont incité à la violence contre Israël ».
Dans la continuité de la résolution 2334, les 70 Etats refusent à travers ce texte toutes modifications des frontières du 4 juin 1967, Jérusalem comprise.
Comme toutes les autres initiatives internationales qui l’ont précédé, ce texte veut donc contraindre deux pays en conflit larvé à adopter pour capitale une unique et même ville. Mais surtout il refuse de reconnaître la légitimité juive sur Jérusalem, adoptant ainsi le narratif arabe, et contraint Israël à une condamnation des conclusions de cette conférence.
Mais dans un futur plus immédiat, ces conclusions menacent également Israël par l’engagement des 70 parties à distinguer « dans toutes leurs actions (…) les territoires de l’Etat d’Israël et les implantations occupés par Israël depuis 1967 ». Une aubaine pour les promoteurs du boycott d’Israël qui militent pour l’étiquetage des produits israéliens.
A noter, le texte fait référence, à plusieurs reprises, aux incitations à la violence contre Israël commises par le camp palestinien.
« Cette conférence est une imposture palestinienne sous les auspices de la France et destinée à prendre encore plus de positions anti-israéliennes. Cela fait reculer la paix, et nous ne serons pas liés » par les résultats, a dit M. Netanyahu lors d’une rencontre avec le ministre norvégien des Affaires étrangères Borge Brende.
Cette conférence « est une relique du passé, un ultime soubresaut du passé avant l’avènement de l’avenir », a-t-il insisté.
La France a envoyé il y a quelques jours les invitations à M. Netanyahu et au président palestinien Mahmoud Abbas, auxquels le président français François Hollande aurait rendu compte de la conférence. Israël a redit mercredi que M. Netanyahu n’irait pas à Paris.
Le président français François Hollande a convenu jeudi que « seules des négociations bilatérales » entre Israéliens et Palestiniens pourraient aboutir à la paix, à quelques jours d’une conférence internationale sur le Proche Orient à Paris, qualifiée d’ « imposture » par Israël.
Le président américain Barack Obama s’alarmait mardi dans un entretien avec une chaîne privée israélienne que « les faits sur le terrain (ne) rendent pratiquement impossible » la création d’un Etat palestinien et qu’ils ne finissent par réaliser la « vision d’un grand Israël dans lequel l’occupation (des Territoires palestiniens) continue indéfiniment ».