« Légèreté » sur Gaza et « racisme » anti-suédois: la rédaction du Parisien fustige Sophia Aram
La SDJ reproche à la chroniqueuse d'avoir qualifié Greta Thunberg "de 'Miss Krisprolls'" et d'avoir rebaptisé l'opération "Des Wasa pour Gaza", après l'opération de la "Freedom Flotilla"

La Société des journalistes du Parisien/Aujourd’hui en France a protesté contre une chronique de Sophia Aram dans le journal au sujet de la situation à Gaza, en l’accusant de « racisme » envers la militante suédoise Greta Thunberg.
Sollicitée par l’AFP, la direction n’a pas souhaité réagir mercredi matin. L’humoriste n’a pu être jointe.
Dans un message diffusé mardi soir sur le réseau social X, la Société des journalistes (SDJ) a pointé la chronique de Sophia Aram parue dimanche sous le titre « People boat ». Elle raillait l’équipée les jours précédents de 12 militants anti-Israël à bord d’un voilier vers Gaza, dont l’eurodéputée LFI Rima Hassan et Greta Thunberg.
« Outre qu’elle aborde la tragédie de Gaza avec une légèreté qui interroge, elle franchit, selon nous, au moins une ligne rouge, ce dont nous tenons à nous désolidariser formellement », écrit la SDJ du Parisien/Aujourd’hui en France.
Elle reproche à Sophie Aram d’avoir qualifié Greta Thunberg « de ‘Miss Krisprolls' » et d’avoir rebaptisé l’opération « Des Wasa pour Gaza », en référence à deux marques suédoises de petits pains grillés.
« Même dans un trait d’humour, il n’est jamais très inspiré de ramener une personne à son origine pour la discréditer », estime la SDJ.

« Imaginons un instant qu’un auteur rémunéré par Le Parisien vienne à surnommer un Mexicain dont il ne partage pas les vues ‘Mister Tacos’, un Marocain ‘Mister Couscous’ ou une Espagnole ‘Miss Paella’… Le caractère raciste des quolibets ne ferait plus aucun doute », estime la SDJ.
« Le racisme, qui est un délit, n’est pas tolérable dans Le Parisien », insiste-t-elle, en exhortant la direction de la rédaction « à la plus grande vigilance ».
Face au « plan d’économies » mis en œuvre par la direction, la SDJ demande « la suppression de ces chroniques dominicales », dans lesquelles elle voit des « règlements de comptes » et des « partis pris idéologiques doublés d’obsessions personnelles ».
Plus généralement, la SDJ juge que les lecteurs du journal « ont été insuffisamment informés (…) du drame qui se joue à Gaza ».
Outre sa chronique dominicale dans Le Parisien/Aujourd’hui en France, Sophia Aram signe un billet dans la matinale de la radio publique France Inter.
« Mon intention dans cette chronique était de dénoncer le cynisme » de l’opération « au moment où les Gazaouis traversent une effroyable tragédie », s’est défendue la chroniqueuse.
« On ne parle jamais assez de Gaza, ni de toutes les tragédies dont on parle encore moins d’ailleurs, sans que cela n’émeuve personne », a-t-elle ajouté.
« N’hésitez pas à me dire si une demande d’adhésion de ma part à la France insoumise permettrait de calmer la meute », a conclu l’humoriste, pointant la reprise du communiqué de la SDJ par des figures du mouvement de gauche radicale.
Fervente défenseure de la laïcité et de l’esprit de Charlie Hebdo, elle s’accroche régulièrement avec des élus de La France insoumise.