Les chantiers dans les implantations ont doublé en 2013
L'opposition critique Netanyahu après la publication des chiffres de la construction d'implantations en 2013

Le nombre de mises en chantier de logements dans les implantations juives de Cisjordanie a plus que doublé en 2013 par rapport à 2012, passant de 1.133 à 2.534, selon des statistiques officielles israéliennes publiées lundi.
Les chiffres récemment publiés ont été sévèrement critiqués par la gauche israélienne.
« Félicitations à Netanyahu, » a écrit ironiquement le dirigeant de Haavodah, Isaac Herzog sur Facebbok.
« Il pourrait gagner l’Oscar du meilleur acteur. Il faut subir 12 ans d’esclavage pour pouvoir acheter un appartement en Israël, sauf si on vit au-delà de la Ligne verte. Ceci n’est pas un film, c’est la réalité. »
Zahava Gal-on, la dirigeante de Meretz, a déclaré à Ynet que la construction des implantations « nous mène vers une collision avec les Américains et les Européens et retarde les négociations. » Elle a appelé Netanyahu à « immédiatement reprendre ses esprits » et investir dans la construction à l’intérieur de la Ligne verte.
La diffusion de ces statistiques intervient peu avant une rencontre lundi à la Maison Blanche entre Barack Obama et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, alors que le président américain a déploré « une construction dans les colonies plus agressive ces deux dernières années que depuis très longtemps ».
« C’est officiel, le gouvernement Netanyahu n’est engagé qu’à une chose : construire des colonies. Cela montre son manque d’engagement aux négociations », a commenté dans un communiqué l’ONG anti-colonisation Shalom Akhshav (La Paix Maintenant), soulignant qu’il s’agissait d’une augmentation de 123 % des mises en chantier.
Tout en répétant le soutien américain à la sécurité d’Israël, Obama a prévenu dans cet entretien publié dimanche par Bloomberg que « si les Palestiniens arrivent à la conclusion qu’un Etat palestinien souverain et contigu n’est plus possible, alors notre capacité à gérer les conséquences internationales sera limitée ».
« Chaque année qui passe, la fenêtre pour conclure un accord de paix que puissent accepter à la fois les Israéliens et les Palestiniens se ferme », a-t-il souligné, citant la démographie, les implantations, et la succession du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Dimanche, avant de quitter Israël, Netanyahu, qui entretient des relations personnelles peu chaleureuses avec Obama, a estimé que « ces dernières années, Israël avait subi « diverses pressions ». « Nous les avons rejetées. Nous l’avons fait dans le passé, nous allons le faire à l’avenir », a-t-il assuré.
Les pourparlers de paix qui ont repris en juillet 2013 sous l’égide du secrétaire d’Etat américain John Kerry, sont censés déboucher d’ici la fin avril sur un « accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif portant sur les questions dites de « statut final » : les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.
Elhanan Miller et Ilan Ben Zion ont contribué à cet article.