Les Etats-unis critiquent la liste noire des firmes travaillant avec les implantations
Le Département d'Etat condamne « la partialité » de la résolution du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU
Les Etats-Unis ont condamné mercredi la décision du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU la semaine dernière pour créer efficacement une liste noire des sociétés opérant en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et les hauteurs du Golan, en affirmant qu’ils s’ « opposent catégoriquement » à cette décision et en accusant le conseil d’avoir un parti pris contre Israël.
La résolution, qui a été adoptée sans qu’un pays ne vote contre, stipule que les responsables des droits de l’Homme des Nations unies doit produire une base de données de « toutes les entreprises » qui ont permis ou profité de la croissance des implantations israéliennes.
Elle comprenait également une condamnation des implantations et a exhorté les entreprises à ne pas faire des affaires avec les implantations israéliennes.
Le porte-parole du Département d’Etat américain, John Kirby, a déclaré mercredi que les responsables américains, qui avaient tenté de supprimer la clause sur la base de données avant le vote, « s’opposent sans équivoque à l’existence même de ce point de l’ordre du jour, et par conséquent, toutes les résolutions de la CDH qui viennent de cela ».
Kirby a déclaré que Washington était farouchement opposé « parti pris contre Israël » du conseil, l’accusant de singulariser l’Etat juif d’« une manière déséquilibrée ».
Il a souligné que les États-Unis étaient fortement opposés aux implantations mais a également mis en garde que la création d’une telle liste était « une étape sans précédent pour le conseil » et que Washington estime que cela est « loin en dehors de leur champ de compétence ».
Alors que les pays de l’Union européenne étaient également opposés à la création de la liste, ils n’ont pas voté contre la résolution, choisissant simplement de s’abstenir. La résolution a été adoptée avec 32 nations qui ont voté en sa faveur et 15 abstentions.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fustigé le résultat du vote, affirmant que le corps international « est devenu un cirque anti-Israël, qui attaque la seule démocratie au Moyen-Orient et ignore les violations flagrantes de l’Iran, de la Syrie et de la Corée du Nord ».
Le Premier ministre a accusé le conseil d’ignorer les problèmes les plus urgents tels que le terrorisme et de réprimander l’Etat juif à la place.
« La chose absurde est que, au lieu de s’occuper des attaques terroristes palestiniennes et des attaques de l’Etat islamique en Europe, [le Conseil des droits de l’Homme] décide de condamner Israël. Israël appelle les gouvernements responsables à ne pas respecter les décisions du conseil qui dénigrent Israël », a-t-il demandé.
Le vote a été retardé à plusieurs reprises car les responsables américains et européens ont cherché à modifier la formulation de la réslution. Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a téléphoné au président de l’AP Mahmoud Abbas dans une tentative d’empêcher l’inclusion de la clause de liste noire mais a été repoussé.
Le ministère des Affaires étrangères à Jérusalem a déclaré que le vote « fournit une preuve supplémentaire de l’obsession maladive de cette instance avec Israël… tandis que le terrorisme islamiste se déchaîne dans le monde, et que des centaines de milliers de personnes sont tuées dans la guerre syrienne et dans des attaques terroristes à travers le Moyen-Orient, ‘le conseil des droits de l’Homme’ prouve encore une fois qu’il est une instance cynique, hypocrite, détachée et irresponsable ».
Mais l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, a accusé Netanyahu d’être responsable du vote, soulignant « le fait que les Etats les plus proches d’Israël ne soient pas opposés à la décision… est un échec diplomatique dramatique ».
Elle a dit que le fait que le conseil ait adopté une motion anti-Israël n’est pas remarquable mais le manque de soutien envers Israël de ses alliés était remarquable.