Les ministres du Likud promeuvent une conférence sur le rétablissement des implantations à Gaza
Katz et Zohar encouragent à prendre part à cette rencontre à laquelle ils assisteront à Jérusalem, disant que la présence israélienne sur le territoire palestinien garantira la sécurité
Deux ministres du Likud font actuellement la promotion d’une conférence qui appellera à rétablir des implantations israéliennes dans la bande de Gaza – ses organisateurs affirment que cette présence israélienne sur le territoire serait le seul moyen, pour Israël, de garantir sa sécurité au lendemain de la guerre contre le Hamas.
Le ministre du Tourisme Haim Katz et le ministre des Sports et de la Culture Miki Zohar ont encouragé à venir à cette conférence. D’autres députés du parti au Likud, la formation au pouvoir du Premier ministre Benjamin Netanyahu, devraient être présents, a fait savoir le site d’information Ynet.
Les ministres et les députés des factions d’extrême-droite Otzma Yehudit et Hatzionout HaDatit assisteront également à cet événement.
La conférence, qui est intitulée « Seule l’implantation [israélienne] garantira la sécurité », est organisée par plusieurs groupes qui prônent une présence israélienne à Gaza, avec à leur tête le chef du Conseil régional de Samarie, Yossi Dagan et l’organisation pro-implantation Nachala. Elle aura lieu dimanche au palais international des congrès de Jérusalem.
Jusqu’à présent, Zohar, Katz, et les députés du Likud Hanoch Milwidsky, Nissim Vaturi, Amit Halevi, Tally Gotliv, Etty Hava Atia, Moshe Passal et Ariel Kallner ont confirmé leur présence, selon le site d’information.
Les leaders israéliens mainstream ont rejeté de manière répétée l’idée de rétablir les implantations israéliennes à Gaza, et ce même si la campagne militaire lancée dans la bande pour anéantir le Hamas dans le sillage du massacre du 7 octobre – quand des milliers de terroristes avaient semé la désolation et l’horreur dans tout le sud d’Israël, tuant 1200 personnes et kidnappant 253 personnes, prises en otage au sein de l’enclave côtière – a fait renaître l’espoir chez certains partisans du mouvement pro-implantation.
Israël s’était retiré de manière unilatérale de la bande de Gaza en 2005, démantelant les implantations installées sur le territoire qui avait été alors laissé sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Le Hamas était arrivé au pouvoir grâce à un coup d’État violent en 2007 et aucune élection n’a eu lieu depuis. Depuis son retrait de Gaza, Israël a fait face à des attaques répétées de la part des factions terroristes de la bande, principalement de la part des membres du Hamas, depuis l’enclave côtière. En plus de l’évacuation de 2005, plusieurs petits avant-postes et implantations du nord de la Cisjordanie avaient été vidés de leurs habitants.
Les Palestiniens revendiquent le territoire de la bande de Gaza dans le cadre de leur futur état indépendant, excluant toute présence israélienne.
Dans un communiqué faisant l’éloge de la conférence, Katz a indiqué que le rétablissement des implantations « sera un message résolu transmis à nos ennemis meurtriers : le message que nous ne nous laisserons jamais détruire ».
L’attaque du Hamas, le 7 octobre, a montré « la folie qu’a été le déracinement des implantations dans le Gush Katif et dans le nord de la Samarie, une folie qui doit dorénavant être corrigée », a-t-il indiqué, se référant aux communautés évacuées de Gaza et du nord de la Cisjordanie respectivement.
Supprimer les implantations, a noté Katz, « a été à l’origine de la création du monstre nazi dans la bande de Gaza et de la vague de terrorisme qui est sortie du nord de la Samarie, ces dernières années ».
Il a affirmé que la plus grande partie du public israélien convenait du principe que « seules les implantations apportent la sécurité. »
Une enquête qui a été réalisée au mois de décembre a révélé que 56 % du public israélien s’opposait au rétablissement des implantations de la bande de Gaza.
Le ministre des Sports et de la Culture Zohar, dans une vidéo promotionnelle, a déclaré que la conférence sera l’occasion d’expliquer « pourquoi les implantations sont importantes, pourquoi empêcher l’établissement d’un État palestinien est important ».
Le 7 octobre, a-t-il continué, a montré que le seul moyen de remporter la victoire pour Israël était d’appliquer « les valeurs et les principes » qui s’expriment à travers l’entreprise d’implantation.
« Quand les terroristes comprendront qu’en riposte à ce qu’ils font, nous nous établirons sur ces terres, ils tireront rapidement une conclusion différente de celle qui était la leur, le 7 octobre », a affirmé Zohar.
D’autres membres du cabinet et députés de la coalition assisteront à la conférence – parmi eux, le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir; le ministre du Développement de la périphérie, du Neguev et de la Galilée Yitzhak Wasserlauf et le ministre du Patrimoine Amichai Eliyahu, tous issus du parti Otzma Yehudit. Les législateurs Limor Son Har Melch, Yitzhak Kroizer, Almog Cohen et Zvika Fogel seront aussi là, a noté le site d’information. Les députés Moshe Salomon, Zvi Sukkot et Michal Woldiger de Hatzionout HaDatit devraient également y prendre part.
Le site d’information n’a pas précisé si le ministre des Finances et leader de Hatzionout HaDatit, Bezalel Smotrich, sera lui aussi présent – même s’il a ouvertement appelé à reconstruire les implantations israéliennes à Gaza et à faire quitter le territoire aux Palestiniens.
Des propos qu’il avait tenus au début du mois et qui avaient été ensuite repris par Ben Gvir – et qui avaient entraîné une réprimande de la part des États-Unis. Le porte-parole du département d’État américain Matthew Miller avait évoqué une rhétorique « incendiaire » et « irresponsable ».
Des critiques qui avaient été rejetées tout de go par Smotrich et par Ben Gvir.
Cela fait des mois que Netanyahu résiste à la demande faite par l’administration américaine de planifier l’après-guerre à Gaza, notamment en réfléchissant à qui gouvernera l’enclave. Le Premier ministre semble admettre, par cette réticence, que ses partenaires de coalition d’extrême-droite rejetteront toute proposition écartant la réoccupation et le rétablissement des implantations à Gaza – une perspective à laquelle s’opposent à la fois l’establishment de la sécurité et Washington.
Netanyahu ne s’est personnellement pas exprimé dans le contexte du tollé suscité par ces appels à rétablir les implantations, se contentant d’insister sur le fait qu’ils ne sont pas représentatifs de la politique gouvernementale.
Il a toutefois clairement dit être déterminé à ne pas permettre à un état palestinien souverain de se former, en contraste apparent avec les attentes de Washington.
L’administration Biden a réclamé un ralentissement de la guerre contre le Hamas ainsi que l’ouverture d’une initiative susceptible d’aboutir sur une solution à deux États dans le cadre du conflit israélo-palestinien à la fin de la guerre.