Les troupes nord-coréennes engagées pour la première fois dans des combats contre l’Ukraine
Les responsables n'ont pas précisé s'il y avait eu des victimes nord-coréennes et n'ont pas fourni d'autres détails sur cette mobilisation
Des troupes nord-coréennes ont participé pour la première fois à des combats contre les forces ukrainiennes à Koursk, en Russie, ces derniers jours, ont déclaré deux responsables américains à l’agence Reuters mercredi.
L’un des responsables, sous couvert d’anonymat, a déclaré qu’ils avaient pris part au combat le 4 novembre.
Les responsables n’ont pas précisé s’il y avait eu des victimes nord-coréennes et n’ont pas fourni d’autres détails sur cette mobilisation.
De son côté, le président sud-coréen n’exclut pas de livrer de l’armement directement à l’Ukraine pour l’aider dans sa guerre face aux forces russes, ce qui constituerait une évolution de la ligne de Séoul en la matière.
Lors d’une conférence de presse organisée jeudi à Séoul, le président Yoon Suk Yeol a également rapporté qu’il avait abordé la question nord-coréenne avec le président élu américain Donald Trump et prévu de le rencontrer dans un « futur proche ».
Le gouvernement de Corée du Sud, un important exportateur d’armes, avait déjà dit étudier la possibilité d’envoyer de l’armement directement à Kiev. Il s’y opposait jusqu’à présent en raison d’une politique nationale de longue date qui l’empêche d’armer des pays engagés dans des conflits actifs.
« Maintenant, en fonction du niveau de l’implication nord-coréenne, nous allons ajuster progressivement notre stratégie de soutien en plusieurs étapes », a déclaré M. Yoon.
« Cela signifie que nous n’excluons pas la possibilité de fournir des armes », a-t-il ajouté, précisant, sans en dire davantage, que « si nous engageons un soutien en matière d’armement, nous considérons en priorité des armes défensives ».
Séoul accuse depuis plusieurs mois le pouvoir nord-coréen de livrer à Moscou des obus d’artillerie et des missiles destinés à être utilisés en Ukraine, où la Russie mène une offensive depuis février 2022.
D’après le président ukrainien Volodymyr Zelensky, quelque 11 000 soldats nord-coréens ont par ailleurs été déployés dans la région russe de Koursk, frontalière de l’Ukraine, pour soutenir les forces du Kremlin là où, depuis une offensive ukrainienne surprise en août, les forces de Kiev occupent quelques centaines de kilomètres carrés.
La Russie et la Corée du Nord se sont considérablement rapprochées depuis que Moscou a lancé son assaut contre l’Ukraine en février 2022.
Pyongyang est accusé par les Occidentaux de fournir quantités d’obus et de missiles à l’armée russe dans son conflit avec l’Ukraine, en plus de milliers de soldats envoyés sur le sol russe.
Le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte a affirmé jeudi vouloir discuter avec le président américain élu Donald Trump de la « menace » que représente le renforcement des liens entre la Russie et la Corée du Nord.
« J’ai hâte de m’asseoir avec le président Trump et de voir comment nous allons collectivement nous assurer que nous faisons face à cette menace », a-t-il déclaré à son arrivée au sommet de la Communauté politique européenne, qui rassemble une quarantaine de dirigeants à Budapest.
Le nouveau patron de l’Otan s’est particulièrement inquiété du rapprochement entre la Russie et la Corée du Nord, l’Iran et la Chine.
« La Russie doit payer pour cela. L’une des choses qu’elle fait est de livrer de la technologie à la Corée du Nord, qui menace désormais l’avenir, le continent américain, l’Europe continentale, mais aussi nos partenaires de l’Indo-Pacifique », a-t-il affirmé devant la presse, soulignant qu’il s’agissait de « développements dangereux ».
Le rôle de la Corée du Nord « illustre comment ces pays travaillent ensemble, la Chine, la Corée du Nord, la Russie et bien sûr l’Iran. Et c’est de plus en plus une menace, non seulement pour les pays européens de l’Otan mais aussi pour les Etats-Unis », a-t-il souligné.