Les yeux rivés sur le Hezbollah, l’armée dévoile un centre d’entraînement
L’armée construira 4 centres de formation au combat urbain sous forme de "village libanais" pour préparer l’infanterie, les blindés et le génie
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
L’armée a posé lundi la première pierre d’un nouveau centre d’entraînement sur le plateau du Golan, qui cherche à simuler un village libanais ressemblant à ceux où les soldats israéliens pourraient se retrouver en cas de guerre contre le groupe terroriste du Hezbollah.
L’installation de Snir, qui tire son nom d’un kibboutz voisin, est conçue pour préparer les soldats israéliens à la guerre urbaine, et notamment au combat souterrain, a indiqué le général de brigade Einav Shalev, qui commande la division des forces terrestres de l’armée (à ne pas confondre avec les Forces terrestres en elle-même, dirigées par le général de division Kobi Barak.)
L’armée prévoit que le centre d’entraînement soit prêt d’ici la fin de l’année prochaine, et va construire trois installations similaires dans les prochaines années, a indiqué, sous condition d’anonymat, un officier israélien à des journalistes.
Snir deviendra le centre de formation au combat urbain le plus sophistiqué de l’armée – « nous n’avions rien de comparable dans l’Etat d’Israël », a dit l’officier – en dépassant le Centre de combat urbain, construit il y a dix ans sur la base d’entraînement de Tzeelim, dans le sud d’Israël.
Contrairement au Centre de combat urbain (souvent appelé par son acronyme hébreu, Mali), qui peut être utilisé pour entraîner les fantassins, le nouveau centre Snir sera conçu pour permettre au Corps des blindés et au Corps du génie militaire d’utiliser leurs véhicules imposants dans le faux village libanais, a indiqué l’officier.
« Nous pensons que dans un prochain conflit, les tanks entreront dans les villages libanais pour éliminer les positions terroristes. Notre Corps des blindés doit être prêt à agir dans un environnement urbain rempli de décombres, par exemple », a dit l’armée.
Le centre Snir comprendra aussi des éléments souterrains. Le Hezbollah est connu pour avoir des bunkers et des tunnels souterrains, qui sont différents des tunnels transfrontaliers du Hamas.
Dans un communiqué qui a suivi la cérémonie de pose de la première pierre, Shalev a déclaré que le projet de construire de nouveaux centres de combats urbains n’est « rien de moins qu’une révolution », puisque les soldats israéliens n’auront jamais été aussi proches de la réelle expérience de la guerre.
« [Snir] est un village libanais, qui montre les défis libanais, qui sont de plus en plus complexes ; qui montre l’ennemi libanais (le Hezbollah) qui se développe. Dans le village, il y a des personnes qui agissent comme des combattants ennemis, qui sont très proches du type de menaces que nous attendons du Hezbollah pendant les prochains combats », a dit l’officier israélien.
« Nous étudions de près [les tactiques du Hezbollah]. Nous préparons des soldats à s’habiller comme le Hezbollah, à agir comme le Hezbollah, à penser comme le Hezbollah », a-t-il dit.
L’armée prévoit de construire trois autres centres de combats urbains dans les six prochaines années, deux dans la Vallée du Jourdain et un dans le sud d’Israël.
Le centre de Snir sera construit par le groupe M+W, une entreprise allemande.
« Par chance, il sera construit par la même entreprise qui a construit le centre Mali, avec des exigences totalement différentes », a dit l’officier.
Le centre Mali de Tzeelim n’est pas seulement utilisé par l’armée israélienne, il est aussi loué à des armées étrangères qui cherchent à s’entraîner au combat urbain.
Selon l’officier, le centre Mali sera lui aussi rénové dans les prochaines années.
Il a souligné que, même le nouveau centre Snir sera impressionnant, « ce n’est que l’un des quatre. C’est très important, mais ce n’est que le premier. »