L’Iran agite la menace d’une riposte « définitive et douloureuse »
La Maison Blanche a redit que Téhéran ne devait pas frapper l'État juif ; selon le département d'État américain, les représailles israéliennes "devraient être terminées"
L’Iran va riposter de manière « définitive et douloureuse » à la récente attaque d’Israël sur son territoire, probablement avant l’élection présidentielle américaine du 5 novembre, a indiqué CNN ce mercredi, citant une source anonyme.
La source en question – semble-t-il un Iranien proche du pouvoir à Téhéran – a déclaré à la chaîne que « la riposte de la République islamique d’Iran à l’agression du régime sioniste sera définitive et douloureuse. »
Les frappes israéliennes de samedi dernier venaient elles-mêmes en riposte à l’attaque massive de missiles balistiques lancée par Téhéran sur Israël le 1er octobre dernier. Lors de cette opération, qui a duré plusieurs heures, des dizaines d’avions israéliens ont ciblé des implantations militaires stratégiques un peu partout en Iran – en particulier des usines de fabrication et de lancement de drones et de missiles balistiques, ainsi que des batteries de défense aérienne –. Des explosions ont été signalées dans le secteur de Téhéran, Karaj, Ispahan et Chiraz.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a redit mercredi la position américaine, à savoir que l’Iran ne devait pas riposter aux frappes israéliennes.
« S’ils le font, nous soutiendrons Israël dans ses actions de défense, mais ils ne devraient pas le faire », a-t-elle déclaré lors d’un point presse.
Dans le cadre d’une conférence de presse, le porte-parole du Département d’État américain, Mathew Miller, a déclaré qu’il ne donnerait pas d’information « sur ce que [l’Iran] pouvait faire ou non, mais nous pensons qu’ils ne devraient pas riposter ».
Il a ajouté que les frappes israéliennes étaient « une réponse appropriée du gouvernement israélien à l’attaque iranienne sans précédent, mais que cela devait être terminé ».
Tout en refusant de commenter l’existence de communications entre Washington et Téhéran, Miller a rappelé que les États-Unis avaient « clairement et publiquement dit – et je peux vous assurer que l’Iran en est bien conscient – qu’ils ne devraient en aucun cas faire de la surenchère ».
Les États-Unis, qui ont aidé Israël à se défendre contre les roquettes iraniennes et une attaque semblable en avril dernier, ont déployé un système de défense aérienne perfectionné en Israël pour le protéger de nouvelles attaques iraniennes.
Les représailles israéliennes contre les installations militaires iraniennes ont eu lieu quelques semaines après que l’Iran a lancé 200 missiles balistiques sur Israël, le 1er octobre, ce qui avait valu à la quasi-totalité de la population israélienne de devoir trouver refuge dans les abris ou pièces sécurisées, sans faire de gros dégâts aux bases militaires ou zones résidentielles, mais avait tué un Palestinien en Cisjordanie.
Les frappes israéliennes s’imposent comme la plus importante attaque directe jamais menée par Israël contre la République islamique, en riposte à des attaques iraniennes contre Israël elles-mêmes sans précédent.
Israël s’attend à une riposte iranienne tout en mettant Téhéran en garde contre des représailles radicales.
Lors de son attaque, Israël serait parvenu à paralyser les défenses aériennes iraniennes et pourrait frapper plus fort encore si l’Iran s’entêtait.
Amos Hochstein, le principal conseiller pour le Moyen-Orient du président Biden, aurait dit lors d’une communication en interne : « L’Iran est totalement nu », vulnérable à de futures attaques aériennes.
Mardi, le chef d’État-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré que si l’Iran « commettait l’erreur de tirer de nouveaux missiles sur Israël, nous pourrions de nouveau lui infliger des dommages ».
La riposte israélienne à cette attaque « frapperait on ne peut plus durement – à la fois les capacités et les lieux que nous avions épargnés cette fois-ci », a-t-il expliqué.
L’Iran a tenté de minimiser les dégâts causés par ces attaques, et dimanche, le guide suprême du pays, l’ayatollah Ali Khamenei, a déclaré qu’il « ne fallait ni exagérer ni minimiser ».
Mais ces derniers jours, le discours des autorités s’est fait plus belliqueux, promettant de se venger des actions israéliennes.
Selon le chef du Corps des Gardiens de la révolution islamique, Hossein Salami, Israël n’a « pas mené à bien ses noirs desseins », mais les « conséquences, amères, seront inimaginables » pour Israël.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmail Baghei, a dit que Téhéran utiliserait « tous les moyens possibles » pour riposter.