L’UNRWA a atteint un « point de rupture », dit son patron Philippe Lazzarini
L'agence est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé douze de ses employés d'implication dans l'attaque du 7 octobre
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a atteint un « point de rupture », a mis en garde jeudi son patron Philippe Lazzarini dans une lettre au président de l’Assemblée générale de l’ONU.
« C’est avec un profond regret que je dois aujourd’hui vous informer que l’Agence a atteint un point de rupture, avec les appels répétés d’Israël à son démantèlement et le gel des financements de donateurs face à des besoins humanitaires à Gaza sans précédent », a-t-il indiqué dans cette lettre publiée sur X.
« La capacité de l’Agence à remplir son mandat donné par la résolution 302 de l’Assemblée générale est désormais gravement menacé », a-t-il ajouté.
L’UNRWA, qui a été créé par cette résolution adoptée en 1949, emploie quelque 30 000 personnes dans les Territoires palestiniens, au Liban, en Jordanie et en Syrie.
In just over four months in #Gaza, there have been more #children, more journalists, more medical personnel, and more @UN staff killed than anywhere in the world during a conflict.
It is with profound regret that I must now inform you that @UNRWA has reached a breaking point,… pic.twitter.com/JbQVk72avu
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) February 22, 2024
L’agence est au centre d’une controverse depuis qu’Israël a accusé douze de ses employés d’implication dans l’attaque du 7 octobre menée par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui a entraîné la mort de 1 160 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP.
L’ONU s’est immédiatement séparée des employés accusés et une enquête interne a été lancée. Le secrétaire général Antonio Guterres a également confié à un groupe indépendant présidé par l’ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna une mission d’évaluation de l’UNRWA et de sa « neutralité ».
Mais même si « jusqu’à maintenant, aucune preuve n’a été partagée par Israël avec l’UNRWA », seize pays ont suspendu leur financement, pour un total de 450 millions de dollars, a précisé Philippe Lazzarini, prévenant que les opérations de l’agence à travers la région « vont être gravement compromises à partir de mars ».
« Je crains que nous soyons au bord d’une catastrophe monumentale avec des graves implications pour la paix, la sécurité et les droits humains dans la région », a-t-il écrit.