Mansour Abbas exhorte les Arabes à venir manifester mais sans drapeaux palestiniens

50 000 personnes sont attendues au rassemblement contre le gouvernement à Tel Aviv ; selon le chef du Raam, les intérêts de la population arabe concordent avec les manifestations

Le leader de Raam, Mansour Abbas, au siège de campagne du parti islamiste à Tamra, une ville du nord d'Israël, après l'annonce des résultats des sondages de sortie des urnes, le 1er novembre 2012. (Crédit : Flash90)

Le chef du parti Raam, le député Mansour Abbas, a appelé mardi les Arabes israéliens à se joindre aux manifestations antigouvernementales, mais leur a demandé de ne pas arborer le drapeau palestinien lors de ces événements pour éviter de provoquer des affrontements avec la police.

« Nous voulons prendre part à la manifestation en utilisant des moyens démocratiques et dans le respect de la loi, et ne pas provoquer de confrontation directe », a déclaré Abbas à la station de radio arabe Ashams, selon un article du quotidien Haaretz qui a rapporté ses propos.

Bien qu’il ne soit pas illégal d’arborer le drapeau palestinien, le nouveau ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a récemment demandé aux agents de la police israélienne de retirer tous les drapeaux palestiniens des lieux publics. La police n’aurait pas tenu compte de cette directive et lui aurait répondu qu’il n’y avait aucune base légale pour les confisquer tant qu’il n’y avait pas d’incitation à la violence.

Abbas a déclaré à la station de radio que le mouvement de protestation anti-gouvernemental représentait des intérêts généraux partagés par une partie considérable de la population israélienne, et qu’il n’était donc pas approprié d’arborer le drapeau palestinien. Il a ajouté que son parti Raam n’a pas encore déterminé comment il comptait recruter des militants pour les manifestations.

Samedi soir, des milliers d’Israéliens ont participé à un grand rassemblement anti-gouvernemental contre les projets controversés du ministre de la Justice Yariv Levin, de restructurer le système judiciaire, notamment en affaiblissant la Cour suprême afin qu’elle ne puisse plus freiner la Knesset.

Parmi les personnes qui se sont adressées à la foule figurait le député Ayman Odeh, chef de l’alliance radicale Hadash-Taal, l’autre faction arabe de la Knesset.

Des Israéliens manifestent contre le gouvernement actuel sur la place Habima de Tel Aviv, le 7 janvier 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

En sa qualité de leader du Raam islamiste, Abbas a participé lundi à une réunion des chefs des partis d’opposition convoquée par le chef de l’opposition, le député Yair Lapid, mais pas Odeh.

Lors de cette réunion, Lapid a exhorté les chefs de partis à encourager leurs partisans à se joindre aux protestations.

Le dirigeant d’Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a toutefois déclaré que sa faction ne participerait pas à un autre rassemblement prévu à Tel Aviv contre le projet de réforme judiciaire, craignant « la présence de gauchistes radicaux et de drapeaux palestiniens ».

Un petit nombre de drapeaux palestiniens ont été vus lors de la manifestation organisée le week-end dernier, qui a attiré quelque 10 000 personnes, selon les organisateurs.


La police aurait rejeté les demandes de Ben Gvir, à la veille d’une autre manifestation prévue à Tel Aviv ce week-end, de sévir contre les manifestants qui bloquaient les routes ou brandissaient le drapeau palestinien lors des manifestations.

Les représentants de l’opposition ont exhorté la population à descendre dans la rue en plus grand nombre, – la coalition leur a alors lancé des accusations de « trahison » et de « sédition ».

Un haut responsable de la police a déclaré mercredi à la Douzième chaîne qu’ils s’attendaient à ce que jusqu’à 50 000 manifestants descendent dans les rues de Tel Aviv samedi soir.

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